Remonter ou périr : les Saracens dans les pas de... la Juventus ?
Remonter ou périr : pourquoi les Saracens doivent-ils marcher dans les pas de... la Juventus ?
Il y a quinze ans, la Juventus de Turin a connu une descente administrative. Mais s'est depuis replacée dans la hiérarchie sportive de son pays.

Le monde du rugby a tremblé, le couperet est tombé : les Saracens évolueront en seconde division anglaise la saison prochaine. La relégation administrative du champion d’Europe en titre est un véritable séisme. Outre-Manche, mais pas seulement : on parle quand même d’un des plus gros scandales depuis la professionnalisation du rugby...

En trichant avec les règles du Salary Cap, l’équipe londonienne (quatre fois championne d’Angleterre, et trois fois championne d’Europe ces cinq dernières saisons) s’est exposée à une lourde sanction, acceptée par les dirigeants. Reste à s’organiser pour le futur.

Comment la presse étrangère a reçu la sanction des Saracens ?Comment la presse étrangère a reçu la sanction des Saracens ?

Parmi les centaines de questions liées au scandale, une revient avec insistance : comment les Sarries vont-ils relever la tête, et relancer le cours de leur histoire ? Pour trouver la trace d’une telle chute dans le monde du sport, il faut se tourner vers le cousin du football. En 2006, la Juventus est touchée par l’affaire du Calciopoli. Contexte différent, mais même sanction : une relégation. Quinze ans plus tard, le club de Turin est pourtant redevenu une référence dans le monde du ballon rond. 

Un exemple à suivre ?

Le Calciopoli, c’est quoi ?

Nous sommes en 2006, à quelques semaines d’une Coupe du monde qui verra la France s’incliner en finale… face à l’Italie. Comme le XV de la Rose avec les Saracens, la Squadra Azzurra s’appuie principalement sur les joueurs de la Juventus. Mais le club turinois se retrouve dans la tourmente. En cause ? Des écoutes téléphoniques entre le directeur général (Luciano Moggi) et Pierluigi Pairetto, chargé de sélectionner les arbitres pour les matchs de Série A, la première division italienne.

En d’autres termes, la Juve est accusée d’acheter des arbitres, qu’elle place elle-même pour officier lors de ses rencontres. Après une première condamnation et un appel, la formation piémontaise est destituée de ses titres de champion 2005 et 2006, doit payer une amende de 80 000€, et repart en Série B (la deuxième division) avec une pénalité de neuf points au coup d’envoi de la saison.

La vie en Série B… avec ses stars

Habituée à défier l’Inter, le Milan AC ou l’AS Rome, la Juve change sa routine. Direction Rimini, Mantoue ou Frosinone… Pour un objectif ultime : retrouver au plus vite la Série A. La différence avec les Saracens ? L’absence de Salary Cap, qui évite la fuite de talents, au sein d’un des meilleurs effectifs d’Europe. Si Vieira, Thuram, Cannavaro ou Ibrahimovic filent ailleurs, la Juve peut toujours compter sur ses champions du monde Del Piero, Buffon, Camoranesi ou Trezeguet. Mais aussi sur un nouvel entraîneur : un certain Didier Deschamps…

TRANSFERT : le mercato s'annonce complètement dingue avec la descente des Saracens !TRANSFERT : le mercato s'annonce complètement dingue avec la descente des Saracens !

Chez les Sarries, seul Owen Farrell s’est dit prêt (pour le moment) à rester en Championship, pour affronter Doncaster, Bedford ou les Cornish Pirates. Les Londoniens vont devoir sérieusement dégraisser...

Une image écornée, la Juve blanchie

Forcément, l’image des Bianconeri a été largement écornée par le Calciopoli. Autre différence avec les Saracens ? Si l’intégralité des clubs de Premiership peuvent se sentir floués et s’allier “contre” le tricheur londonien, se plaindre fut moins légitime côté italien : le Milan AC, la Fiorentina, Reggina, la Lazio, et plus tard l’Inter ont tous été impliqués dans le scandale de corruption des arbitres… Avec des sanctions moindres.

L’ironie ? En 2010, la Vieille Dame - surnom donné à la Juve - est finalement acquittée dans son procès en première instance de la justice ordinaire. Le club est blanchi… mais ne récupère pas officiellement ses titres, et traîne une image d’équipe “favorisée” par les hommes au sifflet, de l’autre côté des Alpes.

Huit titres en… huit ans

C’est que depuis sa remontée en Série A, la Juventus a repris sa place dans la hiérarchie du football italien. Sacrés en 2012 (plus deux finales de Ligue des Champions), les Turinois n’ont plus jamais lâché leur titre de champion, s’appuyant sur ses jeunes lancés… l’année de la descente. Giovinco, Marchisio ou Chiellini sont tous devenus des cadres de l’équipe par la suite. Un modèle sur lequel s’inspirer ne paraît pas une mauvaise idée. Avec Manu Vunipola, Max Malins, Rotimi Segun, Joel Kpoku ou Ben Earl, la nouvelle génération des Sarries semble prête à prendre le pouvoir, et marcher dans les traces des Vunipola, Itoje ou Farrell, tous sortis de l’académie.

Le potentiel est là, et nul doute que la RFU devrait attendre de voir les Saracens remonter en première division pour valider le projet d’une ligue fermée, long serpent de mer du rugby anglais… La Juve l’a prouvé : remonter pour regagner des trophées n’est pas une mission impossible. Alors n’oubliez pas les Sarries, ils pourraient rapidement revenir en haut de l’affiche.

Vous devez être connecté pour pouvoir participer aux commentaires
  • AKA
    69954 points
  • il y a 4 ans

Comme disent quelques collègues plus bas :"ce n' est pas chez nous que cela vas arriver" Quand on voit que l' on maintient (maintenu) à bout de bras des clubs de ProD2 en déficit depuis des lustres en chouinant sur l' air de: "comme c' est triste de voir un si grand club tomber si bas" 😁 😁 😁

Derniers articles

Transferts
News
Vidéos
News
Vidéos
Vidéos
News
News
News
News
Transferts