TOP 14. TRANSFERT. Boudé par le MHR, où pourrait rebondir le colosse néo-zélandais Ben Lam ?

Souvenez-vous ! À l’automne 2020, il débarque à Bordeaux avec le statut de successeur presque attitré de Semi Radradra. Forcément, en cliquant sur le net et à en voir ses essais ahurissants chaque week-end en Super Rugby, les supporters girondins et les inconditionnels du Top 14 s’attendent à accueillir un garçon capable de vous faire déplacer au stade chaque week-end à lui seul. Et pour cause : en voyant cette bête de 1m94 pour 109kg débouler à Chaban avec ses 33 essais en 56 rencontres de Super Rugby dans la besace, il y avait de quoi être enthousiaste. D’autant qu’au-delà des chiffres, les férus de la principale compétition sudiste savent que lorsqu’il débarque, on avait peut-être jamais vu un finisseur aussi fort dans les duels depuis bien longtemps, de la trempe des Penaud, Tuisova ou Caleb Clarke. Depuis, les Hurricanes, son ancien club, se sont trouvés un digne héritier au meilleur marqueur de l’histoire du Super Rugby sur une saison (16 essais en 18 matchs) en la personne de Salesi Rayasi. 

Ben Lam, lui, autrefois chouchou de Wellington, n’a fait oublier personne depuis son arrivée en France. Et ce ne sont pas ses 14 essais en 59 matchs dans l’Hexagone qui viendront équilibrer le bilan tant on en attendait plus de ce phénomène athlétique, 31 ans aujourd’hui. Reste que comme il l’a prouvé ces dernières saisons aussi, son raffut est toujours aussi puissant qu’un piston, sa vitesse de course est indemne (10,80 sec au 100m) et ses cuisseaux toujours aussi épais. Des attributs qui, de façon bien trop sporadique certes, lui ont tout de même permis, à l’occasion, de nous sortir des actions de nulle part. À base d’essais en débordement ou de rush tout en vitesse et en puissance, qu’ils soient dans son couloir ou au milieu du terrain. Mais ça, c’est seulement lorsque Ben Lam en a envie, dirait-on en l’observant depuis le bord d’un terrain. N’empêche qu’au sortir de sa dernière belle performance en Champions Cup face à Exeter, près de 3 mois avec son ultime apparition, le CO aurait tenté une approche auprès du natif d’Auckland, selon Rugbyrama. Une potentielle venue qui pourrait être corrélée à celle de l’Anglais aux 55 capes Anthony Watson, qui a récemment visité les installations tarnaises. Difficile de croire qu’il y aura assez de places pour deux nouveaux ailiers de ce calibre du côté de l’Agout. Un club familial où à défaut d’intégrer l’équipe au jeu le plus aéré du Top 14, Lam pourrait néanmoins retrouver de nombreux compères du Pacifique (Nakosi, Botitu, Cocagi, Ngauamo…), lui qui est issu d’une famille samoane. 

Et sinon, dans quel autre club pourrait-il s’épanouir et redevenir cette machine à marquer ? Bien sûr que la tentation d’un retour aux Hurricanes est là, d’autant que les supporters néo-zélandais sont d’ores et déjà nombreux à avoir exprimé leur désir de retour de leur ancien chouchou au moment d’apprendre que le MHR ne garderait certainement pas Lam. Mais l’ancien septiste sait qu’il n’y conserva pas la même latitude financière qu’en France, où sa venue ne s’était pas faite pour une bouchée de pain. Quid de l’Angleterre ? Cela paraît difficile au vu des problèmes financiers que connaissent les clubs du Premiership. Mais à ce petit jeu, les Bears de Bristol sont parmi ceux qui s’en sortent le mieux financièrement et surtout, Ben pourrait y retrouver son oncle Pat. Eh oui, l’ancien sélectionneur des Samoa est toujours à la tête du club du sud-ouest de l’Angleterre et pourrait être intéressé de rapatrier son neveu. D’autant que du fait de la baisse du salary cap, Bristol va perdre ses deux têtes d’affiche et principaux dangers offensifs, avec Charles Piutau et Semi Radradra. Lam et Radradra, destins liés, alors ? Ce que l’on sait en tout cas, c’est que la venue d’un Ben Lam ne serait pas de trop pour booster une attaque qui se retrouvera bien évidemment exsangue, sans ses deux atouts du sud. À bon entendeur…