C’est un classique du rugby mondial, un rendez-vous que seuls les Lions britanniques et irlandais peuvent offrir : dix matchs, trois tests, une armée rouge dans l’hémisphère sud. Cette année encore, la tournée n’a pas déçu. Si la série a été remportée 2-1 par les visiteurs, l’Australie a montré qu’elle n’était pas encore bonne à jeter.
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Des tests serrés, un scénario renversant
Les Lions ont remporté les deux premières manches à Brisbane (27-19) et Melbourne (29-26). Mais la deuxième restera dans les mémoires : menés de 18 points, ils renversent tout dans les dernières minutes avec un essai signé Keenan dans un stade sous tension. Une série pliée en deux matchs, comme en 1997. Puis un dernier acte sous le déluge à Sydney, et une victoire australienne méritée (22-12).
Un succès qui ne change rien au résultat final, mais qui change tout dans l’analyse. Les Wallabies, parfois apathiques dans les premiers tests, ont relevé la tête. Mieux : ils ont dominé dans le contenu.
L’Australie relancée financièrement
Et ce n’est pas qu’un enjeu sportif. En coulisses, Rugby Australia engrange un bénéfice inattendu de 50 millions de dollars australiens (près de 28 millions d’euros), au-delà des prévisions. 450 000 spectateurs cumulés, un engouement intact malgré des résultats inconstants et une bouffée d’oxygène dans un contexte économique compliqué.
Phil Waugh, le directeur général de la fédé, l’a confirmé : une partie de ce bonus permettra de rembourser plus vite un prêt de 80 millions contracté récemment. Une gestion financière prudente, alors que le rugby australien vise un double rendez-vous majeur : le Rugby Championship dès août, puis la Coupe du monde à domicile en 2027.
Farrell, Beirne et Russell : les Lions en ordre de marche
Côté Lions, tout n’a pas été parfait, mais l’essentiel est là. Andy Farrell, sélectionneur et chef d’orchestre, a imposé son style et sa culture irlandaise : 12 Irlandais alignés sur la tournée, six titulaires réguliers, un jeu structuré, physique et efficace.
Tadhg Beirne, infatigable deuxième ligne, a été élu meilleur joueur de la tournée. Finn Russell, parfois irrégulier dans le passé, a brillé par sa vista et ses choix justes. Dan Sheehan, Tom Curry et Itoje ont également montré qu’ils étaient au niveau. Mention spéciale à Jamison Gibson-Park, qui a parfaitement tenu la baraque à la mêlée à 33 ans.
Dusty route home from the legendary Lions’ tour,
— Pierre Schoeman (Schoe) (@pierraSCHOEMIES) August 5, 2025
Bags heavy with tales of grit and roar,
Pages filled with golden ink of battles, blunders blinders, and cheer,
A rugged memory, close to he heart forever near,
And a few wild stories we’d never dare to share!
- @lionsofficial pic.twitter.com/OhZd7YrBn5
Des absents qui interrogent
Mais tous n’ont pas marqué de points. James Lowe est passé à côté, souvent en difficulté sous les ballons hauts. Bundee Aki, pourtant expérimenté, a alterné le bon et le très moyen. Garry Ringrose, Tommy Freeman ou Josh van der Flier n’ont pas réussi à s’imposer, quand d’autres, comme Owen Farrell, ont polarisé les débats sans vraiment convaincre.
Et dans cette équipe ultra-concurrentielle, chaque minute jouée compte. D’autres, comme Mack Hansen ou Duhan van der Merwe, ont peu vu le terrain. Les choix pour 2029 en Nouvelle-Zélande s’annoncent déjà délicats.
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— British & Irish Lions (@lionsofficial) August 6, 2025
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Arbitrage, polémiques et traditions
Comme souvent lors des tournées des Lions, l’arbitrage n’a pas échappé aux polémiques. Deux essais validés dans le deuxième test ont fait grincer des dents côté australien, et certains médias ont mis la pression sur le corps arbitral. Joe Schmidt, le sélectionneur des Wallabies, a évité toute déclaration polémique. Mais le climat était tendu.
Reste une certitude : les Lions reviendront en Australie. Malgré quelques rumeurs d’une possible tournée au profit de la France, Ben Calveley, directeur général des Lions, a tranché. Rendez-vous en 2037. Et vu les recettes, l’accueil populaire et l'intensité sportive, personne ne s’en plaindra.
pascalbulroland
Dire que l'Australie est relancé financièrement c'est l'arbre qui cache la forêt...
Seul les matchs internationaux remplissent les stades et donc les caisses de la fédération.
Sachant qu'une tournée des Lions est celle qui rapporte le plus au pays visité.
Et vu la réussite populaire de cette. tournée, certains journalistes britanniques mais pas qu'eux en appellent à plus de matchs entre nations voir a revenir à des championnats de clubs semi professionnels...le top 14 étant montré du doigt comme une exception qui dérange.