Dans un rugby pro où les budgets font souvent le classement, Aurillac continue de défier les lois de la gravité comptable. Plus petit budget de Pro D2 (environ 6 millions), plus vieux représentant de la division (depuis 2007 !), le Stade Aurillacois a encore prouvé que le cœur et la stratégie peuvent valoir plus que les euros.
Une nouvelle fois menacés, les Cantaliens ont sorti la tête de l’eau dans le money time, comme ils savent si bien le faire. En allant s'imposer 15 à 45 à Chambéry ce dimanche en access-match et en montrant la classe d'écart qui peut exister entre la Nationale et la Pro D2. Là encore et comme tout au long de la saison, les leaders ont répondu présent.
Le meilleur gratteur de la ProD2, Lucas Oudard, fut un poison de tous les instants pour les Savoyards. Explosif, au four et au moulin et démoniaque au sol, le flanker a prouvé qu'il aurait plus sa place en Top 14 qu'en Nationale. À l'instar du Hollandais volant Juun Pieters (auteur d'un triplé), ou encore de l'homme de la saison dans le Cantal : Ugo Seunes.
Une recette aux petits moyens mais bien orchestrée
Car au-delà de la solide base géorgienne (8 dans l'effectif cette saison), des Néerlandais qu'Aurillac va chercher très jeunes pour former et la qualité de la formation du champion de France Espoirs 2023, les Cantalous ont pu compter sur un numéro 10 de grande qualité. Le meilleur ouvreur de ProD2 cette saison, selon nous. Encore une fois, la faute à ses moyens et sa politique, Aurillac n'était pas allé chercher Curwin Bosch en URC ou Caleb Muntz en Super Rugby, mais plutôt Ugo Seunes, en Nationale. Et ce après la faillite de Blagnac, où le garçon brillait déjà.
À Chambéry, le polyvalent joueur de 24 ans a ainsi réalisé un match sensationnel, de ses caviars distribués à son drop de 50 mètres, complètement relâché. Un garçons qui, comme les autres de Tbilissi à Rotterdam, en passant par les montagnes du Cantal, ont encore une fois permis la survie de ce club familial. Qui fera d'ailleurs rester Seunes l'an prochain, malgré les sollicitations plus sexy sur le papier.
PRO D2. Un exploit rarissime ! Ce que personne (ou presque) n'avait réussi avant Montauban
Au bout d'un exercice galère et de séries de défaites, Aurillac peut donc enfin le dire : il jouera sa 18ème saison consécutive en ProD2. Si cela restera dur dans cette division plus relevée que jamais, le club comptera encore sur sa recette maison pour faire mieux que cette année.
À savoir son noyau dur fidèle, un public qui pousse malgré le froid et un staff qui connaît la maison par cœur. Tout en continuant de faire figure d’exception dans une Pro D2 de plus en plus clinquante. Comme une sorte d’irréductible village de rugby accroché à sa montagne, et bien décidé à y rester encore un peu.
Papatch
Chambéry est passé à coté de son match.Cette équipe vaut mieux que ce quelle a produit devant Aurillac La défaite devant Carcassonne n'a pas été digérée. Le jeu du SOC n'a jamais été en mesure d'inquiéter Aurillac d'autant que deux joueurs majeurs dont le capitaine se sont blessés rapidement. Bravo à Aurillac pour avoir planter deux essais et se mettre à l'abri. Ugo Seunes a fait très mal au SOC, il a été remarquable.
Schloukamar
Bravo à ce club exemplaire !