CHAMPIONS CUP. Une charnière qui fait la loi : Lucu et Jalibert taille patron
Maxime Lucu et Matthieu Jalibert célèbrent la victoire de l'UBB au Matmut Atlantique, après s'être qualifiés pour la finale de la Champions Cup. crédit photo : screenshot Bein sport
Dans l’ombre de la victoire bordelaise sur Toulouse, un duo a joué une partition parfaite. Lucu et Jalibert ont tenu les rênes de l’UBB et parfaitement conduit le jeu de leur équipe.

Dimanche, au Matmut Atlantique, l’UBB s’est qualifiée pour sa première finale de Champions Cup. Et si tout Bordeaux exulte aujourd’hui, il le doit en grande partie à son axe 9–10, cette charnière que la Gironde chérit.

Maxime Lucu, l’homme de l’ombre qui éclaire le jeu

Maxime Lucu n’a pas besoin de frapper fort pour faire entendre sa voix. Il impose sa cadence, distribue, oriente, rassure. Contre Toulouse, il a été partout. À la baguette quand il fallait temporiser. À la gorge quand il fallait presser. Et surtout, toujours dans le bon tempo.

Son jeu au pied a été chirurgical. Sa défense, bluffante : 15 plaquages, soit le double de certains avants. Une statistique qui en dit long sur l’abattage du Basque, sur sa générosité, mais aussi sur sa lecture des moments clés. Pas un franchissement, pas un essai, non. Mais un match de patron. De stratège. De ceux qu’on ne cite pas toujours les premiers, mais qu’on met en haut de l’affiche quand vient l’heure de bâtir un collectif.

Jalibert, l’art du coup juste

Face à Toulouse, Jalibert n’a pas flambé. Il a brillé. Pas un feu d’artifice, mais une partition pleine de nuance, de justesse et de flair. Sa passe pour Samu sur le premier essai, son éclair de génie pour Bielle-Biarrey en deuxième période, son alternance entre jeu au pied et prises d’initiative... Tout sonne juste.

Il n’a pas tenté de forcer son match. Il l’a senti. Sa spécialité ? Ce coup de pied millimétré pour lui-même, qui affole la défense et change le rythme. Mais c’est dans les temps faibles qu’il impressionne désormais. Dans sa capacité à soulager ses avants, à punir une montée défensive, à jouer long pour calmer le jeu. C’est là qu’on voit qu’il a grandi. Et c’est sans doute ce qui lui manquait pour changer de dimension.

Une entente évidente, une confiance mutuelle

Ce qui frappe dans cette charnière, c’est la complémentarité. Lucu, le métronome. Jalibert, le soliste inspiré. Et entre les deux, une complicité forgée dans les années, dans les défaites aussi. Cette demi-finale, ils l’ont abordée avec leurs idées, leur projet. Sans se trahir. « On voulait mourir avec nos armes », disait Jalibert après le match. Ils ont surtout fait plier Toulouse avec elles.

Vers la confirmation à Cardiff ?

Il leur reste une marche. Une finale face à Northampton, un défi totalement différent. Mais avec ce duo aux commandes, l’UBB peut rêver grand. Car ces deux-là, au-delà des statistiques, incarnent un rugby intelligent, joueur, engagé. Un rugby de leaders.

Et peut-être, bientôt, un rugby de champions.

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  • Pianto
    58028 points
  • il y a 6 jours

A propos de "l'éclair de génie" pour le deuxième essai de LBB, il me semble avoir lu que jalibert avait dit que c'était LBB qui avait alerté Jaja que Capuozzo faisait les montées en pointe sur les coups d'envoi et que derrière lui, le couloir était un peu déplumé.
Jalibert dit qu'avec la vitesse de Capuozzo, il ne pouvait pas vraiment défendre sur un crochet et qu'ensuite c'est le talent de Loulou qui fait la différence.

Ça m'a rappelé une situation (je crois en équipe de France mais je ne me souviens plus du match, je me rappelle que ça m'avait fait lever du canapé) où Clerc avait signalé à Michalak que l'ailier petit côté montait très vite dans la ligne et que la couverture dans le dos n'était pas assurée quand ça partait grand champ. Michalak avait appelé grand côté et tourné vers ce côté avait fait un exter pour Clerc lancé dans le petit côté qui avait marqué sans opposition à la surprise de l'équipe adverse.

C'est histoire de rappeler qu'il y a rarement un génie mais souvent une équipe avec plusieurs mecs qui parlent de la stratégie et qui s'adaptent et ce qu'on leur propose.

deux situations qui n'étaient pas anticipées par les staffs mais qui sont décryptées par les mecs sur le terrain et pas juste la charnière. Le cerveau est partagé c'est ce qui fait la force de l'équipe.

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