Le piège qu'Eddie Jones veut tendre aux Bleus dès la phase de poules de la Coupe du monde 2027
Eddie Jones dévoile déjà son plan anti-France pour 2027, et certaines failles des Bleus pourraient bien l’aider plus qu’on ne le pense.
Jones a scruté les Bleus et annonce la couleur : la bataille aérienne pourrait bien décider du destin du XV de France en 2027.

Le tirage au sort de la Coupe du monde 2027 a placé le Japon dans la poule du XV de France, aux côtés des Samoa et des États-Unis. Eddie Jones, sélectionneur des Brave Blossoms, n’a pas attendu pour se projeter sur cette échéance. Interrogé sur ses futurs adversaires, il a longuement évoqué le niveau des Bleus, connus pour leur puissance et leur cohésion, tout en dévoilant les axes sur lesquels son équipe allait travailler pour devenir réellement compétitive.XV de France. Une préparation optimisée pour être ''à jamais les premiers'' : Galthié optimiste mais réalisteXV de France. Une préparation optimisée pour être ''à jamais les premiers'' : Galthié optimiste mais réaliste

Ses propos résonnent d’autant plus fort qu’ils rappellent les difficultés françaises observées lors du quart de finale perdu face à l’Afrique du Sud en 2023, notamment dans les duels aériens et le jeu au sol. Dans le même temps, Fabien Galthié, interrogé en marge du tirage au sort, est revenu sur les chantiers identifiés lors de la dernière tournée de novembre. Confirmant involontairement certains points soulevés par Jones. L’affrontement entre les deux visions promet déjà d’être passionnant même si les Japonais ne seront pas favoris. 

Le Japon déjà tourné vers 2027

Eddie Jones n’a jamais été avare de déclarations sans filtre, mais cette fois, au-delà du verbe, son diagnostic touche juste. Lorsqu’il affirme que « l’un des combats les plus importants dans le rugby moderne, c’est la bataille dans les airs », il met en avant un secteur devenu absolument central au plus haut niveau.

Les trente ballons hauts disputés par match ne sont plus des séquences anecdotiques : ils déterminent le rythme, l’occupation et la capacité à imposer sa structure. Son explication selon laquelle récupérer un ballon haut revient « quasiment à une double possession » illustre bien la logique actuelle du rugby international, dominée par des nations comme l’Afrique du Sud ou l’Irlande, toutes maîtresses dans ce domaine.Voie royale, route piégeuse ou cauchemar ? Les scénarios possibles pour le XV de France à la Coupe du monde 2027Voie royale, route piégeuse ou cauchemar ? Les scénarios possibles pour le XV de France à la Coupe du monde 2027Le Japon n’a pas la densité physique ni la masse collective pour installer une domination frontale. En revanche, il peut perturber, ralentir, faire dérailler le tempo français. Lorsque Jones rappelle que la probabilité d’une réception propre sur un duel aérien est d’environ 30 %, il dévoile l’angle d’attaque de son plan. Le Japon veut dépasser ce taux, créer davantage de désordre, couper l’accès aux sorties propres, limiter la mise en place de Dupont et des Tricolores pour étirer la ligne et accélérer. Ce n’est ni farfelu ni irréaliste. C’est exactement ce qui avait fonctionné pour les Springboks en 2023.

Quelles solutions pour le Japon ?

Eddie Jones sait parfaitement qu’il ne peut pas défier la France dans son registre naturel. Il le dit d’ailleurs très clairement : « La France possède un pack très puissant. Une fois dans les 22 mètres, ils jouent beaucoup autour du numéro 9 et cherchent à avancer frontalement. » Cette avancée dans l'axe, construite autour des porteurs lourds et d’un rythme interne maîtrisé par Dupont, nécessite une réponse défensive extrêmement rigoureuse. Jones insiste là-dessus, évoquant « deux joueurs au soutien autour des rucks » pour ralentir ou bloquer ces allers-retours incessants.

Il développe ensuite l’idée que la France possède « probablement le meilleur jeu au pied de longueur du monde », reconnaissant la capacité des Bleus à renverser le terrain avec Ramos, Ntamack, Dupont ou Lucu. Et plutôt que de le subir, il veut transformer cet atout français en espace d’opportunité : multiplier les ballons hauts, mener la France dans un match plus chaotique, jouer sur la couverture et l’organisation en deuxième rideau. Là encore, c’est tout sauf absurde. C’est même l’un des rares plans crédibles pour une nation qui estime ne pas pouvoir rivaliser physiquement poste pour poste.

Les Bleus déjà conscients de leurs failles

Ce qui rend le discours de Jones encore plus pertinent, c’est qu’il converge avec celui de Fabien Galthié. Le sélectionneur français a lui aussi insisté sur la précision en défense, évoquant la nécessité de « mieux travailler sur le geste défensif, le plaquage à deux, la manière dont on va compléter le plaquage ». Il mentionne également la sortie propre des zones de collision, la vigilance sur la ligne de hors-jeu et la capacité à enchaîner rapidement.

Les Bleus, qui ont été énormément pénalisés cet automne, savent qu’ils doivent corriger (rapidement) ces points pour éviter d’être sanctionnés, ralentis, ou enfermés dans des zones où ils n’aiment pas jouer. Ce double discours, venant de deux sélectionneurs qui s’observent sans se répondre, montre que les faiblesses françaises sont identifiées au niveau mondial. La France a encore le temps de corriger ces points, mais le message est clair : en Australie, personne ne laissera les Bleus installer tranquillement leur jeu.Tirage au sort : le XV de France avec le Japon et les Samoa à la Coupe du monde de rugby 2027Tirage au sort : le XV de France avec le Japon et les Samoa à la Coupe du monde de rugby 2027Le plan de Jones oblige la France à anticiper. Ça tombe bien, Galthié adore préparer tous les scénarios. Le Japon pourrait l’obliger à jouer un match moins fluide, plus haché, où la conquête n’est pas un refuge automatique et où les ballons hauts se multiplient. Cela demande une couverture du 3e rideau impeccable et un engagement total sur les duels aériens. Cela implique aussi une discipline exemplaire dans la zone de ruck, car chaque faute d’inattention offrirait au Japon une plateforme pour installer son jeu d’occupation. Les Français devront également montrer qu’ils ont réellement progressé dans le domaine du plaquage à deux.

Des matchs qui se préparent déjà maintenant

Pour le Japon, ces déclarations ne sont pas de simples effets d’annonce. Elles fixent une ligne de travail pour deux années pleines : renforcer la défense, développer un jeu au pied plus agressif, améliorer la récupération sous pression et construire un système capable de dépasser ces fameux 30 % de ballons captés en duel. Cela correspond à l’ADN du Japon depuis 2015 : beaucoup de vitesse, une grande intelligence collective, un jeu basé sur la précision plutôt que sur la force. Jones veut éviter les écueils récents, lorsque le Japon avait subi face à des équipes physiquement supérieures sans pouvoir les perturber. Cette fois, il veut prendre les devants, imposer un autre style de combat et décider du tempo.

Le Japon ne sera pas favori contre la France en 2027. Mais Eddie Jones n’a rien d’un rêveur. Sa stratégie repose sur une lecture fine du rugby moderne et sur l’identification de failles bien réelles chez les Bleus. La France garde les cartes en main, mais elle sait très clairement que ses adversaires dans cette Coupe du monde ne viendront pas seulement avec un plan défensif : ils arriveront avec une vision précise, construite, mûrie. Le tirage au sort a peut-être été clément avec les Bleus. Mais, ça n'enlève pas la pression de leurs épaules. Au contraire.

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  • Mat RCK
    24377 points
  • il y a 26 secondes

Même Eddie le Zombie d'Iron Maiden apporterait plus d'envie et de motivation dans le vestiaire.
Tu balances The Trooper avant le match et tu as une équipe de guerriers sur le terrain 💥🤘

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