RUGBY. Ernest Wallon a-t-il déjà été aussi flamboyant que lors de ce Stade Toulousain - Sharks ?
La ferveur du stade Ernest Wallon a poussé Toulouse vers une victoire historique en Champions Cup. L'enceinte haut-garonnaise a respecté la réputation qu'on les stades français en période de phases finales, aussi bouillantes qu'endiablées.
De la tribune presse jusqu’au terrain, la ferveur du stade Ernest Wallon a poussé Toulouse vers une victoire historique en Champions Cup.

Ce match-là, beaucoup des personnes qui y ont assisté s’en souviendront. Dans l’après-midi de ce samedi 8 avril, la formation de Toulouse défiait les Cell-C Sharks de Durban à l’occasion d’un quart de finale de Champions Cup. Dans un premier temps, les souvenirs seront gravés grâce à la large victoire des Toulousains. Arrachés dans les dernières minutes avec 4 essais dans les ultimes instants, elle a permis aux supporters toulousains d’exulter même après le coup de sifflet final.

Champions Cup. Toulouse a Champions Cup. Toulouse a "assommé les Sharks" et "s’est déchaîné" en fin de match selon la presse internationale

Un avant-match qui donnait déjà le ton

Pourtant, même avant l'entame, les esprits s’étaient déjà gentiment échauffés. À l’arrivée du bus des joueurs, les visiteurs et surtout les locaux ont été accueillis sans modération. Présent sur place, un supporter nous affirme : “L’ambiance est électrique. Quand les Sharks sont arrivés, c’était déjà impressionnant. Je ne sais pas si j’ai déjà connu ça.” De l’avis d’autres passionnés du Stade Toulousain, cette relocalisation à Ernest Wallon était une bonne chose. Toujours avant la rencontre, une supportrice nous confie : “Le Stadium, ça permet d’ouvrir les rencontres au grand public et pour ce genre de match, ça se joue généralement là-bas. Mais pour l’occasion, retourner au Wallon permet d’enlever quelques spectateurs pour ne garder que les supporters.

Arrivé en tribune presse et surplombant la plupart des 19 000 toulousains présents sur place, on entend un confrère s’exclamer : “C’est bouillant, ça risque d’être un match de dingue.” Alors que les supporters commencent petit à petit à s’installer, le speaker d’Ernest Wallon énonce les compositions. Dans un premier temps, l’appel des Sharks se fait dans une indifférence mesurée, à l’exception du capitaine Siya Kolisi. Ce dernier a le droit à quelques applaudissements au moment où son nom résonne dans le stade.

La composition sud-africaine une fois finie, l’enceinte des sept deniers tremble. Pourtant, la composition des hommes d’Ugo Mola n’a toujours pas commencé à être citée. Non, ce sont les joueurs rentrant au vestiaire après l’échauffement qui provoque ce grondement. Ensuite, lors de l’annonce des joueurs rouge et noir, tout le stade reprendra en chœur les patronymes des héros de la Ville rose. Fait rare, un nom provoque plus de bruit que celui d’Antoine Dupont, habituel chouchou du Wallon, il s’agit de Thomas Ramos. Avant le coup d’envoi, les hommes, femmes et enfants présents se lèvent. Pour saluer la mémoire de Ian McIntosh, ancien sélectionneur des Springboks décédé récemment, dans un premier temps. Ensuite, c'était pour encourager les premiers pas de l’écurie rouge et noir dans leur route pour rejoindre le Leinster en demi-finale.

Ramos stratosphérique, Dupont le seigneur, les supporters ont été émerveillés par la performance du Stade ToulousainRamos stratosphérique, Dupont le seigneur, les supporters ont été émerveillés par la performance du Stade Toulousain

Une ambiance qui a tenu ses promesses

Une fois le chronomètre lancé, l’envie des Toulousains de porter leurs héros du jour ne s’est pas refroidie. Durant toute la rencontre, les bruits et le silence ont varié au fil des actions, mais sans jamais baisser en intensité. Le premier essai de Juan Cruz Mallia a donné au Wallon des airs de volcan, quand la folle chevauchée de Grant Williams après un essai sud-africain de 90 mètres lui a donné des allures de cathédrale. Bien évidemment, les quelques fautes ou impressions de fautes des Sharks vues depuis les tribunes ont provoqué une vague de mécontentement au débit sonore élevé. Karl Dickson, arbitre du match, a malgré tout tenu son rang sans trembler face à ce tsunami rougeâtre qui lui a fondu dessus pendant quelque 80 minutes.

Sur les écrans géants, le Stade Toulousain et la réalisation du match ne s’est pas gardé de mettre à l’honneur quelques visages connus. La bouille d’Ange Capuozzo et la mine surprise de Julien Marchand ont suscité des réactions d'amour. A contrario, la révélation de la présence de Rory Kockott, ancien joueur des Sharks et légende du rival des Toulousains, le Castres Olympique, n’aura pas eu le même effet. Au terme du match, les Marseillaises que l’on pouvait entendre résonner dans tout le stade se confondaient visuellement avec les milliers de drapeaux à l’effigie du logo stadiste qui flottaient inlassablement. L’annonce de l’homme du match, en la personne de Thomas Ramos, n’aurait pas pu plus ravir les travées, tant chaque geste de classe de l’international français a épaté le public.

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Du côté des adversaires, la ferveur a également participé à impressionner les visiteurs. En conférence de presse, le capitaine des Sharks, des Springboks et champion du monde 2019 Siya Kolisi, excusez du peu, a déclaré vivre quelque chose d’inédit. Face aux journalistes, il affirme sereinement :

J’ai eu la chair de poule. Honnêtement… (il s’arrête) J’ai joué dans beaucoup de stades dans ma carrière, mais ici, c’était… Waouh ! Dans le centre-ville, durant toute la semaine, il y avait des gens avec des maillots du club. Et ça concerne tout le monde : jeunes, vieux, etc. Toutes ces personnes étaient liées et impatientes de voir jouer leur équipe. Plus que ça, ils aiment le rugby. Ils nous ont très bien accueillis et n’ont jamais été méchants avec nous, même si, à la fin du match, ils nous ont bien fait comprendre que l’on avait perdu et que l’on était à Toulouse.”

Depuis de nombreuses années, l’ambiance des stades français lors des phases finales européennes a été louée. Dans les années 2010, la réussite du RC Toulon et de l’ASM Clermont Auvergne avaient mis le feu à Mayol et au Michelin. Une décennie plus tard, Toulouse est définitivement retombé sur ses pattes et se porte pour le mieux. Son public, lui, en demande toujours plus. En parallèle, la vague jaune et noire rochelaise n’a rien à envier à personne. À l’occasion du match contre les Saracens ce dimanche de Pâques, les Maritimes devraient se faire encore plus entendre que lors de la fin de match contre Gloucester en huitième de finale. Pour la passion des phases finales, le rugby français explose de plaisir. Au plaisir de recevoir.

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  • stef7
    117987 points
  • il y a 1 an

Par contre la mafia Irlandaise ne va pas admettre trois victoires consécutives Françaises en finale.....

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