Le déclic après une déconvenue
Ancien trois-quarts passé par plusieurs championnats étrangers, Ange Rocchesani s’est forgé un parcours atypique dans le rugby professionnel. Après avoir raccroché les crampons, il a pris un virage inattendu : l’immobilier. Mais trois ans plus tard, le 'terrain' lui manquait trop.
“Tout était nouveau et enrichissant”, explique-t-il à propos de ses débuts dans l’immobilier. “Mais au bout de trois ans, l’excitation du départ s’est éteinte. Et puis un client a essayé de me court-circuiter en vendant en direct… Ç'a été le déclic : je n’étais pas à ma place.” Le besoin de retrouver “le sens, la passion et l’énergie” que seul le sport lui avait toujours donnés s’est imposé.
La respiration comme révélation
Son intérêt pour la préparation mentale remonte à sa dernière pige à Séville. En convalescence, il découvre le yoga avec la préparatrice physique du club. “À 31 ans, je me suis rendu compte que je ne savais pas respirer correctement. Ces outils sont devenus essentiels dans ma vie.” Respiration, méditation, clarté mentale : ce sera la base de sa nouvelle carrière.
Des voyages qui forment un joueur… et un homme
Parmi ses expériences à l’étranger, la Nouvelle-Zélande reste marquante. “Là-bas, le rugby est une religion. On le retrouve dans les écoles, les familles, la rue. C’est le ‘vrai’ voyage !” Une culture qui a façonné sa vision du sport et de la transmission.
Dans un vestiaire de n’importe quel sport collectif, il y a toujours de la concurrence pour savoir qui jouera, et c’est normal. Mais parfois, on se perd en se comparant aux autres car inconsciemment on se limite à leur limite et passe à côté de notre plein potentiel.
Aujourd’hui, Ange accompagne Karolina, championne d’Europe et d’Afrique de jiu-jitsu brésilien, médaillée mondiale à Las Vegas. “Dans un sport individuel, ton seul adversaire, c’est toi-même. J’ai beaucoup d’admiration pour ça. C’est une leçon dont le sport collectif pourrait s’inspirer : une équipe où chaque joueur atteint son plein potentiel est presque imbattable. J’ai l’impression que le stade toulousain est le meilleur exemple au rugby.”
Pour lui, la clé d’une reconversion réussie réside dans l’alignement. “Quand tu trouves ce qui t’anime vraiment et que tu t’entoures bien, ça devient une continuité plutôt qu’une rupture.” De la pelouse à la préparation mentale, Ange Rocchesani poursuit finalement la même quête : celle du dépassement de soi, avec le ballon ovale comme boussole. "Je construis encore ma structure, mon entreprise se met en place, mais j’ai déjà commencé à accompagner quelques athlètes, car je crois qu’il faut agir pour apprendre."