Un premier titre, et maintenant ?
L’UBB vient de vivre un moment historique en décrochant la première Champions Cup de son histoire, mais pour le président Laurent Marti, pas question de se reposer sur ses lauriers. Car si “le premier titre, c’est le plus dur”, l’enchaînement, lui, s’annonce encore plus exigeant. Dans un contexte économique tendu, ce sacre est une aubaine, mais aussi une responsabilité.
Une victoire… et une pression nouvelle
“La décompression, c’est un vrai risque”, martèle Marti pour Sud Ouest. Retrouver les sommets après les avoir atteints, ce n'est pas donné tout le monde. “Toulouse y arrive avec une putain de culture rugby, j’espère qu’on va l’instaurer ici.” Le ton est donné. L’UBB entre dans une nouvelle dimension, où il ne s’agit plus seulement de briller un printemps, mais de s’ancrer durablement dans le paysage du très haut niveau. Les têtes ne doivent pas gonfler, et les jambes doivent continuer à bosser dur. D'autant qu'il reste encore un titre à aller chercher en Top 14.Champions Cup. Et si l’homme le plus important de l’UBB n’était pas Bielle-Biarrey, ni Lucu et Jalibert ?Si l’UBB a su franchir ce cap, c’est aussi grâce à un homme : Yannick Bru. L’ancien talonneur du XV de France a insufflé une rigueur, une culture de l’exigence et un projet collectif qui ont permis à l’équipe de se relever après la finale perdue en Top 14, de dominer Northampton et de tutoyer les sommets. Ce n’est peut-être ni Lucu, ni Jalibert, ni Bielle-Biarrey le véritable homme fort de ce sacre, mais bien lui.
Cap sur la pérennité
Ce titre change la donne. Mais pas question de se voir trop beau non plus. “On est au maximum du salary cap, les joueurs sont payés au juste prix”, insiste Marti. Et d’ajouter, en comparant avec le Stade Toulousain, un modèle pour le dirigeant : “Là-bas, ils acceptent parfois moins parce qu’ils savent qu’ils vont gagner des titres. Ici, je ne vais pas leur demander d’accepter moins pour autant.”
Le message est clair : l’ambition ne se décrète pas, elle se construit. Avec l'exemple du Stade Rochelais en tête, Bordeaux se doit d'anticiper l'avenir dès à présent. Si les Maritimes ont réussi l'exploit de remporter deux Champions Cup de rang, ils ont marqué le coup cette saison. Le groupe doit se renouveler pour relancer la machine. Aux Bordelais de faire attention car tous les cadres n'ont pas 21 ans comme Louis Bielle-Biarrey.
Avec un troisième exercice consécutif bénéficiaire, l’UBB sécurise ses arrières. Les partenariats se renouvellent plus facilement, les finances sont stables. “Un club comme l’UBB, sans résultats sportifs et sans sponsoring fort, peut vite être en difficulté.” Marti ne s’en cache pas : ce titre arrive à point nommé, au cœur d’une crise économique.
Le risque du retour en arrière
Le président ne tombe pas dans l’euphorie. “Je sais très bien que, dans deux ou trois ans, s’il y a un déclin des résultats sportifs, cela peut arriver vite.” Ce réalisme lucide est peut-être le plus grand atout de l’UBB dans cette période post-titre.TOP 14. Tous les cadres au repos, les espoirs sur le pont : la compo probable de l'UBB à MayolEn somme, l’UBB a franchi une étape majeure. Mais le plus dur commence : transformer cet exploit en socle durable. Et si Toulouse inspire, Bordeaux veut écrire sa propre histoire. Avec ses codes, ses hommes et, surtout, une nouvelle ambition chevillée au corps.
Jacques-Tati-en-EDF
La formation, la formation, la formation ...
pascalbulroland
Effectivement , c'est le plus dur qui va commencer, on appelle cela : la confirmation.
Et dans cet article, on fait bien de rappeler les problèmes qu'ont eu cette année les Rochelais, même s'il semble que l'équipe s'est remise sur les bons rails (sauf Jegou...humour 😜)
Merling et Marti ont des parcours similaires je trouve.
Ils incarnent leur club pleinement et font du très bon travail en ayant moins de "moyens" que les présidents du SF ou du Racing par ex...
Merling a réussi a rassembler plus que sa ville autour de son club, n'ayant il faut bien le dire, aucune concurrence sportive dans sa région.
Marti semble en faire autant, et lui aussi bénéficie de ne pas avoir ( pour le moment) de concurrence sportive, permettant voir facilitant le développement pour s'inscrire dans la durée...
J'espère que ces deux présidents en inspireront d'autres...
JFMA
« …même s'il semble que l'équipe s'est remise sur les bons rails… »
Une histoire de ligne blanche à ne pas franchir. 😉
Tout à fait d’accord avec toi. Ces présidents font un sacré beau boulot, chapeau.
Vieille Gloire
À Bordeaux🍇, le vin🍷est une affaire de temps, de tradition et de transmission. Les grandes maisons comme Margaux, Latour ou Pétrus ont mis des siècles à bâtir leur réputation. Ce sont des institutions, des références qui allient puissance et subtilité, avec une maîtrise patiente du temps. Rien n’y est fait dans la précipitation.
L’UBB, elle, est encore jeune à l’échelle de ce terroir. Elle n’a pas encore la stature d’un grand cru classé, mais elle commence à faire parler d’elle. Avec ce premier titre, elle entre dans une nouvelle phase : celle où la promesse devient réalité. Ce n’est pas encore une vieille maison, mais c’est une cuvée qui a du caractère, du potentiel, et qui a su séduire par son style.
Alors qu’on entend souvent l’UBB se comparer au Stade Toulousain, il serait peut-être temps qu’elle change de modèle. Qu’elle cesse de se mesurer à une vieille maison déjà couronnée, et qu’elle s’inspire plutôt des grands vignobles de sa propre région. Des domaines comme Château d’Yquem, qui ont bâti leur légende non pas en imitant les autres, mais en cultivant leur propre excellence, millésime après millésime.
L’UBB n’est pas encore un grand cru classé, mais elle en a l’étoffe. Plutôt que de chercher à égaler Toulouse, elle devrait chercher à devenir, dans le rugby, ce que les châteaux bordelais sont dans le vin : uniques, respectés, et durables.
À Bordeaux, on sait reconnaître un vin d’avenir. Et l’UBB, sans être encore un grand cru, a clairement ce goût de reviens-y qu’ont les belles découvertes. La suite dira si elle saura vieillir aussi bien que les plus grands.
Jak3192
Vieille gloire ?
Un poète amoureux du rugby et du vin
(chais pas s'il a bu ne serait ce qu'une fois ce qu'il annonce, mais il a fes sous pépère 😅)
Vieille Gloire
Oula Jack, tu t’enfonces grave dans les sables mouvants là. Les plaisirs de la table, je maîtrise grave. Tu ne vas pas me défier là-dessus quand même, sous prétexte que tu me colles aux paris sportifs 😅🍻. Un bon Sauternes avec du foie gras, c’est la base mais un Gascogne ou Gaillac doux feraient très bien l'affaire🤗. Allez, profite de ton week-end... en encourageant les tiens.
Jak3192
Perso, le Foie Gras et le Sauternes,.... Un peu trop moelleux pour moi le Sauternes
(les rares que j'ai gouté, valaient pourtant leur poids de sesterces 😆)
Il parait que je suis aussi hérétique dans certains domaines... 😅
Préfère un Champagne Rosé, ou accessoirement un Montbazillac ou Jurançon, (comme tu le précises aussi), et moelleux pour les 2.
D'abord c'est (bien) moins cher (😅), et un peu plus... rustique au goût (j'aime le rustique en général).
Pour le champagne, il casse un peu cette langueur délicate du goût d'un bon foie gras mi cuit, ... pour mieux y revenir ensuite... 😅
Mais bon,
chacun ses gouts...
Et dans notre beau pays ya de quoi faire à table 🤗
Erèbe
Excellente analogie, tu as l’air de t’y connaître.
N’oublions pas quand même la loi du marché et la concurrence.
Tous les autres domaines n’auront pas chaque année des intempéries qui mettent à mal les vignes au moment des vendanges.
Vieille Gloire
Et oui, la nature !
Évidement, ce sont des millésimes, donc c’est variable comme en rugby.
Par exemple, 1944 est une année moyenne, mais 1945 est probablement considérée comme l’une des meilleures années de tous les temps. 1946 est très bonne, mais 1947, c’est de la piquette.
yandelug
Sauf que Parker est passé par là,et a emmené avec ses notations,une uniformité organoleptique sur la plupart des rouges du vignoble bordelais ! Pourvu que l'UBB puisse garder sa couleur,sa mâche,son parfum , toutes les caractéristiques d'un grand cru non "parkerisé".
Vieille Gloire
Robert Parker a révolutionné le vin avec sa note sur 100 mais à Bordeaux, des œnologues comme Michel Rolland ou Éric Boissenot jouent ce rôle : ils goûtent, assemblent et influencent les plus grands crus. Leur avis, comme celui de Parker, peut tout changer.
Schloukamar
"l’UBB a ouvert une porte. Reste à l’enfoncer..."!
Enfoncer une porte ouverte ! Intéressant !
jujudethil
Et surtout ne pas la prendre dans la tronche avec un retour du stade toulousain aux commandes 😂