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Du froid, de la Nationale et du rugby : j'ai pu voir Nice vs Massy
Temps froid et maussade, match à huit clos… C’était un samedi à couper du rugby et à partir au ski. À moins que…
Chahuté par les Massicois, le Stade Niçois reste invaincu à domicile cette saison malgré des conditions difficiles.

Ah Nice… Sa Promenade des Anglais, ses palmiers, son soleil et son équipe de rugby leader de Nationale qui essaie de produire un bon rugby. Le match Nice-Massy a tout l’air d’être l’occasion de passer un agréable samedi après-midi. Angleterre-Italie ? Certes, il est toujours plaisant de voir Owen Farrell et ses coéquipiers balbutier leur rugby. Mais malheureusement pour nos voisins Transalpins, le scénario du match était écrit à l’avance.

Ce passage en terre niçoise est l’occasion de s’intéresser au championnat de Nationale. Autorisé à reprendre le rugby en 2021, à contrario de la Fédérale 1, il est dominé par Nice, un point devant Bourg-en-Bresse. Ils sont suivis par un trio de poursuivant Narbonne-Albi-Bourgoin, qui compte cependant des matchs en retard. Si les Azuréens et les Bressans semble s’échapper en tête du classement, il est difficile d’y voir une hiérarchie nette, la faute à pléthore de matchs repoussés pour cause de Covid-19.

Des conditions de jeu difficiles et 40 premières minutes fermées

Arrivé au stade des Arboras, la réalité n’était pas celle imaginée. Temps nuageux, vent glacial, terrain humide et 7°C au mercure. Pas un temps à jouer à l’aile… Remarque, cette température est presque estivale pour des Massicois qui ont eu du -12°C la semaine dernière.

Les deux équipes ont été refroidies dans leur intention dès le coup d’envoi. Le jeu au pied est très utilisé dans les deux camps. Après dix minutes, Nice mène 6-0 grâce à deux pénalités de son ouvreur Matthew James. C’est alors que le seconde ligne niçois Yann Tivoli trouve un stratagème pour se réchauffer : faire des « câlins » et des empoignades à ses adversaires. Peu convaincu par cette méthode, l’arbitre de la rencontre Benjamin Beuriot lui suggère plutôt d’aller sur le banc enfiler une veste durant dix minutes. Ce carton jaune ne profite pas à Massy qui tient le ballon mais qui est l’auteur de plusieurs approximations. À ne pas scorer en supériorité numérique, les Franciliens seront punis. De retour sur le terrain pour jouer une pénaltouche, Yann Tivoli se saisit du ballon. Sur le lancement de jeu des arrières, un joueur du RCME commet un en-avant volontaire mais le jeu va au large et en bout de ligne l’ailier anglais Augustin Slowik parvient à bonifier un de ses rares ballons (21ème minute). Comme à son habitude, Matthew James ne tremble pas (13-0).

Cette fin de premier acte va enfin permettre à Massy de profiter des nombreuses fautes niçoises (neuf en première mi-temps) et de sa domination en mêlée (trois pénalités contre Nice sur son introduction et deux sur l’introduction de Massy). Romain Cloute ajuste trois pénalités, répondant à un nouveau coup de pied de Matthew James. Aux citrons, Nice vire en tête 16 à 9 mais les intentions de jeu sont à mettre au crédit des visiteurs.

Des Massicois maladroits et des Niçois réalistes

Au retour des vestiaires première satisfaction : le vent s’est arrêté. Si cela ne favorise pas les Massicois, contre le vent en première mi-temps, cela ravi le maigre public composé de joueurs hors-groupe, de personnes du club et de journalistes. On vous voit venir, non Max Guazzini n’était pas en tribune.

La deuxième mi-temps part sur les mêmes bases que la première. Nice ne semble pas être entré dans son match et Massy, auteur de plusieurs approximations, n’en profite pas. À la 50ème minute, les Azuréens choisissent la pénaltouche plutôt que les trois points, alors que leur buteur était en bonne position. Cela va-t-il lancé le match ? Raté, le ballon est perdu.

Trois minutes plus tard, les joueurs, décidemment en froid, décident d’oublier les gestes barrières pour tous se regrouper et se faire des compliments. Même l’arbitre participe. Sûrement frustrés de ne pas être avec leurs protégés, les deux entraîneurs des avants David Bolgashvili et Mathieu Bonello ont profité de cet arrêt du jeu pour échanger sur leur vision du rugby et se dire tout le bien que chacun pensait de son homologue. Pas de quoi réchauffer l’ambiance…

Passé cet échange d’amabilités de part et d’autre, Romain Cloute passe une pénalité (57ème) et ramène son équipe à quatre points (16-12). Massy semble en mesure de repasser devant à ce moment-là du match. Nice manque de solutions pour franchir la défense adverse et se contente des fautes des Franciliens. Mis à part sur les réceptions de coup de pied, les arrières azuréens n’ont que très peu de ballons. Mais à la 63ème minute, le match va définitivement tourner en leur faveur. Suite à une pénaltouche et un maul, Mateo Sanguinetti est coupable d’une charge à l’épaule directement dans la tête de Geoffrey Cazenave. Si le geste semble involontaire, le demi de mêlée changeant soudainement d’appui, le carton rouge est incontestable. Matthew James continue son 100% en ajoutant trois nouveaux points (19-12). Massy manque une pénalité (70ème) et commet un en-avant sur une ultime pénaltouche (81ème). Le score du match est scellé. Nice ne faiblit pas en tête de Nationale et reste invaincu dans leur stade des Arboras cette saison.

Du travail pour les avants de Nice

Côté rouge et noir, on a poussé un ouf de soulagement au coup de sifflet final. Si la bière d’après-match est bien méritée, elle a une goût amer, tant le match des Niçois fut poussif. « L’essentiel est acquis avec les quatre points mais on a beaucoup, beaucoup de travail à faire », réagit le troisième ligne aile, Jonathan Mace. Pour le capitaine de la sélection de Monaco, « le plus important c’est la discipline : tout le monde parlait, tout le monde voulait dire la sienne à l’arbitre. C’est quelque chose que l’on n’avait pas vu depuis le début de l’année et il faut de suite y remédier. »

On surfe sur la tendance tel Brice de Nice. Crédit photo d’origine : Stade Niçois.

Dominés en conquête (cinq mêlées et trois touches perdues), l’ancien du RO Grasse n’a pas trop apprécié le comportement du huit de devant : « C’est quelque chose que l’on doit renforcer de plus en plus à chaque match. On n’est pas les plus grands de la poule, toutes les équipes de la poule sont plus grandes que nous. On a eu quelques petites erreurs en touche aujourd’hui. On a beaucoup de chose à travailler cette semaine pour faire un résultat face à Aubenas la semaine prochaine. »

« On joue trop par intermittence »

Côté Francilien, on retiendra un match solide qui permet de ramener un point de bonus de l’autre bout de la France. Mais là aussi, le résultat du match laisse de l’amertume. Muni de son sachet repas, bienvenu en 2021, l’ouvreur Mathieu Guillomot se dit « très frustré ». Et pas seulement car il devra se contenter d’un jambon-beurre comme repas.

Mathieu Guillomot et ses partenaires devront s’imposer face à Bourgoin s’ils veulent espérer accrocher le top 4. Crédit photo d’origine : Twitter RCME.

Le joueur formé au club éprouve des regrets au vu du scénario du match : « on a réussi à tenir le ballon et à inquiéter cette équipe niçoise, même à un de moins. Mais à chaque match on joue trop par intermittence et c’est vraiment dommage… »

Une fin de saison haletante

Le championnat de Nationale est à l’image de cette rencontre : serré et indécis. S’il est compliqué de juger cette première édition, arrêtée en octobre puis remodelée en janvier, ses débuts sont prometteurs. Le classement est serré et il est bien dommage que le public ne puisse pas venir assister aux matchs. Ce championnat rempli son rôle de « Pro D3 » et ressemble davantage à quelque chose que la formule de championnat à huit mises en place il y a quelques années. La fin de saison s’annonce plaisante à suivre avec la course aux places qualificatives et la lutte pour le maintien, si rétrogradation en Fédérale 1 il y a, le championnat étant à l’arrêt depuis fin octobre. Mais la route vers la Pro D2 semble encore longue et semée d’embuches pour les clubs.

Merci à Loïc Bessière pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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[Mode nostalgie ON]
Ah Nice... Mes années en reichel fin 80' début 90'... Un temps où ce club était dans l'élite, avec des joueurs en équipe de France. Quels moments...
[Mode nostalgie OFF]
Cela dit, c'était un autre rugby. Je ne sais pas si aujourd'hui, comparativement à mon gabarit (de crevette) et celui (massif) des joueurs actuels, j'y prendrais du plaisir.. Nan, préfère les regarder et garder mes souvenirs intacts !

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