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‌Serial marqueur, roi des airs : comment Jonny May est devenu l’atout maître du XV de la Rose ?
Jonny May impressionne au sein du XV de la Rose. (crédit photo : Instagram J0nny_May)
Pierre angulaire du système d’Eddie Jones, Jonny May s’épanouit sur l’aile du XV de la Rose, véritable chasseur d’essai et précieux dans le jeu courant.

Il n’est pas forcément la figure de proue du XV de la Rose, mais en reste l’un des plus grands dangers. Le 21 novembre dernier, Jonny May enflammait un Twickenham pourtant vide et rallumait la flamme dans une période maussade pour le rugby mondial, orphelin de ses supporters. D’un doublé retentissant, il faisait étalage de toute sa classe pour mettre à terre l’Irlande. D’abord dans les airs, sur un coup de pied millimétré d’Owen Farrell, l’ailier de Gloucester d’une détente verticale impressionnante prenait le dessus sur Keenan pour plonger en terre promise. Avant de mater les coéquipiers de CJ Stander d’une accélération foudroyante. Cadrage débordement, coup de pied par-dessus, dribbling puis essai entre les poteaux. Somptueux. A l’issue de la rencontre, son sélectionneur Eddie Jones ne tarissait d’ailleurs pas d’éloge au sujet de l’ailier aux soixante sélections : "C'est un joueur incroyable. Je n'ai jamais vu quelqu'un de plus professionnel. Il n'en finit pas de s'améliorer, d'être plus rapide, fort et dangereux". Au point de battre le record de Rory Underwood ? L’ancien ailier qui a fait les beaux jours du XV de la Rose au cours des années 80-90 a inscrit la bagatelle de 49 essais. Eddie Jones y croit dur comme fer : "Je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas atteindre ce total. A mon avis, il sera à son meilleur niveau quand il aura 32 ou 33 ans". Pour rappel, Jonny May compte aujourd’hui 31 réalisations. Alors comment ce véritable chasseur d’essais est utilisé pour tirer la quintessence de son talent sous le maillot frappé de la Rose ?

Une vitesse supersonique, une propreté incroyable dans les airs

May met surtout à profit ses qualités intrinsèques de vitesse pure afin de semer la panique dans les défenses des diverses nations. Il faut dire que fort de ses 10,71 secondes aux 100 mètres, l’ailier a de sacrés atouts à faire valoir dans ce domaine. Et ce n’est pas les Français qui viendront nous contredire quitte à faire ressurgir de douloureux souvenirs. En début d’année, à l’occasion du Tournoi des VI Nations, Jonny May inscrit un doublé au Stade de France sur deux numéros le long de son aile dont il a le secret, insuffisant cependant pour décrocher la victoire. Que dire en revanche de la précédente confrontation à Twickenham en 2019. En moins d’une demi-heure, le sérial-marqueur anglais avait déjà franchi à trois reprises la ligne d’en-but tricolore, faisant parler sa vitesse derrière le jeu au pied diablement efficace des Owen Farrell, Henry Slade ou George Ford. Car c’est bien là que repose l’essence même du jeu anglais. Ce jeu au pied de pression, étouffant un adversaire asphyxié, acculé sous la pression de ces derniers ainsi que des ailiers anglais. L’exemple actuel type reste le match au Pays de Galles où les coéquipiers de Maro Itoje ont une nouvelle fois abusé de cette stratégie. Et c’est là que May entre en scène.

Derrière les coups de butoirs incessants de ses canonniers, le joueur de Gloucester prend un malin plaisir à saisir chaque opportunité dans le dos du troisième rideau adverse. Sans oublier sa faculté à se montrer décisif sous les ballons hauts, souvent recherché lors des nombreuses passes au pied du XV de la Rose. Sa détente verticale est une merveille du genre. Précieux sous ces derniers, Jonny May incarne le système de jeu anglais prôné par Eddie Jones. Au point d’être devenu un élément indispensable dans le schéma tactique du sélectionneur national, qui en plus de faire parler ses qualités de finisseur, excelle dans le jeu courant.

On dit souvent qu’un homme averti en vaut deux. C’est donc en connaissance de cause que les Bleus se déplaceront en Angleterre, soucieux du danger que représente Jonny May, avec la ferme intention, de garder cette fois-ci leur ligne d’essai inviolée.

Merci à Louis Bareyt pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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On peut aussi louer l'empathie des parents pour ne pas avoir jugé nécessaire de coller un " H" au milieu du prénom de Jonny. Ca nous évite de se poser cette sempiternelle et fichue question : " Y va où le H de Jhonny ?"...

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