À l'ombre du jeu sensationnaliste de l'US Colomiers, des stars de Provence Rugby ou du monstre à 16 pattes de Vannes, le VRDR avance sans faire de bruit. Pourtant, le club drômois pointe toujours à la 2ème place de la ProD2 alors que la mi-saison pointe le bout de son nez.
Pro D2. Personne n’en parle… mais Valence Romans est 2e après 12 journées (et c’est tout sauf un hasard)Si leur bilan est aussi favorable, c'est que les Damiers peuvent compter sur une vraie force sur les fondamentaux, une cohésion remarquable et d'une efficacité exceptionnelle. La preuve, Valence-Romans est l'équipe qui tient le moins le ballon dans cette ProD2 avec seulement 46 % de possession.
Elle demeure pourtant la 2ème attaque du championnat (30 points par match en moyenne) et surtout la plus précise face aux perches. Ça, elle le doit en immense partie à son ouvreur Lucas Méret. L'une des plus fines gâchettes de la ProD2, qui culmine à plus de 88% de réussite au pied sur plus de 70 tentatives et a déjà inscrit 176 points cette saison. En 11 matchs seulement.
Un véritable "récompensiste" (pour reprendre le terme phare d'une série à succès diffusée récemment sur TF1) qui fructifie les ingrédients mis par ses coéquipiers. À l'image de ses 35 pénalités et 33 transformations inscrites jusqu'ici. Si bien que le VRDR regarde désormais vers le haut du classement et visera probablement bientôt la première qualification en phase finale de Pro D2 de sa courte histoire, commencée en 2016.
Un parcours sinueux
Pourtant, rien ne laissait présager une telle dynamique pour le joueur de bientôt 31 ans, il y a quelques années. Arrivé dans la Drôme à l'été 2022 pour se relancer en Nationale et chercher un rebond suite à des échecs en Top 14 et en ProD2, l'ouvreur s'est d'abord (re)fait la main en 3ème division française.
Alors commentateur régulier du VRDR pour une plateforme de streaming nationale, jamais nous n'aurions dit que l'on retrouverait Lucas Méret à son niveau de performances actuel, un jour. Il allait alors fêter ses 28 ans et la Drôme ressemblait davantage à une ultime destination - avant de potentiellement stopper une carrière qui ne prenait définitivement pas le chemin que tout le monde prédisait, très tôt, à cet ancien international U20 en puissance - pour faire tirer la machine encore quelques années qu'à un tremplin.
Et puis Méret a retrouvé la confiance de ses coachs et la magie de son pied droit. Auréolé d'un titre de champion de France de Nationale 1 en 2023, il embarquait ses coéquipiers avec lui dans une aventure qu'il connaissait bien pour y avoir déjà joué 4 saisons sous les couleurs de Bayonne, Angoulême, Carcassonne puis Narbonne. Et d'y prendre une autre stature, dans le vétuste stade Pompidou.
Un environnement qui sied finalement bien à cet ouvreur qui n'a jamais eu le génie de son ancien coéquipier Matthieu Jalibert, ni la folie de son compère générationnel Thomas Ramos. Mais qui demeure un joueur fin, un gestionnaire remarquable et un buteur hors pair. Tout ce qu'il faut pour résister aux longs hivers de la ProD2, finalement...
Le record de Petitjean dans le viseur ?
Et faire de lui peut-être le futur meilleur réalisateur de l'histoire de la ProD2 sur une saison ? S'il parvient à rester sur ses standards d'enchaînement et de réussite (17 points par match), l'ancien joueur de l'UBB pourrait très bien aller chercher les marques de Thomas Ramos (345 points), justement, voire de Maxime Petitjean et son record ultime placé à 403 unités.
Homme de collectif avant tout, nul doute que Méret cherchera surtout à battre son score de 332 points l'an dernier, et à emmener le VRDR le plus loin possible cette saison, après une année civile 2025 exceptionnelle pour le club. Là où il a trouvé de la stabilité et avec qui il vient d'ailleurs de prolonger son contrat jusqu'en 2028. Une échéance suffisamment lointaine afin d'envisager une folle accession en 1ère division avec cette nouvelle place forte de la ProD2 ?

