Je suis allé voir pour vous ... Toulouse Olympique VS Toronto Wolfpacks en rugby à XIII
Toulouse en bleu ? C'est le TO XIII !
Rugby à XV ? Check. Rugby à 10 ? Check. Où est ce que je pourrais aller trainer ma couenne pour voir du rugby ? Ça sera Ernest Wallon pour l’épisode 5 de la saison, avec du XIII !

Ce samedi 9 mars, le Toulouse Olympique XIII recevait l’équipe de Toronto au Stade Ernest Wallon. Pour ne pas mourir con, je suis allé voir ça de mes propres yeux. Qui plus est, c’était le premier match du TO dans l’antre du grand Stade Toulousain contre un club canadien rempli de stars, et entre deux prétendants à la montée en première division. Une sorte de Nevers/Bayonne du XIII. J’ai bon ?

Pour l’occasion, un autre rédacteur m’a accompagné à ce match. Il s’agit du célèbre Oussama Boukercha, transfuge du club de Montesquieu Volvestre et grand influenceur des internets, ainsi qu’une autre tripotée de joyeux lurons. Extraits.

L’AVANT MATCH

Afin de préparer au mieux cette rencontre, je décide de me fendre d’une bonne tranche de barbaque sur le grill encore chaud de mon barbecue. En plein de mois de mars. Il faut bien que le réchauffement climatique serve à quelque chose hein. Je suis rejoint par ma petite perle de l’Orient, direction les Sept Deniers. Non, pas tout de suite. J’ai laissé mes places à la maison. On y arrive enfin et pour se fondre dans l’ambiance, on se resserre au chaud à la bodega, les premiers jetons sont jetés sur le comptoir comme dans une partie de poker.

ALL IN ! - s’exprimera Fredo, le gosier sec.

Nous rejoignons nos places en tribunes face aux présidentielles, proche du terrain et derrière la banda qui animera la rencontre. Les deux équipes sont à l’échauffement, le Toulouse Olympique en bleu, les Toronto Wolfpacks en noir. Les locaux décident de retrouver les vestiaires pendant que les visiteurs continuent de se faire monter la pendule. Au micro, le speaker a la même voix que la voix off du Burger Quiz, et la célèbre Jeep Renegade.

La composition des deux équipes est donnée, les cloches sonnent et les acteurs de la rencontre font leur entrée. En marchant. Tranquille. En rugby à XV, on aurait bien eu un pilar pour nous gratifier d’une belle roulade et de tartes dans la gueule (la sienne). Ils sont suivis par une poignée de personnes cravatées. L’un deux loupera le coup d’envoi fictif, d’ailleurs. Le soleil se lève sur Ernest Wallon, on va pouvoir commencer. « FAITES DU BRUUUUIIIIIIT ! »  haranguera monsieur micro.

Je préviens dores et déjà les amoureux et initiés au rugby à XIII que ne suis qu’un amateur en la matière, mon regard le sera donc forcément.

Mais où suis-je ?

Surprise : dès le coup d’envoi qui est donné, ballon à terre. Enfin sur un tee. Permettant au botteur de balancer sa première praline dans le ballon. Première parce qu’il y en aura d’autres. Joli pointu. Pendant que le cuir vole, les cuivres résonnent. Premiers mouvements d’attaque, la défense se positionne impeccablement à 10 mètres, pas un mec pour mettre les mains dans les rucks pour casser le rythme. Je suis désolé, mais je n’appelle pas ça du rugby. Apparemment, l’attaque a 6 phases de jeu pour marquer. On peut opter pour tout jouer à la main jusqu’à la dernière chance avant de rendre le ballon ou bien choisir un jeu au pied d’occupation par une grosse ogive. C’est cette deuxième solution qui est choisie aujourd’hui, j’aime cet état d’esprit visant à taper fort dans la baballe.  

Les visiteurs sont à l’offensive, mais sont stoppés dans le camp bleu par Robin qui se démerde plutôt bien sans Batman, visiblement. Quoi ? Pas d’alignement et une simple remise en jeu, rapide en plus ? Au moins ça évite de voir des pizzas dégueulasses. « OUUUUUUH », s’exprimera le public après une jolie guillotine sur un joueur toulousain. Occasion pour le TO désormais, quelques passes dans le dos, du leurre et un renversement plus tard et c’est Dean Parata qui s’effondre enfin dans l’en-but. L’essai est transformé, la banda commence à jouer « l’incendie à Rio ». C’est plutôt festif comme ambiance mais le temps devient maussade. Ça ne m’étonnerait pas qu’on se prenne la flotte. 6-0 pour les locaux.

Pénalité en faveur des caribous, Guy Novès par habitude montre les 3 points mais une pénalité c’est 2 points ici. Ils ne la prendront pas d’ailleurs. Ça continue de rentrer comme des bœufs mais on me dit dans l’oreillette que c’est stratégique. Elle est sympa cette tactique mais pour rien au monde je mettrais un orteil au milieu de ces golgoths. En tout cas ça fonctionne, mais ce beau mouvement est annihilé par les locaux à quelques mètres de la ligne. Enfin une mêlée, j’étais en train de me demander ce qu’il se passait. Elle n’est pas poussée ? C’est quoi ce sacrilège ? Les Toulousains sont tout prêts de marquer encore une fois après un coup de pied à suivre bien repris au pied par le numéro 26 bleu, qui ne parvient pas à s’en emparer. On s’échauffe un peu les oreilles derrière et les Canadiens obtiennent une pénalité. Pardonnez ma vulgarité, mais p*** : ça se n’arrête jamais de jouer à un moment sans déconner ? On se permet même de jouer les pénalités à la main aussi, allez-y, faites nous souffrir mentalement tant qu’à y être.

Les Torontois vont revenir au score par une belle action et quelques plaquages manqués. On entend un peu moins brailler le speaker maison. 6 à 6, parce que 4 + 2. Habile. Finalement, heureusement qu’il n’y a pas de rucks parce qu’avec ce qu’ils s’envoient dans la tronche, si on en ajoutait ça prendrait des tournures de bataille de Verdun. Et ce sont les Canadiens qui iront de leur 2e essai aujourd’hui par du jeu rapide. Oui, rapide. Ça prend le trou, ça cadre et ça finit à dame aussi rapidement que mon camarade Oussama au Bazar, lieu prisé de la ville rose. 6-12, les Toulousains sont menés, et un autre Toulousain est mal garé dehors. Sale quart d’heure. « Dernier appel avant fourrière », viril mais correct. Pendant ce temps, la banda joue encore, c’est Ernest Wallon ou Vic Fezensac ?

Les noirs du Canada remettent la main sur le ballon, une grosse possession suivie inévitablement par une CHANDELLE et un plaquage plutôt virulent du 15 des Wolfpacks, étonné qu’un plaquage au menton soit sanctionné. A nos côtés, des supporters du TO (je crois) balancent des prénoms de joueurs comme ça. Pèle mêle. Je tiens à souligner que chaque tampon est appuyé et ça se chambre pour en rajouter un peu plus. C’est beau. Le vice est même poussé jusqu’à la prise au sol. Parce qu’on a tous en nous quelque chose de 2e série. Les bleus du TO concèderont encore un essai en coin, la transformation sera manquée, mais l’écart sera tout de même de 10 points. 6-16. Malgré tout, les musicos entonnent la pitxouli, je suis à deux doigts de lancer un paquito géant dans les tribunes. Toulouse perd mais c’est la fête, on se prend par les épaules. C’est superbe. La mi-temps est sifflée sur ce même score, l’occasion pour moi de faire un point sur ce rugby.

Water break

Sans vouloir cracher dans la soupe, c’est joli parfois, mais c’est un peu répétitif. Passe boum, passe boum, CHANDELLE ! Chaque prise de balle est une mission suicide, un joueur se lance à 1 contre 12 pendant que les copains derrière marchent. Quel calvaire. En plus de ça, on n’a même pas l’occasion de voir un pilier faire couiner son vis-à-vis en mêlée. Bon ok, ce jeu rythmé et parfois spectaculaire m’a fatigué, je vais me remettre les idées en place à l’abreuvoir sous les tribunes. La déshydratation me fait délirer.

J’en profite pour me balader dans l’antre du grand Stade Toulousain. Je repasse par la bodega. Je n’avais pas vraiment visité avant le match en fait. Et puis l’ambiance est sympa, il fait chaud et on retransmet du XV sur l’écran géant. EcossePays de Galles. Allez je change de tribunes pour faire varier les plaisirs. Merde, j’ai loupé le début de la 2e mi-temps avec ces conneries.

Journée portes ouvertes

Ah ben essai des locaux déjà. Et je ne peux même pas vous le décrire celui-là, c’est bien ma veine. Je peux juste dire qu’il y a un joueur qui a aplati le ballon dans l’en-but des adversaires. Enfin, en toute logique. Je ne regrette pas mon changement de place, c’est deux salles deux ambiances. Mes voisins sont beaucoup plus animés, par je ne sais quoi d’ailleurs. « LES JAMBES, LES JAMBES, LES JAMBES ! » hurle l’un d’eux. Côté bandas c’est autre chose aussi. On retrouve une bande de zikos qui tape sur des poubelles et des casseroles sans pour autant être numéro un. Il manque les bambous probablement (vous l’avez ?). Voilà pour l’ambiance. Et 12-16 pour le score.

Essai coup sur coup pour le TO qui semble avoir mangé beaucoup de citrons pendant l’entracte. Une percée et un cadrage d’école enverra le numéro 7 à dame pour le doublé possible finalement. Des cheerleaders en format mini rentrent sur la pelouse alors que la transformation n’est même pas tapée, ça gueule de partout, c’est le bordel, mais les Bleus repassent devant. 18 à 16. Les locaux en pleine confiance continuent à mettre les visiteurs sous pression par un jeu au pied bien senti. Sur le bord, un bonhomme brandit un planchot avec un numéro 6, peut-être tente-t-il de passer commande auprès de la buvette ? Aidez-le bon sang !

Le deuxième acte, il faut le dire, se révèle beaucoup plus spectaculaire. Le jeu se désinhibe complètement, on balance des offloads, on se permet des pas de l’oie, c’est du Joga Bonito. Après quelques fantaisies et un plaquage subi à la régulière, c’est-à-dire droit dans les flottantes voire lombaires, les locaux retrouvent une nouvelle fois le chemin de l’essai ! 22, puis 24 à 16 grâce à la rentre du buteur. ALLEZ LOCAAUUUUX ! Pourtant menés en première période, les mouches ont visiblement changé d’âne en deuxième période. On se permet même de prendre les 2 points, sur une pénalité glanée par l’intenable numéro 7 maison. 26 à 16, soit 10 pions d’avance. Alors que mon voisin commente le match par onomatopées. C’est à ne rien y comprendre.

A chaque ballon en main canadienne, ce sont les supporters qui deviennent de plus en plus virulents. D’un, ce n’est pas très fair play. De deux, on risque de se cogner une guerre avec nos amis d’Outre Atlantique avec ces conneries. Et avec le décalage horaire qu’il y aura, merci les grasses mat’ gâchées. Tout ça pour une poignée de mots incorrects. Je m’égare. Toronto manquera une occasion de scorer et Toulouse ne va pas se faire prier pour trouver une touche à quelques mètres de la ligne d’essai. Encore une facétie de ce sport, dans cette zone l’équipe du botteur récupère la possession. Côté toulousain, on est royal au bar. Une munition bien utilisée amènera un autre essai de plus après un beau renversement. Le stade est en liesse ! A 10 minutes du terme, le score est de 32 à 16. Niveau tir au but, c’est quelque chose aussi. On peut parler de victoire promise ou ça porte la poisse ?

Pour enfoncer le clou, les bleus du TO vont glaner une pénalité pour un joueur qui ne se sort pas après tenue. Certes c’est une faute. Mais ledit joueur vient de subir un beau KO, il doit sortir. On peut dire qu’il se cherche les guêpes l’infortuné. Pendant ce temps le buteur local continue son récital et ajoute 2 points dans un panier bien garni, 34-16. Il reste 5 minutes avant la fin avec une avance qui semblerait tout à fait confortable. Quoi qu’en France il faut relativiser la définition de confortable quand on parle de rugby. Les canadiens, eux, ne lâchent rien pour autant. Malheureusement, un ballon dégueulé sur la ligne d’essai finira de l’autre côté. Portant l’estocade sur les espoirs Torontois, 40 à 16. La messe est dite. Rien à ajouter. Enfin si, 6 points de plus parce que les toulousains iront d’un ultime essai dans une défense aux abois qui s’est mis en mode portes ouvertes. Sur le banc, on se congratule, on a quand même tapé les premiers de poules qui peuvent repartir au pays avec un supplément bagage en soute. Les caméras de France 3 sont rivées sur un président du TO XIII tout sourire.

Dans un match qu’on annonçait comme piège face à un gros morceau du championnat, les Toulousains se sont véritablement défaits de leurs homologues lors de la 2e mi-temps seulement avec un festival d’envolées et du rugby champagne. J’en suis tout enjoué. Les joueurs de Toronto Wolfpacks repartent la tête baissée vers les vestiaires. Je croise l’entraineur dans le couloir, j’essaie de lui soutirer un commentaire grâce à un anglais digne de Nelson Montfort : « How is your feeling about this match ? à prononcer avec l’accent. A ces mots, il m’assènera un violent : « No questions. » Comme ça. Sec. Allez, droit dans les cordes. En même temps, il faut être con pour venir poser une telle question quand une équipe vient de ramasser 40 grains.

3e MI TEMPS

Mais alors que nous nous apprêtions à regagner le petit manège. Nous tombons sur une échauffourée. Une rixe entre personne du 3e âge, sans vouloir critiquer, à 5 contre 1. Armés de notre seul courage, nous intervenons pour y mettre un terme avant de repartir la tête haute en ayant rendu le monde un peu meilleur. Les musiciens s’humectent les lèvres et nous gratifient de quelques symphonies de férias, digne des plus grands.

Cette 3e période a probablement été la plus longue de la journée (et de la nuit), je ne rentrerai pas dans les détails, mais ça a encore fini au Bazar cette histoire. Le destin.

PS : Petite annonce pour l’école de rugby du Toulouse Olympique XIII. Il nous reste 3 tickets de tombola, on aimerait savoir si on a gagné du coup. N’hésitez pas à nous contacter si on a remporté le jambon.

La décla du prez’

On est très contents de l’issue ce match, au départ on était un petit peu inquiets. Maintenant on savait que cette saison ça allait être très très compliqué parce que nous avons changé notre stratégie de jeu qui, jusqu’à maintenant, était plutôt axée sur les avants avec de l’explosivité et de la dynamique. Mais on s’est aperçu que c’était au niveau de la défense qu’il fallait travailler pour pouvoir gagner les matchs. C’est ce qui nous avait manqué. Sur ce match, le pack avant a fait un gros travail et ont fatigué l’équipe de Toronto dès la première mi-temps et ça s’est vu en seconde mi-temps.

La stat :

0. C’est le nombre de points concédés par le TO dans le deuxième acte. Soit un cinglant 40-0 si vous tenez bien les comptes. Une valise bien pleine.

Le geste du match :

La technique du poisson dans les filets lorsque le défenseur nous tient au sol. Même au marché Victor Hugo ça remue pas autant des nageoires.

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C'est bruno Salomone la voix off de Burger Quiz.

Et Garba a l'air en forme ^ ^

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