Premier joueur de l’histoire du TOP 14 à avoir inscrit un triplé en demi-finale, Maxime Lamothe a réalisé une performance qui restera dans les annales du rugby français. Certes, le talonneur a bien été aidé par son équipe bordelaise, qui a dominé l’ensemble de la rencontre face à des Toulonnais rapidement dépassés.
Tout semble rouler cette saison pour Maxime Lamothe, qui enchaîne les belles prestations, que ce soit en Champions Cup ou dans le championnat français. Lors de cette demi-finale, le champion du monde junior (en 2018) a encore été très précieux dans le jeu courant et sur la qualité de ses lancers. Une activité récompensée par trois essais inscrits dans des situations totalement différentes, où le talon trouve des espaces libres dans une défense toulonnaise, pour le moins hésitante.
Jeu dans les couloirs
Depuis le début de la saison et plusieurs années, une des spécificités de l’UBB, c’est son jeu sur les extérieurs et en particulier dans les couloirs. Les coéquipiers de Maxime Lucu jouent énormément dans cette zone, dans laquelle ils laissent volontairement des avants mobiles (souvent des troisièmes lignes et des talonneurs). Cette tactique permet de se servir de joueurs plus puissants pour fixer les lignes défensives et créer des espaces pour des ailiers tels que Damian Penaud ou Louis Bielle-Biarrey. Sans oublier l’apport au niveau des rucks, pour faciliter la conservation et accélérer la libération du ballon. Cette année, ce sont notamment les troisièmes lignes comme Pete Samu et Pierre Bochaton qui se sont illustrés dans ce secteur, en étant très régulièrement décisifs dans ce rôle.
Bordeaux s’appuie beaucoup sur ce style de jeu grâce à sa charnière Lucu / Jalibert, qui profite du moindre espace sur les extérieurs pour créer des décalages. Lors de la rencontre face au RCT, Matthieu Jalibert a été excellent dans cette animation, en particulier sur la passe au pied pour Damian Penaud, parfaitement ajustée.
Ce style de jeu dans les couloirs est ainsi à l’origine du dernier essai de Maxime Lamothe, qui profite d’une erreur défensive de Setariki Tuicuvu, qui se laisse trop facilement fixer par l’appel de Damian Penaud. Une course qui empêche également Jérémy Sinzelle de défendre en poursuite, qui hésite entre trois choix défensifs : garder Matthieu Jalibert, glisser vers Damian Penaud et rattraper le décalage sur les extérieurs. Une hésitation due, à l’origine, au mauvais positionnement de Dany Priso. Le pilier toulonnais reste trop focalisé sur le ruck et ne se rend pas compte que sa montée en pointe crée un décalage dans la défense varoise.
Une défense toulonnaise friable
L’Union Bordeaux-Bègles a réalisé une superbe performance collectivement, obligeant les joueurs de Pierre Mignoni à concéder beaucoup de trop de fautes à ce stade de la compétition. Le carton jaune du seconde ligne Matthias Halagahu en est le parfait exemple. Durant son absence de 10 minutes, Toulon a encaissé deux essais, faisant passer le score de 22-10 à 36-10.
Des erreurs qui ont permis aux hommes de Yannick Bru de profiter de trop grands espaces. Des intervalles bien exploités par la vitesse et la qualité de duels des Bordelais, à l’image des deux premiers essais de Maxime Lamothe.
Le premier essai est simplement dû à un manque d’agressivité du RCT à 5 mètres de sa ligne d’en-but. Le talon de l’UBB a ainsi eu le temps de prendre de la vitesse et d’effectuer un très bon jeu d’appuis pour gagner son premier duel. Une action où il joue volontairement sur l’épaule faible de son défenseur pour franchir la ligne des rouges et noirs.
Le second essai de Maxime Lamothe arrive suite à une longue séquence des Bordelais, proche de la ligne d’en-but, qui se concrétise grâce à la superbe passe sur un pas de Yoram Moefana. Une action qui résume les multiples problèmes défensifs du RCT, qui ont eu du mal à monter sur la même ligne de défense, peut-être par manque de communication, laissant ainsi des espaces libres.
Au-delà de son triplé, le talonneur de l’UBB a réalisé un très beau match, reflétant sa saison de qualité. Toujours précieux dans le jeu courant, grâce à ses passes après contact et sa recherche constante d’intervalles, Maxime Lamothe s’est aussi distingué par sa qualité de lancer. Une performance qu’il devra reproduire lors du remake de la finale de TOP 14 de l’an passé face au Stade Toulousain. D’autant plus qu’il affrontera, certainement, un concurrent au poste de talonneur de l’équipe de France en l’absence de Peato Mauvaka : Julien Marchand.
JFMA
On est comme ça, nous autres Bordelais… on veut la crémière, l’argent et Lamothe !
Amis à Laporte
Lamothe de beurre, je suppose...
Revahn
Je pense que son essai à l'aile (55') est bien plus impressionnant et représentatif de l'UBB.C'est vraiment un 3ème ailier + un talonneur complet (puissance, mêlée, touche...), il m'impressionne encore plus que le Mauvaka des dernières années.
Par contre quand je revois le résumé je me dis aussi que les toulonnais avaient l'air bien émoussés! La préparation physique des bordelais a été exceptionnelle cette année, surtout si on compare à celle d'avant...
yandelug
Un certain Thibault Giroud doit y être pour quelque chose.
lebonbernieCGunther
Lamothe comme dans du beurre!
Amis à Laporte
Par contre, lui n'a pas inventé le fil à le couper.
Garou-gorille
👏👏👏👍👍