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Champions Cup. Une finale Toulouse/La Rochelle aux relents de Top 14 qui en appelle d'autres ?
Toulouse vs La Rochelle, c'est l'affiche de la finale de la Champions Cup.
La finale 2021 de la Champions Cup opposera le Stade Toulousain au Stade Rochelais. Le spectacle sera-t-il au rendez-vous ?

Une finale de coupe d’Europe entre deux clubs français est-ce que ça vaut la même chose qu’une rencontre ultime face au Saracens, au Leinster, à Exeter ou au Munster ? Certains diront que poser la question, c'est déjà y répondre. D’autres diront qu’un titre, c'est un titre et que la coupe au bout a la même saveur quel que soit l’adversaire. Pourtant, dans mes souvenirs, je me rappelle des finales de Champions Cup franco-françaises (Toulouse-Perpignan 2003, Toulouse-Stade Français 2005, Toulouse-Biarritz 2010, Toulouse-Clermont 2013 et 2015) qui n’étaient pas vraiment des sommets du jeu et qui avaient toutes de vieux relents de Top 14, où l’important est surtout de ne pas perdre. Le jeu est enfoui bien profond, sous la stratégie de jeu la plus minimaliste, là où la prise de risque est réduite à la portion congrue et le buteur reste la pièce essentielle de ce jeu d'échecs.

La défense est une toile d’araignée où viennent s’enferrer les rares attaques, jeu d’usure où chacun cherche à provoquer la faute de l’autre. Les plus disciplinés sont souvent les gagnants, même s’ils ne sont pas les plus forts physiquement. Mais les deux font souvent la paire comme on a encore pu le voir ce week-end. Les surprises sont rares à ce niveau. Le projet de jeu est réduit à sa plus simple expression. En gros, pas de fautes et on joue chez eux, point final. J’en veux pour preuve TOUTES les finales du Top 14 depuis la symphonie Toulouse-Toulon de 1985, rien ou presque, des menuets qui n’enchantent que les vainqueurs et laissent le goût de l’amertume dans les bières et les souvenirs embrumés de tous les autres. Je reconnais toutefois que le Racing 92-Toulon joué à Barcelone m’a laissé un joli "memory" : l’essai de Rokocoko et les dernières mêlées emmêlées, là où Toto Travers a embrouillé Laporte à l’insu de son plein gré.

Toulouse n’a gagné qu’un seul de ses titres contre un club étranger : en 1996 contre Cardiff, les 3 autres l’ont été contre des clubs français et ils ont perdu deux finales contre les Wasps en 2004 et la fameuse bourde de Poitrenaud, puis contre le Munster en 2008. Si on compare avec les Saracens, la grosse équipe européenne de ces dernières années, on se rend compte que les Anglais ont battu deux clubs français (Racing et ASM) et le Leinster. Ce qui donne à mon sens une autre envergure à leur palmarès. D’ailleurs cette finale La Rochelle/Toulouse augure-t-elle d’une hégémonie du Top 14 sur le rugby européen et de la suprématie tricolore sur celui des nations de l’hémisphère nord ? Rien n’est moins sûr. Si on se reporte en arrière, entre 2010 et 2020, les heures sombres et perdantes des coqs bleus pâles, on se rend compte que la France a remporté 4 titres par Toulon trois fois et Toulouse une fois. Qu’elle a été finaliste sept fois : trois fois le Racing, trois fois Clermont et une fois Biarritz. Pourtant, au niveau international on a été laminé par les Blacks en coupe du monde 2015 et que nous n’avons plus jamais remporté le Tournoi depuis plus de dix ans.

Même si à la différence des années passées, les joueurs dominants sont un peu plus Français que les éternels Wilkinson, Botha, Fernandez Llobe, Giteau, Rossouw, etc… Toulouse peut présenter sa tête de gondole mondiale, Antoine Dupont, mais aussi, Julien Marchand, Cyril Baille, Romain Ntamack ou François Cros pour ne citer que les internationaux. La Rochelle possède aussi dans ses rangs des Bleus tels que Atonio, Bourgarit, Aldritt ou Dulin… On se rend compte que l’étranger n’est plus la panacée universelle, il est plus ciblé. Kaino, Kolbe, Akhi au stade, Skelton, Vito, Kerr-Barlow chez les Maritimes, il doit être une plus-value sinon retour à l’envoyeur. Quoi qu’il en soit, le champion d’Europe sera Français cette année et le vainqueur pourra ajouter une étoile sur son maillot, une première pour les Rochelais, une cinquième pour les Toulousains. Que le meilleur gagne (ou celui qui fera le moins de fautes…).


Pierre Navarron, 57 ans, travaille dans le consulting après avoir longuement exercé dans le domaine de l'assurance et de la gestion de patrimoine. Parallèlement à cette vie professionnelle, en 2005 il est devenu éducateur en cadet puis dirigeant à l'association Aviron Bayonnais. Il s'occupe plus particulièrement de l'équipe espoirs depuis 2014. Auparavant, presque dans une autre vie, il a été joueur, forcément dans son club de coeur, l'Aviron Bayonnais (1973-1987), puis à l'US Mouguerre (1987-1994) et au Boucau-Tarnos Stade (1994-1996).

"J'aime raconter le rugby, celui que j'ai connu, celui que j'imagine et celui que l'on voit.J'aime les histoires que ce ballon ovale nous donne avec ses rebonds de traviole, ses rires, ses chants et son folklore qui n'appartient qu'à lui et qu'on a tous dans le cœur.Je pourrai vous narrer les envolées de ces grands joueurs que j'ai croisé sur un terrain, comme toutes celles de tous ces anonymes, juste connu dans leurs villages, mais qui faisaient chanter la gonfle comme personne, je pourrai vous confier les débuts de ces rugbymen du top 14 d'aujourd'hui qui portaient déjà les espoirs, devenus nos certitudes contemporaines et qu'ils nous montrent, dorénavant, chaque week-end...Peut-être qu'un jour j'écrirai tout cela..."

Merci à Pierre Navarron pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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Nous aurons du jeu car les deux équipes jouent à la Nz, pragmatiques quand il le faut mais sans pour autant laisser passer une bonne action d'essai !

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