VIDÉO. Stade vétuste, pelouse minable et bras de fer politique : le MHR prêt à plier bagage ?
Le MHR a franchi un cap dans son bras de fer avec la ville de Montpellier en diffusant une vidéo accablante sur l’état de son stade. crédit photo : screenshot MHR
Clous apparents, murs fissurés, pelouse hors d’usage… Le MHR a publié une vidéo sans détour pour dénoncer l’état de son propre stade.

C’est une offensive peu banale. Alors que les tensions avec la mairie montent depuis plusieurs mois, le Montpellier Hérault Rugby a décidé de sortir les gros moyens. Samedi, le club a publié une vidéo de 2 minutes 38 sur ses réseaux sociaux pour dénoncer l’état « vétuste, sale et dangereux » du Septeo Stadium, ex-GGL. Un geste fort, assumé, et inédit dans le paysage du Top 14.

RUGBY. ''Rapide et créatif'', Beauden Barrett compare ce crack All Black à Antoine DupontRUGBY. ''Rapide et créatif'', Beauden Barrett compare ce crack All Black à Antoine Dupont

Dans ce mini-documentaire à la voix off cinglante, on voit tout : des murs fissurés, des douches rouillées, des sièges délabrés, des clous qui dépassent dans les vestiaires, une pelouse indigne du haut niveau. Le club n’épargne rien ni personne. Même les accès pour les personnes à mobilité réduite sont pointés du doigt. « Ce stade vieillit mal et ça n’irait hélas qu’en empirant », témoigne notamment le médecin historique du club, Jacques Giordan.

Un stade de 2007… déjà à bout de souffle ?

Inauguré en 2007 sous le nom d’Yves-du-Manoir, le stade était à l’époque un outil moderne. Aujourd’hui, il est régulièrement critiqué. Le journal L’Équipe l’a même classé avant-dernier du Top 14 en termes d’infrastructure. L’état de la pelouse a obligé le club à délocaliser deux matchs la saison dernière, à Béziers, contre Toulon et Castres.

De quoi faire bondir Mohed Altrad, président du club, qui pousse depuis plusieurs années pour racheter le site à la mairie. Son ambition ? Raser et reconstruire un complexe flambant neuf pour 200 millions d’euros, à la fois stade et projet immobilier. Un village rugby à la hauteur des ambitions européennes du club.

La mairie campe sur ses positions

Mais face à lui, le maire Michaël Delafosse refuse de céder. « Le club du MHR appartient aux Montpelliérains. Il existait avant M. Altrad », rappelle l’élu. Il insiste sur les 1,5 million d’euros d’aide publique déjà injectés chaque année, et considère le stade comme un « bel outil ».

Un discours qui ne passe plus du côté du club. D’autant qu’Altrad n’écarte plus l’option de tout bonnement quitter Montpellier. « Aller à Béziers est une hypothèse très sérieuse », lâchait-il début juin. Depuis, l’hypothèse a pris du poids. À Béziers, le stade Raoul-Barrière dispose d’un outil prêt à accueillir des matchs de haut niveau. Et les supporters y ont découvert des sanitaires « impeccables » et une sono « parfaite », dixit Sylvie Sidobre, présidente du club des supporters.

Un rapport de force médiatique assumé

Avec cette vidéo, le MHR a envoyé un message clair : la patience a des limites. En médiatisant les problèmes internes de son propre stade, le club met la pression sur les pouvoirs publics et mobilise son écosystème autour d’un projet d’avenir.

Reste à savoir qui pliera le premier. Car si Montpellier perdait son club de rugby professionnel à cause d’un désaccord politique, les dégâts dépasseraient largement quelques fissures dans les murs.

Vous devez être connecté pour pouvoir participer aux commentaires

C'est une affaire du domaine privé, non ? Si le MHR veut un super stade ce n'est pas l'argent public qui doit le financer.

Derniers articles

News
Transferts
News
News
News
News
News
News
News
News