Deux ans quasiment jour pour jour depuis ce traumatisme vécu par l’ensemble du rugby français. La France du rugby s’est fait voler sa coupe du monde ce soir-là, sûrement. On peut en vouloir à Ben O’Keefe, sûrement. Le chemin était encore long derrière pour gagner le titre, assurément. Bref, la page est écrite et l’on ne pourra pas revenir dessus.
Aujourd’hui, alors que nous sommes à mi-chemin en direction de la prochaine coupe du monde en Australie, au gré des débats et des différentes sorties médiatiques, une question apparaît : est-ce que Fabien Galthié a pleinement récupéré de ce traumatisme sud-africain ? Plusieurs éléments m'amènent à cette interrogation.
7 défaites :
- France - Irlande : 17 - 38 (02.02.2024)
- Argentine - France : 13 -28 (06.07.2024)
- Argentine - France : 33 - 25 (13.07.2024)
- Angleterre - France : 26 -25 (08.02.2025)
- Nouvelle Zélande - France : 31 - 27 (05.07.2025)
- Nouvelle Zélande - France : 43 - 17 (12.07.2025)
- Nouvelle Zélande - France : 29 -19 (19.07.2025)
- France - Afrique du Sud : 17 - 32 (08.11.2025)
12 victoires :
- Ecosse - France : 20 - 16 (10.02.2024)
- Pays de Galles - France : 24 -45 (10.03.2024)
- France - Angleterre : 33 - 31 (16.03.2024)
- Uruguay - France : 28 - 43 (10.07.2024)
- France - Japon : 52 -12 (09.11.2024)
- France - Nouvelle-Zélande : 30 - 29 (16.11.2024)
- France - Argentine : 37 - 23 (22.11.2024)
- France - Pays de Galles : 43 - 0 (31.01.2025)
- Italie - France : 24 - 73 (23.02.2025)
- Irlande - France : 27 - 42 (08.03.2025)
- France - Ecosse : 35 - 16 (15.03.2025)
1 nul :
- France - Italie : 13 - 13 (25.02.2024)
Douze succès sur 20 matchs : 12/20, c’est donc la note de la copie rendue par Fabien Galthié et son staff depuis ce satané quart de finale : 60 % de victoires. La France est 5ème au classement World Rugby derrière l’Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l’Irlande, et l’Angleterre. Voilà, pour les chiffres. Pour le reste, plusieurs interrogations :
Où en est l’expérience collective ?
Fabien Galthié dispose de l’une des meilleures générations de l’histoire du XV de France, les qualités individuelles sont évidentes, la plupart des joueurs sont parmi le top 3 mondial à leurs postes. On ne peut pas nier que les joueurs à disposition sont d’une qualité assez exceptionnelle. La guerre avec les clubs semble finie, et ce groupe de 42 joueurs à disposition du staff du XV de France peut désormais travailler de manière plus optimale durant les fenêtres internationales.
L’individu, c'est bien, mais le groupe, c'est mieux et encore plus au rugby.
L’expérience collective prime sur beaucoup d’éléments. L’Afrique du Sud, forte de 4 coupes du Monde au compteur, l’a bien assimilé et ne fonctionne désormais qu’en squad. Un Siya Kolisi moribond au Racing 92 se retrouve transformé en sélection. J’utilise le terme de “sélection”, mais celui-ci n’est pas approprié, le XV sud-africain agit en équipe, en groupe, en squad, et non en sélection.
La gestion des cadres : un casse-tête ?
Grégory Alldritt donc, Charles Ollivon, Gaël Fickou, ou encore Jean-Baptiste Gros dans une moindre mesure. Aucun de ces hommes que l’on pensait être des hommes de base n’était titulaire samedi dernier pour affronter les Springboks. En raison encore de la politique “de l’homme en forme”, ces joueurs, pour diverses raisons, n’ont pas été jugés suffisamment en forme pour commencer cette rencontre.
Pour ces différents joueurs, on peine à voir ce que Fabien Galthié attend d’eux, on peine à distinguer une hiérarchie. Siya Kolisi connaît parfaitement son rôle et ce qu’on attend de lui, ce qui permet à Rassie Erasmus de le sortir à la mi-temps suite au carton rouge de son coéquipier. Le réajustement tactique est effectué, le joueur comprend le choix et enfile son rôle de guide depuis le bord de la touche.
Quel est le plan de jeu ?
Est-ce que quelqu’un peut nous expliquer la stratégie du XV de France ? L’Afrique du Sud avait une stratégie bien établie en 2023 : des collisions devant, une grosse mêlée et du jeu au pied de pression. Qu’ont-ils fait en 2025 ? Je vous le donne, c’est pour moi : la même chose. Qu'avons-nous fait depuis ? Comment voulions-nous les contrer ? Aucune idée.
Sur ce match, quel était le plan de jeu ?
Quelle stratégie au cours des rencontres ?
La stratégie mise en place avant la rencontre laisse songeurs, et le coaching durant la rencontre nous laisse également perplexes. Fabien Galthié parle de “pari”. Pari perdu en l'occurrence.
Les remplacements sont-ils préparés à l’avance où est-ce un choix de jeu ? Pourquoi sortir nos deux joueurs les plus dominants devant dès la 45ème minute ? Pourquoi ne pas soulager nos deux jeunes piliers lorsqu’ils sont en souffrance en mêlée fermée ?
Quel est le processus ? La méthode ? Où se trouve “la flèche du temps” ?
Enfin, dans la continuité, la question se pose de la méthode appliquée ? Du message envoyé aux joueurs d’abord et aux supporters dans un second temps. On récompense l’homme en forme mais certains comme Mathieu Jalibert ou Baptiste Serin marchent sur le Top 14 mais ne rentrent pas dans les plans de Fabien Galthié ? Quelles en sont les raisons ? Trop de tempérament ?
Nous pouvons et nous devons regarder l’ensemble des nations dans les yeux. Il n’est pas possible de ne pas sauter en touche pour lancer notre jeu, comme on a pu le voir samedi dernier. Il n’est pas possible de se faire prendre des ballons sur la tête par deux ailiers de moins d’1m80. M. Galthié, retrouvez la boussole, mettez l’égo de côté, et créons un groupe France capable d’aller gagner cette fichue coupe du monde.
Rassie Erasmus comme inspiration ?
Rassie Erasmus a su fédérer autour de lui un groupe. Il aime ses joueurs et les met devant leurs responsabilités. L’amour qu’il donne à ses joueurs lui permet de réaliser à peu près ce qu’il veut avec eux. Il peut les utiliser comme il le veut, au poste qu’il veut, sur la durée qu’il désire. Cette relation qu’il a su créer avec ses joueurs ne date pas d’hier.
Didier Deschamps avec des joueurs de qualité a su créer un groupe solidaire et équilibré durant la coupe du monde 2018 et a su aller au bout de l’aventure. L’attachement, les valeurs, le goût de l’effort, la solidarité ont été des moteurs dans cette quête. La méthode Galthié qui ne transmet pas ces valeurs de groupe et de cohésion me laisse perplexe.
J’espère sincèrement me tromper.

Sweet Charlot
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3999 pointsC'est tjrs compliqué d'évaluer l'EDF en courant de saison, vu la liste de blessures récurrentes (d'ailleurs pourquoi autant de blessés juste 2 mois après le début de saison ?).. En gros on peut voir l'équipe-type 1 fois l'an, c'est maigre !
Avec ça, FG ne perd-il pas le fil ? Certes la progression passe par plus de polyvalence notamment devant (Ollivon en seconde ligne, à voir ce soir par ex.) A voir aussi à moyen terme comment le staff fera évoluer la première ligne avec les carences à droite, pour avoir des rotations fiables devant , en vue de 2027, il n'y a qu'à voir la domination du TOP 14 en CE depuis plusieurs années, les packs sont terribles.
Bref, sur l'Afsud, je ne suis pas dans la tête de Galthié, mais il faudrait pas que ça tourne à l'obsession non plus, sur la manière de les battre en les singeant, en perdant le fil, voire le projet parce que "Afrique du Sud par-ci, Springboks par-là...". La copie est souvent plus pâle que l'original.
lebonbernieCGunther
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60056 pointsEt vlan!!! Prends toutes ce vérités dans les dents, FabienG!
jujudethil
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14124 pointsLa flèche du temps comme on dit dans l’article, j’ai bien une petite idée d’où elle se trouve, mais ma bonne éducation me pousse à ne pas le préciser. 🏹
MAKABIAU
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4858 pointsNickel !
RAAM= rien à ajouter malheureusement