XV DE FRANCE. Fabien Galthié face aux présidents de clubs : le bras de fer de l’été ?
Fabien Galthié lutte contre les présidents des clubs du Top 14 pour conserver son groupe à 42 joueurs. crédit photo : screenshot France Rugby
Alors que le système des 42 joueurs semblait installé dans la routine du XV de France, plusieurs clubs – emmenés par l’UBB – tentent un retour en arrière.

Depuis l’arrivée de Fabien Galthié, le groupe élargi à 42 joueurs est devenu une marque de fabrique du XV de France. Une méthode pensée pour renforcer la concurrence, accélérer l’intégration des jeunes et améliorer la profondeur du groupe.

Mais derrière cette logique sportive, il y a les rapports de force entre la Fédération et les clubs. Car si préparer à 42 permet à Galthié de peaufiner ses plans, cela implique aussi une mise à disposition plus longue des internationaux. Et donc une contrainte renforcée pour les employeurs que sont les clubs du Top 14.

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La manœuvre de Laurent Marti

Le retour sur la table de la proposition d’un groupe réduit à 33 n’est pas anodin. Selon le Midi Olympique, il vient de Laurent Marti, président de l’Union Bordeaux-Bègles, l’un des clubs qui lorgnent sur le modèle toulousain. Officiellement, il s’agit de « préserver les clubs ». Officieusement, cela permettrait de rogner le crédit salary cap du Stade Toulousain, grand pourvoyeur de Bleus. Cela permettrait aussi d’envoyer moins d’internationaux à Marcoussis et donc être plus performant lors des doublons.

En effet, le système actuel prévoit une rallonge budgétaire pour chaque joueur classé « Premium » en sélection, jusqu’à 180 000 euros par tête. Un levier financier puissant pour les clubs formateurs et performants, au premier rang desquels Toulouse. L’UBB, avec moins d’internationaux, en touche un peu moins.

Fabien Galthié inflexible

Le sélectionneur, lui, ne veut pas entendre parler d’un retour en arrière. Pour Fabien Galthié, travailler à 42, c’est garantir une montée en compétence du groupe élargi. Les résultats récents, avec un Tournoi 2025 maîtrisé et une tournée d’automne pleine, lui donnent raison.

D’autant que les exemples de réussite issus de cette méthode abondent : Marko Gazzotti, Romain Buros ou Hugo Auradou ont tous profité des rassemblements à 42 pour s’intégrer plus vite. Le groupe élargi est devenu un accélérateur de performance.

Ce débat sur les 42 cache une tension : celle entre Toulouse et certains autres clubs du Top 14, qui estiment que le club Rouge et Noir est avantagé par ce système. La France veut dominer le rugby mondial, mais à quel prix ? Le XV de France est peut-être sur la bonne voie sportivement mais il lui reste à prouver que l’ensemble du rugby français veut vraiment marcher dans ses pas.

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Le pblm est un peu le " à 42" (j'y reviendrais); et bcp le volet financier.
J'estime qu'il n'y a AUCUNE raison que la Fédération Française de Rugby finance de quelque manière que ce soit les Clubs Professionnels !
C'est immoral que la Fédé c'est à dire l'institution représentative des clubs amateurs, a fortiori étant dans une position délicate financièrement, paye des Clubs professionnels eux-mm représentant les entités sportives parmi les plus riches au monde dans le domaine du ballon ovale !
L'argument des doublons ne tient pas, parce que c'est bel & bien parce qu'il y a farouche résistance des clubs professionnels à réduire le nombre d'équipe participantes aux championnats pros qu'il y a doublon !!!!
On ne peut pas se plaindre en mm temps du fait qu'on sélectionne des joueurs en cours de championnat pour représenter l'équipe nationale et vouloir obstinément maintenir le cap d'un championnat domestique à 14. Nulle part ailleurs, n'existent des compétitions domestiques aussi longues.
L'argument "d'alimenter" le XV de France ne tient pas non plus à mes yeux. Il ne tient pas parce que dans les faits, c'est bel & bien le XV de France qui, de par son ouverture médiatique sur le grand public, alimente bel & bien le rugby professionnel via son exposition. Les Clubs professionnels sont des sociétés commerciales qui bénéficient indirectement de la visibilité qu'offre le XV de France. C'est une porte d'entrée majeure, tant pour drainer des licenciés que des partenaires. Il suffit de comparer les audiences télévisuelles entre un bon match de championnat sur une chaine cryptée et l'audience d'un match du Tournoi. On est du simple au multiplié par 20 ! Ceux qui consomment du rugby sur une chaine cryptée sont un public d'ores et déjà acquis. Les Clubs pros comme toute entité commerciale sont en recherche d'axes de développement. Un axe (mineur) de développement consiste à essayer de ronger jusqu'à la moelle ceux qui sont déjà consommateurs. L'autre, avec des horizons autrement plus importants consiste à élargir l'audience. Les campagnes de promo gratuites de ce sport que sont les matchs du XV de France pèsent à cet égard d'un poids incommensurable.
Bref, dans l'absolu, l'existence mm du XV de France est une aubaine pour les clubs pros. Ou pour dire les choses différemment, je ne suis pas sûr du tout que le modèle économique du Rugby Pro tiendrait sans l'existence du XV de France.
Considérons aussi que si le joueur international gagne en "valeur" de par son statut ( ce qui signifie qu'il convient de le payer plus cher), le dit "statut" profite aussi à son employeur ! Le nouveau public, ce n'est pas celui qui vient voir joueur le Stade Toulousain, le nouveau public, c'est le public "pop-corn" qui vient voir jouer Antoine Dupont pk c'est une "star" vue à la TV sous le maillot du XV de France...
Non, je trouve ça décidément complètement immoral que le rugby amateur paye pour financer le rugby bling-bling.
Sur l'autre aspect, le " à 42", je m'en suis déjà ouvert, ça n'a aucun intérêt sportif. Les mecs qui repartent le mercredi auront partagé tout au plus 1 séance de muscu, un entrainement de "récupération" à base de footings et auront servi de plots sur un seul entrainement à haute intensité à l'issue duquel on leur dit de retourner chez eux. Je peine à croire que la décision de prendre untel ou tel autre se joue à l'occasion de ce seul et unique training à balles presque réelles ???? Bref, ce que je veux dire, c'est que les mecs qui repartent le mercredi en vérité c'était déjà plié/décidé au moment mm où ils arrivaient...Qui ose croire je sais pas, exemple au hasard qu'un Hastoy qui se fendrait d'un entrainement stratosphérique le mercredi matin aurait pour conséquence de dire finalement à NTK et/ou Jalibert qu'ils vont retourner chez eux ??? Ou pour reformuler la chose, a t-on déjà vu un mec venu de (presque) nulle part prendre la place d'un confirmé entre le lundi et le mercredi ????
Le staff de l'edf comme tous les staffs du Top14 d'ailleurs connaissent parfaitement les qualité et défauts de tous les joueurs. Ce n'est pas en faisant 3 bouts de jogging que tu en sauras tellement plus.
Non, je pense vraiment que FG se comporte un peu comme un enfant gâté qui à une cohorte de jouets à disposition pour in fine s'amuser toujours avec à peu près les mms.
Conclusion : Ce n'est que mon avis, je dirais à 33 et zéro sousous qui passent des poches du rugby amateur à celles du rugby professionnel...

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