Inarrêtable, le Stade Toulousain semblait au-dessus du lot, ce dimanche, contre le Stade Rochelais. Pour conclure la phase aller du Top 14, les Rouge et Noir ont livré une incroyable démonstration au Stadium (60-14). En 80 minutes, les Haut-Garonnais ont planté neuf essais et n’ont laissé aucune chance de victoire à une formation qui était pourtant leur plus grand rival, il y a encore quelques saisons.
Le Stade Toulousain domine le Top 14
Après ce match, beaucoup d’observateurs se sont montrés désemparés face à l’armada toulousaine. Ce dimanche 28 décembre, Ronan O’Gara a même confié qu’il venait de connaître “la plus grande défaite de (sa) carrière d’entraîneur” sur l’île du Ramier. S’il a regretté que ses joueurs n'aient pas pu résister plus efficacement à ses concurrents du soir, l'Irlandais semblait résigné. “C’est dur de savoir où on en est, après une soirée pareille”, avouait-il selon des propos rapportés par Rugbyrama.
“J’ai l’impression qu’on joue des sports différents. Bravo à Toulouse pour son timing, sa précision, son agressivité. C’est une top performance pour une top équipe. Peut-être la meilleure équipe de club dans le monde.[…] On n’est même pas proches d’eux. C’est une équipe qui joue avec de la vitesse, de la précision, de la confiance et du plaisir. Quand je regarde les Toulousains à la télévision, j’ai l’impression qu’ils jouent toujours comme ça”, confiait le manager du Stade Rochelais face aux journalistes venus au Stadium.
Une semaine avant, un discours similaire a été entendu à Lyon. Après une défaite tout aussi sévère (19-41), l’entraîneur du LOU Rugby avouait son impuissance face au rouleau compresseur toulousain, devant les journalistes. Karim Ghezal déclarait qu’il fallait “être lucide” sur la situation des autres clubs par rapport au Stade Toulousain : “Quand ils sont énervés, on n'est pas invités avec eux. Il n'y a pas lieu de débattre sur le résultat, on ne joue pas dans la même cour. C'est une équipe qui a gagné cinq des six derniers titres et qui sera championne à la fin de la saison.”
‘‘Évidemment, il est hors norme’’ : Dupont is back et ça fait déjà (très) mal
Le Top 14 déjà acquis ?
Ce dimanche soir, le chroniqueur de Canal+ et ancien international français (62 caps) Sébastien Chabal livrait un retour tout aussi défaitiste. Il tenait les propos suivants sur le plateau de l’après-match du Canal Rugby Club : “Comme Lyon, qui avait fait une belle prestation, La Rochelle n'était pas invitée. Aujourd'hui, je ne vois pas qui est invité. Dans cette équipe toulousaine, il y a trop de talent, trop de bonnes dynamiques, trop de tout. J'ai presque envie de demander : qui va aller prendre une branlée en finale contre le Stade Toulousain ?”
Désormais, la question se pose : faut-il réellement avoir peur, à ce point, des Rouge et Noir ? Après tout, sur un match lors duquel les hommes d’Ugo Mola avaient largement gagné contre le RCT (59-24), il y a deux mois au Stadium, Sébastien Chabal confiait qu’il n’avait “pas vu une grande équipe de Toulouse”, toujours sur Canal+. Pourtant, le score n’est pas si différent et ce ne sont certainement pas les dix points supplémentaires marqués par les Varois qui changent la donne.
Évidemment, la différence la plus marquante est dans le contenu du jeu proposé. Pour le Boxing Day, le Stade Toulousain a proposé un jeu magnifique, aussi effrayant pour ses adversaires qu'enchanteur pour ses supporters. En début de saison, Romain Ntamack et ses coéquipiers gagnaient déjà, mais le rendu de leur rugby était moins probant. Preuve en est, l’écurie de la Ville rose a tout de même perdu quatre de ses 15 matchs joués depuis le début de saison, toutes compétitions confondues.
Toulouse trop fort, trop souvent ? Mola répond à ceux qui en ont marre de voir le Stade tout raffler
Toulouse et ses cycles
En Top 14, ils sont tombés à trois reprises en l’espace de cinq semaines. Le 20 septembre, ils prenaient une correction contre Montpellier au Septeo Stadium (44-14), puis ils perdaient de nouveau à Bayonne (40-26), quinze jours plus tard. Enfin, ils s'inclinaient de seulement quelques points sur la pelouse de la Section Paloise (30-26), leur rival affiché sur ce début de saison en championnat.
Devant les journalistes et depuis les pelouses du Top 14, Ugo Mola lui-même s’était montré dubitatif à plusieurs reprises, notamment après le revers dans le Pays Basque. “Ça ne nous était pas arrivé depuis très longtemps de prendre autant de points sur deux déplacements. Il faut se retrouver dans la peau d’une équipe qui a besoin de montrer plus de caractère.[...] J’ai l’habitude de penser que quand tu prends 40 points, tu prends le bus, tu fermes ta gueule et tu te mets à bosser lundi”, indiquait-il selon des propos rapportés par Rugbyrama.
Récemment, tout porte à croire que la remise en question et l’apport de caractère sont venus de la défaite inattendue chez les Glasgow Warriors (28-21), en Champions Cup. Les Haut-Garonnais étaient venus avec une équipe compétitive et des ambitions en Écosse. Pourtant, ils se sont fait cueillir, après un second acte complètement raté. De plus, le retour en forme de certains éléments, dont Antoine Dupont, a remis de l'essence dans le moteur. L’année dernière, le Stade Toulousain avait vécu ce moment de flottement et de suffisance en demi-finale de la compétition internationale, face à une UBB sûre de ses forces (35-18).
Jack Willis alerte sur le ''gros problème'' du Stade Toulousain après la défaite amère à Glasgow
Ainsi, tout porte à croire que cette génération du Stade Toulousain marche sur des dynamiques, dont les cycles de performances sont de quelques mois. Toutefois, il reste impossible de savoir combien de temps les Rouge et Noir garderont leur forme du moment. Deux mois ? Six ? Huit ? Douze ? Personne ne le sait. D’ici quatre semaines, beaucoup de joueurs quitteront les Sept-Deniers pour aller à Marcoussis. Ainsi, le Tournoi des VI Nations du XV de France pourrait aussi participer au conditionnement du groupe, pour la fin de saison.
En attendant, la plupart des équipes de Top 14 ne peuvent qu’attendre et espérer affronter les champions de France lors de leur période de creux, à moins qu’un outsider inattendu se manifeste. Actuellement, le plus proche de ce statut est sans aucun doute la Section Paloise. Pour savoir si ce sentiment se confirme, les deux équipes s’affronteront à Ernest-Wallon, fin janvier.
Prêt pour le XV de France, ce colosse de 113 kg revient bousculer la hiérarchie


Yonolan
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223026 pointsOui collectivement c'est surement la plus belle équipe du championnat et pas que d'aujourd'hui
Penser qu'elle tue ce Top 14 est une fausse vérité pour ma part
Car elle sert comme l'a rappelé Joan Caudullo de locomotive et oblige tous les clubs qui veulent rivaliser à augmenter leur niveau d'exigence et ca c'est largement bénéfique pour le rugby français
Ensuite même une aussi belle machine peut s'enrayer et sur un match bien des choses sont possibles
Sans compter que le travail produit par les autres clubs fait que cet écart s'amenuise
Hier cette équipe était en état de grâce
Mais si on se rappelle de la finale de l'an dernier , il me semble que l'UBB a fait jeu égal au moins jusqu'au prolongations
Maintenant je peux comprendre les réactions d'entraineurs qui ont subi cet état de grâce sur un match et qui se sentent impuissants et qui ne peuvent que monter au pinacle le ST
Alors oui surement que le ST est le premier prétendant à sa succession
Mais de là à penser que tout est déjà écrit me semble imprudent quand on sait qu'il reste 13 matchs de phase régulière
Jacques-Tati-en-EDF
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22169 pointsAlors si on commence à écouter les commentaires de Chabal... Bien sûr que le top 14 n'est gagné pour personne. Si le ST performe il le doit surement à lui-même. Mais tout le monde sait ici qu'en rugby rien n'est gagné. (voir Montauban en pro d2 la saison dernière, la C Cup, etc ...)
copainscommecochon81
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8544 pointsMalheureusement le ST est le PSG du rugby et ôte tout suspens à ce top 14 , certes Pau est pas loin au compteur mais à distance respectable (comme les autres équipes) en terme de jeu …. le niveau du ST n’a jamais été aussi haut et j’ai bien peur que le top 14 sombre dans la monotonie de la ligue 1 …. Je crois plus que jamais qu’il faut modifier les privilèges liés aux internationaux des équipes , cela permettrait sans doute un petit rééquilibrage des forces en présence et peut être une plus grande disparité des talents et ainsi remettre un peu plus d’incertitude dans la compétition , mais bien sûr , le ST s’y oppose….Mais à vaincre sans péril , on triomphe sans gloire …..
Manu
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25313 pointsQuel joueur français était déjà international avant son arrivée à Toulouse ? Barassi, Colombe et Jelonch, ok. Mais c'est tout. Dupont aussi? même sil est passé par la filière de formation toulousaine du Lycée de Jolimont
Disons que ça fait 4 joueurs français déjà internationaux sur les 11 joueurs premium du XV de France (Roumat et Flament n'étaient pas internationaux avant leur arrivée)
Si on regarde l'effectif de Toulouse utilisé cette saison, il y a quand même une majorité de joueurs considérés comme formés au club selon la règle de la LNR (3 ans au club avant les 24 ans):
arrivés à 20 ans : Meafou, Delpy
arrivé à 19 ans : Pouzelgues
arrivés à 18 ans : Mallez Cramont, Hawkes, Ainuu Délibes Remue
arrivé à 17 ans : Vergé
arrivés à 14-16 ans : Baille Marchand Lacombre Mauvaka Merkler Cros Castro-Ferreira Costes Lebel Epée Ramos et les jeunes qu'on a vu pendant les doublons de novembre : Portat Bonnard-Martin Gil Alary
arrivé à 13 ans: Vignères
12 ans : Gourgues, Richardis
arrivés à 11 ans : Neti, Brennan
5-7 ans : les frères NTK Aldegheri Bertrand
ça fait en tout 33 joueurs formés au club utilisés cette saison
contre 16 non formés (Colombe Flament banos Jelonch Willis Roumat Dupont Graou Saïto Ahki Choco Barassi capuozzo Thomas Kinghorn Mallia)
Quel club arrive à former autant ? Et pourquoi faudrait-il ne pas gratifier les clubs de credit salary cap quand cela bénéficie au XV de France?
Si tous les clubs formaient autant, il n'y aurait pas débat. Et le XV de France s'en porterait mieux.
Je n'arrive pas à comprendre pourquoi Paris et le Racing ne forment pas autant. Pourtant, la ligue Île-de-France est la ligue régionale française de rugby avec la plus grande densité de licenciés par km2.
Jacques-Tati-en-EDF
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22169 pointsIl faut peut-être approfondire la reflexion... Ce n'est pas le ST qui choisit les internationaux, c'est le staff de l'EDF. Des internationaux étrangers, ou français déjà recruté internationaux, il n'y en a pas plus au ST que dans les autres clubs, c'est une légende des anti-ST (il en a environ une dizaine. Par comparaison au RCT c'est une vingtaine, à La Rochelle c'est aussi une dizaine, Bayonne une dizaine aussi etc ...) . Par contre des joueurs jouant au ST qui deviennent internationaux il y en a beaucoup: Baille, Neti, Marchand, Mauvaka, Aldegheri, Cramont, et quand Baille est blessé on appelle Bertrand, (Merkler et Ainnu mais Espagne et USA) Flament, Méafou, Cros, Roumat, RNTK, (Chocobarres pour l'Argentine), Gourgues, Lebel, Ramos, + les septistes Epée et Pouzelgues. Si on compte les joueurs en devenir comme Delpy, Mallez, Lacombre,
Donc on fait quoi ? On laisse le ST former un tiers ou un demi de l'EDF et on ne compense pas cette perte ? Ou on en tient compte ? Ce serait idem pour l'UBB, ou bientôt la section paloise ou avant La Rochelle. Pour ma part, je pense que cette non-compensation va ébranler l'EDF et fausser le top 14. Que les clubs trouvent une formule qui leur permettent d'être performants (UBB , Pau, Bayonne commencent à s'y mettre ) en valorisant vraiment leur formation (Quand tu vois la compo du RCT ce WE avec seulement 3 ou 4 joueurs formés au club, même si dans la compo officielle il est indiqué sans rire qu'Ollivon est issu du centre de formation de Toulon ! C'est à ça qu'on risque de s'exposer dans quelques années et donc faire un retour en arrière ...) Sanctionner les clubs qui forment et donnent des joueurs performants à l'EDF, c'est pas terrible et de plus c'est considérer que la réussite viendrait "du ciel" ou comme certains disent "que le pièce tombe toujours du bon côté pour le ST" c'est nier, tout l'effort réel de formation effectué de l'école de rugby aux pros.
Manu
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25313 pointsLes éloges des techniciens lyonnais et rochelais à l'égard de cette équipe, ou plutôt ce Groupe de 50 joueurs, sont largement méritées.
Par contre, dire aujourd'hui que Toulouse sera forcément en finale et la gagnera facilement, c'est plus que prématuré. Car, l'Union et la Section sont également de sérieuses prétendantes. Si ces dernières n'ont pas autant brillé ce week-end que Toulouse, elles ont également des arguments à faire valoir et pour se hisser en finale Toulouse devra battre l'une des 2 en demies avant de rencontrer l'autre en finale si on se base sur le potentiel actuel de ces 3 équipes.
En outre, il ne faut pas oublier que ce sport est très exigeant et le niveau d'exigence a augmenté. Une équipe ne peut se contenter de ses acquis. Le match à Glasgow pour Toulouse en est la preuve. Les visiteurs menaient 21 à 0 à la pause avant de s'effondrer et perdre 28 à 21.
Un match dure deux mi-temps et il faut maintenir l'engagement sur 80 minutes. Or Toulouse a souvent des trous d'air, même la semaine dernière à Lyon. Elle a pu revenir dans le match mais pas à Glasgow ou à Pau.
Hier le match était presque parfait, certes, mais la vérité d'un match n'est pas celle du suivant.
Puis la saison est encore longue. Les blessures peuvent à nouveau s'accumuler dans les rangs toulousains. Certes, il a un effectif riche mais imaginez si Toulouse venait à perdre de manière cumulative ses meneurs de jeu Ramos, NTK et Dupont. Qui prendrait la suite ? Ce cas de figure catastrophe est peu probable mais une méforme de 2 de ces 3 suffirait à mettre du sable dans l'engrenage
Hier, ces 3 leaders ont été au diapason. Avec un pack très engagé et dynamique pendant 80 minutes, ils ont pu envoyer un jeu très rapide et varié. Ce sont les 3 fantastiques.
Devant, je suis admiratif de la précision du travail dans les rucks des avants. On aurait cru que la Rochelle était simplement là pour faire l'opposition comme à l'entrainement.
Et pourtant, les deux piliers titulaires reviennent de blessure et manquaient de temps de jeu. Baille a quand même joué avec des douleurs dans la cheville pendant plus d'une mi-temps. A droite, Colombe a joué contre son ancienne équipe dont le coach disait de lui l'an passé qu'il était le 4ème dans la hiérarchie. Je pense qu'O'Gara a dû s'en mordre les doigts hier, du moins sur les phases statiques car il reste encore du boulot au niveau du cardio pour Colombe.
Et pourtant; la deuxième ligne alignée n'était pas non plus la titulaire habituelle avec Flament sur le banc, à ma plus grande surprise. On savait que le niveau de Brennan était proche de celui de Flament. Hier, on n'a pas vu de différence.
Imaginez donc le carnage que cela aurait pu être avec Neti, Merkler, Flament, Meafou/Elias titulaires ?
Puis Mauvaka et Cros sont sur le retour.
Avant de penser aux phases finales, ce Groupe va d'abord devoir conquérir la forteresse Aimé GIRAL la semaine prochaine puis se passer d'une quinzaine de joueurs pendant les doublons du Tournoi.
Ce qui est sûr c'est que hier je me suis régalé devant cette équipe "playstation".