C’est un Stade Toulousain revanchard qui se présentait devant ses supporters au Stade Ernest-Wallon ce dimanche soir. Les coéquipiers de Thomas Ramos devaient se rattraper après les défaites face à Bayonne et Montpellier, deux matchs dans lesquels les rouges et noirs avaient encaissé plus de quarante points. Hasard du calendrier, c’est face à Bordeaux que Toulouse était opposée ce dimanche. Une opposition face à l’UBB pour un remake de la dernière finale de Top 14, même si des absents tels que Matthieu Jalibert et Louis Bielle-Biarrey ne figuraient pas sur la composition d’équipe bordelaise.
Des absences qui ont finalement pesé très lourd, puisque les Bordelais ont encaissé 56 points, dans un match à sens unique. Une prestation décevante, d’autant plus que l’UBB s’était imposé sur ce terrain la saison dernière. Il faut souligner l’excellent match des champions de France en titre, portés par d’excellents internationaux, dont un certain Anthony Jelonch, qui évoluait au poste de troisième ligne centre.
Puissant et technique
Anthony Jelonch est principalement connu pour ses plaquages destructeurs, sa dureté au contact, ses grattages et plus généralement sa capacité à enchaîner les collisions à haute intensité.
Mais c’est également un joueur très intelligent dans son positionnement, qui cherche constamment l’épaule faible de son défenseur lors d’un duel, capable de percer et d’attendre du soutien dans des phases offensives. C’était notamment le cas sur l’essai de Paul Graou face à l’ASM, suite à la percée de l’ancien Castrais lors de la première journée de TOP 14.
Les déménageurs "gascons" 🚚
Anthony Jelonch prend le chemin le plus rapide en direction de l'en but avant le relais de son compatriote gersois pour un essai du @StadeToulousain alliant force et connexion 🤝 pic.twitter.com/o7VN3o7n6H— TOP 14 Rugby (@top14rugby) September 7, 2025
Le match face à l’UBB illustre bien les qualités du troisième ligne international, qui est souvent dominateur dans les contacts, mais aussi à l’aise techniquement, comme le prouve son implication sur l’essai du très prometteur Kalvin Gourges.
Une action dans laquelle Anthony Jelonch écarte d’abord rapidement un ballon de récupération vers l’extérieur, pour profiter du fait que la défense n’ait pas encore eu le temps de se replacer. Puis il réalise une magnifique passe sur un pas et (quasiment) à l’aveugle pour son jeune coéquipier.
Quel avenir avec le XV de France ?
Anthony Jelonch est un joueur polyvalent, capable d’évoluer à tous les postes de la troisième ligne, mais également en seconde ligne. Avec un profil plus proche du numéro 4 que du numéro 5 de par son physique, étant donné qu’un numéro 5 est en général plus lourd, pour mieux soutenir son pilier droit et l’axe droit d’une mêlée. Des joueurs comme Emmanuel Meafou et Will Skelton représentent très bien ce rôle de numéro 5.
Mais pour revenir au natif du Gers, c’est au poste de troisième ligne, et plus particulièrement de troisième ligne centre qu’Anthony Jelonch semble exprimer au mieux ses capacités. Un poste qui lui permet de toucher plus de ballons qu’en troisième ligne aile, en particulier grâce à des phases de jeu comme les mêlées ou les relances dans le troisième rideau. Tout en gardant une implication défensive très importante, pour un joueur qui arrive à enchaîner les contacts en gardant beaucoup d’intensité.
Dans cet effectif du Stade Toulousain, le poste de numéro 8 n’est pas attitré à un ou deux joueurs en particulier, comme ça peut l’être dans certains clubs. On associe généralement La Rochelle avec Grégory Alldritt, le MHR avec Billy Vunipola, le Racing avec Nathan Hugues. Ugo Mola et son staff ont privilégié Alexandre Roumat la saison dernière, mais différents joueurs l’ont occupé comme François Cros, Anthony Jelonch, Jack Willis, Mathis Castro-Ferreira, Théo Ntamack ou Léo Banos.
Autant de troisièmes lignes polyvalents qui représentent le jeu toulousain de ces dernières saisons, avec beaucoup de mobilités, très à l’aise ballons en mains, tout en étant de bons défenseurs. Cette saison, Anthony Jelonch semble être une solution prisée par les entraîneurs haut-garonnais. Il faut dire que des rencontres comme celle de dimanche dernier face à l’UBB joue en sa faveur. Son association avec Léo Banos, un profil plus aérien, et Jack Willis (élu meilleur joueur de la saison dernière), fonctionne parfaitement.
Le dynamisme et la capacité d’Anthony Jelonch à avancer au contact, tout en multipliant les plaquages offensifs, en font de lui un sérieux prétendant pour ce poste de troisième ligne centre en club… mais aussi en équipe de France. Le Rochelais Grégory Alldritt, habituel titulaire du poste, n’étant pas dans sa meilleure forme avec son club. Même si d’autres options, comme le joueur du LOU Mickaël Guillard, ne doivent évidemment pas être négligées.
Avec la tournée de novembre et le choc face à l’Afrique du Sud qui arrive très rapidement, Anthony Jelonch semble avoir de fortes chances de faire partie de la liste du XV de France pour les oppositions à venir. La principale interrogation paraissant plutôt au niveau du poste qu’il occupera avec les Bleus. Fabien Galthié aura donc de nombreux choix à faire, comme souvent, au niveau de sa troisième ligne. Entre les joueurs aguerris au niveau international comme Paul Boudehent, Grégory Alldritt, Charles Ollivon, Oscar Jégou, François Cros (qui devrait revenir de sa blessure à temps) et des joueurs en grande forme, mais moins expérimentés, à l’image de Lenni Nouchi et Esteban Capilla.
Jacques-Tati-en-EDF
Il a beaucoup progressé dans le jeu, c'est clair. La rudesse ça a toujours été. Il a son style.
Barraka
Boudehent en #8, ça pourrait aussi être pas mal en EDF.
Manu
Oui Toulouse a écrasé l'UBB.
Oui Jelonch a brillé
Mais c'était face à une équipe très remaniée :
- Sans Jalibert, Lucu, Moefana, Buros et Bielle-Biarrey.
- Avec Lamothe et Depoortere sur le banc (leur entrée permis aux visiteurs de marquer aussitôt un essai)
- avec une paire de centres expérimentale
Bref. Pas du tout l'équipe qui a battu 3 fois Toulouse la saison passée, en phase régulière de Top 14 et en demi de la Coupe machin-chose.
D'ailleurs, ces 3 défaites ont été un vecteur de motivation pour les Toulousains en finale de Top 14
Cette fois, Bru a peut-être choisi volontairement de ne pas leur donner un levier de motivation supplémentaire. C'est du management d'équipe (faire tourner et privilégier le déplacement chez les catalans à terre) mais aussi de la stratégie pour la suite et notamment les phases finales où Toulouse et Bordeaux se retrouveront sûrement
Concernant Jelonch, il est revenu à son niveau. C'est très bien. Ce n'est pas si surprenant. Il se blesse gravement et se relève chaque fois. Ce qui est surprenant, c'est le déclin cette saison de Roumat. Il est méconnaissable notamment dans son secteur privilégié de la touche. Théo NTK en profite. Sans oublier le prochain retour de Castro-Ferreira
Erèbe
Lol.
C’est vrai que la demi de champion’s cup a été gagné par bordeaux contre unevequipe-type toulousaine....
Plus sérieusement, il n’y a absolument aucun rapport avec une "volonté de ne pas leur donner de levier de motivation supplémentaire".
C’est juste un management d’équipe.
La seule volonté est de reposer des cadres ayant déjà beaucoup joué.
Ne vous inventez pas de vie 🙂
pascalbulroland
Encore un bel article, merci !
Mais j'ai une préférence pour Guillard en 8...
FabienPelouse
On peut surtout se satisfaire des options qui se multiplient à ce poste avec des profils différents.
Si seulement on pouvait avoir ça au poste de pilier droit !
Barraka
La même, mais faut trouver quelqu'un pour le remplacer en #5.
Manu
Cazeaux, Maximin ... Staniforth !??