Le Rugby doit-il se réformer pour devenir plus sûr ? L'avis résolu du Professeur Chazal
Le professeur Jean Chazal, neurochirurgien reconnu, estime que le rugby doit évoluer. Crédit image : Screenshot Youtube France 3/BeinSports
Le professeur Jean Chazal, neurochirurgien reconnu, estime que le rugby doit évoluer pour devenir plus sûr et ainsi réduire les risques pour les joueurs.

RUGBY. ''Quand on est foutu, on part à la casse'', vers une fin de carrière, Sébastien Vahaamahina allume l'ASMRUGBY. ''Quand on est foutu, on part à la casse'', vers une fin de carrière, Sébastien Vahaamahina allume l'ASMLes récentes déclarations de l'ancien deuxième ligne du XV de France Sébastien Vahaamahina ont provoqué beaucoup de réactions dans le monde du rugby. Si pour l'heure l'ASM n'a pas commenté officiellement ces propos, d'autres comme Jean Chazal, neurochirurgien reconnu, ont réagi. Au-delà de son cas, qu'il a commenté dans les colonnes du Figaro, en expliquant notamment que l'ASM était un des clubs les plus impliqués en ce qui concerne la santé des joueurs et le traitement des commotions. Il a surtout insisté sur le fait que le rugby dans son ensemble devrait prendre des mesures radicales pour réduire au maximum les risques et empêcher les drames comme il y a pu en avoir ces dernières années. "Après le décès tragique d’Ayrton Senna en 1994, la Formule 1 a su se réformer, changer ses règles de sécurité. Je pense qu’on pourrait faire la même chose au rugby." Mais les instances, les joueurs et les supporters sont-ils prêts à voir leur sport évoluer ? "On nous bassine avec la ligne des épaules en dessous de laquelle il faut plaquer", lance le professeur Chazal. Mais est-ce suffisant ? Quant aux sanctions, il considère qu'elles "sont vraiment aléatoires : carton jaune, rouge, suspension de trois jours à six semaines... C’est à géométrie variable". Et certaines peuvent être réduites après une formation au plaquage.

Selon lui, il faut non seulement plus de sévérité mais aussi revoir totalement l'approche que l'on a du rugby. "Si Tekori avait été suspendu un an, personne n’aurait recommencé", explique-t-il en référence à son plaquage sur Beheregaray qui avait entraîné un arrêt de travail de trois mois contre six jours de suspension pour le Toulousain. Le rugby se démarque de beaucoup de sports mais ce n'est pas forcément une bonne chose. "Il n’y a pas de catégories de poids dans ce sport de combat : vous pouvez affronter un joueur de 120 kg alors que vous n’en pesez que 80..." Le rugby sport pour tous, mais à quel prix ? "Autrefois c’était un sport de dextérité et de vitesse, on en a fait un sport de combat qui permet des affrontements individuels et collectifs d’une extrême violence". Pour Jean Chazal, il faudrait former les joueurs au combat avant même de les former au rugby. "Je ne connais pas de sport de combat où on lance les joueurs dans l’arène avant de les former à l’affrontement. Au rugby, on le fait après, on fait tout à l’envers."''Le rugby ne sera jamais parfaitement sûr'', estime l'ancien international gallois Sam Warburton''Le rugby ne sera jamais parfaitement sûr'', estime l'ancien international gallois Sam WarburtonMais pourra-t-on vraiment rendre le rugby à 100% sûr ? Beaucoup en doutent. Du moins dans sa forme actuelle avec 15 joueurs sur le pré, des rucks, des mêlées sans oublier des plaquages qui peuvent se produire alors que le joueur n'est pas prêt à l'impact. Faut-il tendre vers un rugby avec moins de contacts ? Voire moins de joueurs ? On pense notamment au rugby à 7 qui, de par ses règles, est non seulement plus spectaculaire et accessible, mais aussi moins sujet aux blessures. Bien évidemment, comme dans toutes disciplines, le risque 0% n'existe pas. Mais du fait du nombre réduit de joueurs sur le pré, les rucks sont moins disputés à l'instar des mêlées. Les gros plaquages sont également très rares. Non seulement car les joueurs ont plus tendance à faire parler leur vitesse pour jouer dans les espaces. Mais aussi parce qu'en cas de carton jaune pour un geste dangereux, vous laissez vos coéquipiers à six sur le terrain. Ce qui donne un énorme avantage à l'équipe adverse. Les arbitres n'hésitant pas à sortir un joueur pour deux minutes pour un plaquage haut, même s'il n'est pas violent. Avant d'en venir à un changement radical des règles du rugby à XV, on peut penser qu'une meilleure formation des joueurs dès le plus jeune âge ainsi qu'une plus grande sévérité des sanctions font partie des solutions dans un premier temps.

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Euh la Formule 1 y a eu d'autres morts après Senna, hein... mauvaise exemple

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