Le Stade Toulousain ne verra pas Cardiff. Le roi d’Europe sort en demi-finale, puni par une Union Bordeaux-Bègles en mission. Score net : 35 à 18. Et une impression persistante : Toulouse n’a jamais semblé avoir les clés. Ni dans l’intensité, ni dans la gestion, ni dans la réaction. Explication d’un naufrage en cinq actes.
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L’UBB a gagné la guerre des rucks
C’est peut-être là que le match a basculé. Pendant vingt minutes, Julien Marchand et ses hommes ont mis la main sur le ballon, sanctionnant à répétition les Bordelais dans les zones de contact. Et puis tout s’est inversé. Grâce à Maxime Lamothe, Jefferson Poirot, ou encore Ben Tameifuna entré en impact player, l’UBB a repris le dessus.
Les ballons ralentis, les soutiens toulousains en retard, les turnovers encaissés… Toulouse n’a plus jamais eu de tempo. Et face à une équipe qui sait punir chaque ballon lâché, l’addition a vite grimpé. « On a été magnifiques dans cette zone », dira Yannick Bru. Il n’exagérait pas.
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Une maladresse inhabituelle
Il y a eu trop de fautes de mains. Trop d’approximations. Trop d’erreurs techniques inhabituelles à ce niveau de compétition. Dix transmissions ratées côté Toulouse. Un en-avant de Meafou qui coûte l’essai de Samu dès la 4e. Une passe sautée de Paul Graou directement en touche. Des séquences prometteuses écourtées par un manque de précision. C’est rare pour les Rouge et Noir. C’est fatal à ce niveau.
Pas d’Antoine Dupont, pas de miracle
Toulouse peut tenir sans son capitaine en championnat. Mais dans un match à couperet, face à une équipe qui impose son jeu et son rythme, l’absence d’Antoine Dupont pèse lourd. Pas seulement pour ses courses ou ses gestes. Mais pour son aura. Sa capacité à inverser la dynamique d’un match à lui seul. Ni Paul Graou ni Naoto Saito ne peuvent offrir cet impact. Et tout le collectif toulousain semble moins sûr sans lui.
Une UBB chirurgicale
À chaque entrée dans les 22 mètres adverses, Bordeaux a marqué. Essais, pénalités, temps forts convertis. Une efficacité glaciale, une maîtrise clinique. Jalibert a parfaitement mené le jeu, Lucu a bien distribué, et les trois-quarts ont su faire mal à la moindre opportunité. Toulouse, lui, a eu des temps forts. Mais n’a pas su les convertir en points.
Trop d’absents, trop de limites
Ramos, Kinghorn, Mauvaka… L’absence de ces cadres a obligé Toulouse à bricoler derrière et à tirer sur d’autres joueurs pas encore prêts à endosser ce rôle-là. Et si personne n’a été catastrophique, peu ont pesé. Ni Ahki, ni Roumat, ni Ntamack – pourtant revenu dans le XV. Le Stade a manqué d’un patron derrière, d’un point d’ancrage. L’UBB, elle, a joué avec ses leaders. Et ça s’est vu.
MARCFANXV
Ce match se gagne ou se perd,(c'est selon le côté où on se place) essentiellement sur la réalisation des gestes techniques. Qui plus est sur la réalisation de gestes techniques relativement simples.
Etonnant, l'épaisseur du déchet des Stadistes, eux qui nous ont longtemps habitués à être des Stakhanovistes du genre !
Comme je dis à mes Juniors; à ce jeu, on est sur un principe de vases communicants. A chaque fois que tu perds une possession conséquence d'un volet technique mal maîtrisé, ce n'est pas qu'une possession en moins pour toi. C'est aussi et surtout une possession gratos en plus pour l'adversaire.
Exemple : Un Meafou qui perd un ballon au contact sur une phase dynamique, en 1ère intention, qui plus est à proximité des 22 adverses, on n'est pas dans les attendus. D'aucuns diront ça peut arriver. J'aurais tendance à dire; pas ce joueur, pas dans cette position, pas à ce moment du match !
J'aurais tt aussi bien pu évoquer, une passe allongée pour un ailier avec un décalage fait. Ca concoure de la mm logique. Pas ce joueur, pas dans cette position, pas à ce moment du match !!!!
Par rapport à ces deux exemples; on inverse les joueurs ou les positions, on serait dans un truc somme toute logique mais là...
Bref, aussi étonnant que ça puisse paraître (dans le sens où ST a forgé réputation et palmarès sur ça), c'est la technique individuelle qui a profité aux Bordelais et pas aux Toulousains ce w-end.
Je ne serais pas étonné que Mola et consorts basent leurs prochaines entraînements sur bcp de skills réalisés à pleine vitesse ?
Erèbe
N’importe quoi.
Ce n’est pas à cause des absents que ce match est perdu.
pascalbulroland
Les Toulousains se sont fait manger par des Bordelais qui avaient plus faim qu'eux...
La peur de perdre contre l'ogre Toulousain a resserré les liens entre les joueurs qui ont été présent les uns pour les autres , solidaires en défense et. opportunistes quand il le fallait.
C'est une très belle victoire Bordelaise qui va leur faire du bien à la tête pour l'avenir, et c'est une défaite qui va comme l'a dit Mola, va mettre les joueurs devant leur miroir...
Je suis curieux de voir la composition Toulousaine face au RCT, et de voir comment ils vont réagir après cette défaite.
stef7
Tout à fait, il a manqué aussi d'un leader de jeu pour changer un peu lors de la deuxième mi-temps. Le jeu du ST a été un peu trop prévisible pour déstabiliser une excellente défense.
Amis à Laporte
C'est un bonheur de voir que plus d'une équipe peut gagner des titres et on doit se réjouir que l'UBB puisse être capable de rivaliser avec le meilleur club du Multivers.
Et j'espère que d'autres équipes (en imitant le modèle toulousain, bien sûr, car le Stade reste une référence) puisse en être aussi capables dans l'avenir pour garder un intérêt dans le TOP 14.
Pil2Dax
Je vais tenter un truc : sur les 6 dernières confrontations, l'UBB mène 4 à 2...
4ième journée 2023 : défaite UBB 29-22 au ST, à la dernière minute...
mars 2024 : victoire UBB 31-28 à la maison (Bochaton)
juin 2024 : défaite UBB 59-3 (UBB = épuisement généralisé, surtout après les 2 derniers matchs disputés)
sept 2024 : victoire UBB au ST 16 à 12, équipes mixtes des 2 côtés
mars 2025 : victoire UBB 32- 24 après avoir mené 29-0 à la mi-temps (équipe mixte ST)
mai 2025 : victoire UBB 35-18 (équipes type des 2 côtés, moins joueurs clefs des 2 côtés)
Juste, est-ce que l'éléve ne serait pas en train de dépasser le maître, sans que cela ne puisse être considéré comme un exploit mais plutôt comme de la continuité depuis 1, 5 an ?
Zizi Pompon
"Tenter" c'est le minimum.
"Réussir" c'est le but.
"S'entraîner" encore, c'est le concept.
"Faire des raccourcis" c'est du neojournalisme.
Jacques-Tati-en-EDF
Je vais tenter un truc, ou plusieurs :
On pourrait addititonner tous les points en match des deux équipes sur les 10 dernières années et faire le total ( faire une sorte de match géant) ? Ou sur les 5 dernières années ? Ou depuis leur création ? Ou le nombre de titres gagnés par les deux entraîneurs (3 coté Bru et 6 coté Mola) ... Ha ben non y'a un problème, puisque les titres de Bru étaient au ST ... Comment faire ...? prendre les titres du ST et ceux de l'UBB ? 9 à 0 ... non pas logique.
Je vois qu'un truc, poser la question à Laporte, voire à Moscato ?
Uther
Ah, c'est possible.
Pour le moins, l'UBB est désormais sur les talons du ST. Devant, je ne sais pas et ça n'a d'ailleurs pas grand intérêt au final parce que seuls les résultats des matchs couperets comptent. A ce petit jeu, l'UBB vient d'égaliser à 1-1. La belle en finale de Top 14 ?
noComment
l'Ubb a gagné un titre hier???
aucune égalité
ce n'est pas le match couperet qui compte, c'est le match du titre !
A ce jeu-là ...
Uther
Hum, certes, l'UBB n'a pas gagné de titre mais le ST en a perdu un.
Quand je parlais des matchs couperets, je faisais référence aux matchs à élimination directe pas uniquement aux finales.
Ronnie64
C'est clairement ça. 😐
dusqual
seul le temps pourra nous le dire.
pour l'instant, battre le stade reste un exploit, d'autant que les trois dernières confrontations sont sans dupont et que de base, ça change tout.
Ronnie64
Je tente un truc aussi : Dans la seule rencontre qui compte, défaite UBB 59-3. 😐
dusqual
mwahaha!!
loufenec
De la à dire que sans Ramos Toulouse n'est plus le même ... comme l'EdF d'ailleurs.