Les All Blacks en guerre contre leur fédération et la venue d’un fonds d’investissement
Les All Blacks ont envoyé un courrier à leur fédération.
L'arrivée du fonds d'investissement américain Silver Lake n'est pas du goût des All Blacks. Les joueurs néo-zélandais en ont fait part à leur fédération.

Rugby. Silver Lake sur le point de conclure le plus gros partenariat de l'histoire du rugby avec les All BlacksRugby. Silver Lake sur le point de conclure le plus gros partenariat de l'histoire du rugby avec les All BlacksC’est donc quelques semaines seulement après l'annonce d'un « partenariat stratégique à long terme » entre le Tournoi des Six nations et le fonds luxembourgeois CVC que la Fédération néo-zélandaise a confirmé négocier avec le fonds d'investissement américain Silver Lake pour l’acquisition de 15 % des droits commerciaux de la NZR. Un accord autour de 465 millions de dollars néo-zélandais (soit environ 277 millions d’euros) est évoqué, ce qui aurait pour but de fournir une injection de liquidités rapide à une NZRU en grande difficulté financière depuis des années, que la crise de la Covid n’a fait que renforcer. Problème et non des moindres, des voix fortes de Nouvelle-Zélande (pays assez conservateur, de surcroît) se sont opposées à l’éventuelle venue d’un immense capital étranger. Selon le New Zealand Herald, le capitaine des All Blacks Sam Cane, accompagné d’autres pontes du rugby NZ tels qu’Aaron Smith, Sam Whitelock ou David Kirk (capitaine de l’équipe championne du monde en 1987) ont tous signé une lettre adressée à la NZRU et indiquant formellement leur désaccord avec ça. Toujours selon le média référence au pays des Kiwis, la New Zealand Rugby Players Association - dont l’aval est obligatoire pour valider ce type de projet - aurait menacé d'exercer son droit de veto. Dans ce qui constitue, donc, un réel barrage à cette opération financière.

D’après les principaux opposants à ce partenariat avec Silver Lake, la venue de ce fonds d’investissement serait un probable manque de respect à la culture néo-zélandaise, d’autant qu’il existerait selon eux d’autres moyens pour atteindre les objectifs financiers nécessaires. Voici une partie de ce que dit cette lettre de 8 pages :

Nous avons conclu que nous n’accorderons pas l’approbation de la restructuration et de la vente proposées par NZR. La décision de ne pas autoriser la vente d’une participation minoritaire dans New Zealand Rugby a été prise après un examen attentif par le conseil d’administration de la NZRPA. Tous ces objectifs peuvent être atteints en accédant à des capitaux beaucoup moins chers (...). Nous savons que de nombreux acteurs sont - et nous pensons que de nombreux autres Néo-Zélandais seraient mal à l'aise avec l'idée que NZR vende des actifs générateurs de revenus qui reposaient, en partie, sur des pratiques culturelles et des compréhensions qu'ils considèrent comme n'étant en aucun cas à vendre. Il existe un risque inhérent d'appropriation illicite culturelle réelle ou perçue, étant donné que Silver Lake est une société de capital-investissement anglo-américaine. Les risques découlent tous de l’irrévocabilité d’une vente de capitaux propres dans les actifs générateurs de revenus de NZR. Il est clair qu’une fois cette part des actifs vendue, elle ne sera jamais rachetée. »

En clair, les All Blacks ne veulent pas dire oui à tout et succomber, in fine, à un potentiel effet de mode. Ni vendre une partie de leur sein à un quelconque capital financier, en dépit des mots du directeur général de la NZRU, Mark Robinson, qui voit, lui, une évolution presque obligatoire : « Aussi formidable notre héritage ait été, il va être nécessaire de changer la façon dont nous opérons et cela nous donne la voie pour tirer parti de ces opportunités commerciales afin de pouvoir investir à nouveau dans le jeu. » À un mois de son assemblée générale annuelle qui doit sceller le partenariat avec la firme américaine ou non, le duel d’influence est lancé…

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Je voudrais bien voir la réaction de Laporte si cette situation arrivait en France...

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