EXCLU. Claude Atcher répond, comment les villes se préparent à accueillir la Coupe du monde 2023 ?
Claude Atcher est très satisfait du calendrier de la Coupe du monde 2023.
Claude Atcher, directeur général de France 2023, revient sur la répartition des matchs lors de la Coupe du monde et sur ce qui est prévu jusqu'au coup d'envoi.

Quels étaients les critères de sélection des villes hôtes ?

Quand on a lancé le dossier pour accueillir la Coupe du monde, on a fait un appel à candidature. Dix-neuf villes ont candidaté. Pour chacune d’entre elles, on a d’abord fait une analyse technique de la capacité hôtelière, la dimension du stade, les temps de transport entre les différentes infrastructures, etc.. Ces analyses techniques nous ont amenés à sélectionner douze villes dans un premier temps. On a terminé avec neuf villes qui étaient celles qui correspondaient le plus à notre propre cahier des charges et à celui la fédération internationale. Notamment en ce qui concerne l’optimisation de la recette billetterie. Parce qu’on s’était aperçus à la suite de l’expérience de 2007 qu’en dessous de 30 000 spectateurs, on crée de la frustration auprès des supporters. Et de notre côté, on n’optimise pas nos recettes par rapport à la billetterie.

Est-ce que les nations ont été sondées pour savoir où elles préféraient jouer ?

Idéalement, le calendrier aurait pu être construit avec les Fédérations. Mais avec douze fédérations qualifiées, si on commence à discuter avec tout le monde… Déjà, la plupart voulait jouer à Nice parce que c’est sur la Côte d’Azur, et qu’ils ont une certaine image de la France. On n’a pas discuté avec les Fédérations parce que c’était matériellement impossible. On les a prévenues la veille du lancement du calendrier. Mais globalement, on n’a pas eu de retour négatif.

Dans quelle mesure le tissu économique de chaque ville a pesé dans la répartition des matchs ?

Le choix du calendrier des matchs est totalement associé à des critères sportifs, à l’optimisation des recettes de la billetterie, ainsi qu’à la satisfaction des collectivités territoriales. Il n’y a pas d’intérêt d’entreprise croisé sur la sélection des matchs par ville.

Les collectivités ont-elles eu des demandes particulières ?

On a eu un dialogue permanent avec les collectivités. Dès le départ, on leur a garanti un match de gala. Le calendrier dévoilé vendredi respecte profondément cet engagement-là. Après en discutant avec les maires, certains comme celui de Nantes voulaient voir des pays celtes parce qu’il y a de très bonnes relations avec eux. C’est pour ça qu’on leur a proposé le Pays de Galles et l’Irlande. Les Bordelais, et la Nouvelle-Aquitaine, avaient un vrai intérêt à accueillir les Irlandais parce qu’ils s’y étaient énormément plu en 2007. Ils viennent en nombre, ils adorent la région et le vin de Bordeaux. Ils nous avaient donc demandé à ce que potentiellement les Irlandais puissent jouer chez eux. On a tenu compte des demandes comme celles de l’Occitanie et de Toulouse d’accueillir les Japonais. Le Japon va donc jouer deux matchs à Toulouse.

On a essayé lors des discussions avec les collectivités d'apporter un maximum de satisfaction entre la région, la ville et les nations au niveau des relations économiques et culturelles. Après, la décision nous revient à 100 %. Ces décisions ont été prises en toute connaissance de cause mais en intégrant au maximum un équilibre général en matière de qualité de matchs. Avec un parti pris qui est qu’on fait un peu plus voyager les équipes phares. Aujourd’hui l’équipe de France va jouer dans quatre villes. Et la plupart des autres équipes, notamment anglo-saxonnes, vont jouer dans trois ou quatre villes. On a donc pris le parti de déplacer les équipes en sachant qu’on a des moyens de transport qui sont particulièrement performants. On n’est pas dans la situation du Japon où les équipes mettaient 45 minutes pour aller au terrain d’entraînement. Nous avons des infrastructures relativement resserrées dans les villes, et le TGV permet aux joueurs de voyager dans de très bonnes conditions. Donc on fait un peu plus déplacer les équipes mais c’est au bénéfice d’un équilibre en matière de matchs attractifs dans chacune des villes.

On constate que la programmation à Lyon concerne principalement des matchs de la Poule A (France, Nouvelle-Zélande) en deuxième partie de compétition. Y a-t-il eu un accord particulier avec cette ville ?

On a essayé de construire un calendrier équilibré. On a voulu programmer des week-ends de matchs. Avec deux matchs programmés, ça réduit la durée de mise à disposition de stades. Mais ça nous permet de donner une attractivité supplémentaire en programmant deux matchs le même week-end. A Lyon, on aura des matchs du 24 septembre au 6 septembre, soit environ 15 jours de compétition. C’est le minimum car on a aussi des villes où ça dure pratiquement 40 jours. Après, c’est une grande région de rugby qui s’étale de Grenoble à Clermont. On espère que la programmation à Lyon et Saint-Etienne va satisfaire l’ensemble des supporters de la région. On aura deux matchs de la Nouvelle-Zélande, un de l’équipe de France et un Pays de Galles vs Australie.

Si un stade est indisponible pour n'importe quelle raison, les matchs seront-ils répartis dans les 9 autres villes ou dans une nouvelle ville ?

L’avantage en France c’est que pour un stade indisponible, on a huit options. A part le Stade de France de par sa capacité, où il est difficile de trouver un équivalent, les autres stades sont interchangeables de façon assez simple, que ce soit au niveau du temps de déplacement ou de la capacité. On a déjà travaillé sur un plan de continuité qui intègre la possibilité de transférer un match dans une ville. Un match annulé à Toulouse sera organisé à Bordeaux. Un match annulé à Marseille le sera à Nice. Une rencontre annulée à Lyon sera transférée à Saint-Etienne. On a beaucoup de solutions sauf pour le Stade de France. Si on délocalise à Marseille, on aura 10 000 spectateurs en moins.

Avez-vous réfléchi à un plan B si la situation sanitaire n’était pas totalement rétablie d’ici à 2023 ?

On n’y pense pas. Si en 2023 on est toujours confrontés au même problème sanitaire, la Coupe du monde de rugby sera probablement le dernier des soucis de l’économie ou de la société française par rapport à une situation globale qui sera plus que catastrophique.

Des aménagements sont-ils prévus dans chaque ville en vue de la Coupe du monde ?

On a une chance incroyable en France, c’est que tous les stades ont été soit construits, soit rénovés pour l’Euro 2016. Donc on a des stades extrêmement performants dans tous les domaines : la communication, le sportif, la sécurité, l’encadrement, l’hospitalité, etc. On a aujourd’hui trois stades où des travaux vont être effectués. Le Stade de France, notamment en raison des Jeux olympiques, va connaître des rénovations de certaines parties. Mais c’est un budget qui dépend des Jeux. On a aussi Nantes où la ville s’était engagée dans le cadre du dossier de candidature à rénover une partie des infrastructures du stade comme les écrans géants, et d’autres services aux spectateurs. Idem à Toulouse. Il n’y a pas d’investissements par les villes sur de la construction d’infrastructures ou de la rénovation globale d’infrastructures. C’est plus de l’amélioration des services aux spectateurs.

Y aura-t-il des fans zones dans chaque ville ? Quels types d'événements autour des rencontres sont prévus ?

On y réfléchit bien sûr. Déjà, on va essayer d’éviter le mot “fan zone” parce que c’est un terme associé au football. On parlera plus de rugby-village, de rugby-festival, de nuit du rugby. On va essayer de créer avec les villes un grand nombre d’événements en ayant toujours à l’esprit la fête et le partage, qui sont des constitutifs de l’ADN du rugby. Si on imagine que la France se qualifie pour les phases finales, on aura probablement de la part des villes une volonté d’associer la population autour de la retransmission du match. Potentiellement, on s’oriente plus, en accord avec le Ministère de l’intérieur, sur des espaces clos comme les stades dans les villes qui n’accueillent pas des matchs couperets, pour des raisons de sécurité et de convivialité. Si on prend Agen par exemple, le club pourrait potentiellement utiliser son stade pour monter des opérations d’animation pendant la Coupe du monde de rugby. Certaines animations auront le “tampon” France 2023 pour les labelliser, d’autres se verront proposer un cahier des charges et il y aura enfin celles nous organiserons complètement.

On travaille sur un programme général d’animations, à la fois pour les habitants des villes, pour les visiteurs et ceux qui n’auraient pas pu acheter de billets. L’important pour nous est de faire vivre l'événement pendant toute la durée de la compétition, voire avant. Les équipes vont arriver en France huit jours en moyenne avant leur premier match. Le XV de France étant la dernière à se rendre sur place. En 2007, on avait par exemple organisé la rencontre des 20 capitaines au Musée du Quai Branly à l’occasion de l’inauguration d’une sculpture de Jean-Pierre Rives. Ce sera peut-être un tout autre type d’événement en 2023. On va essayer de programmer un maximum d’événements durant toute la Coupe du monde. On a notamment un partenaire, Vivendi, qui possède une grande expérience en matière d’organisation de festivals. On peut donc imaginer un festival de musique la semaine qui précède un match à Bordeaux. Ça fait partie des idées sur lesquelles on peut réfléchir.

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ah ben merd... alors nous on s'est tapé une fois les japonais, du coup on va devoir se les frapper a chaque evenement si je comprends bien


Bon ok, ils sont bons clients pour acheter des pacotilles au prix forts mais on aimerait bien changer un peu quoi!!! en plus c'est n'importe quoi une fois qu'ils ont picolé

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