TOP 14. 82.000€, ''préjudice d'image'', pourquoi la justice condamne l'Aviron Bayonnais ?
Deux ans après une altercation en clinique, c’est désormais officiel : le licenciement de Battut est jugé injustifié. crédit photo : aviron bayonnais
Licencié pour son comportement hors‑terrain, Battut remporte son bras de fer judiciaire face à l'Aviron Bayonnais.

Le 16 décembre 2022, l’Aviron Bayonnais prononce la rupture immédiate du contrat d’Antoine Battut, alors entraîneur de la touche, invoquant un « préjudice d’image » suite à son altercation avec un infirmier à la clinique Aguilera de Biarritz.

Le club estime alors que la réputation de l’entité basque en souffrirait après les faits, survenus fin août 2022.

TRANSFERT. Courtisé, le numéro 9 Léo Coly s'engage chez un ambitieux club de Top 14TRANSFERT. Courtisé, le numéro 9 Léo Coly s'engage chez un ambitieux club de Top 14

Battut condamné pour les faits

Battut, ancien troisième ligne passé par Toulouse, Montauban, le Racing 92, Montpellier et Bayonne, est reconnu coupable de « violence aggravée » en septembre 2023 : 6 mois de prison avec sursis et 3 000 € d’amende. Malgré cela, le conseil des prud’hommes de Bayonne estime en juillet 2025 que les griefs du club ne suffisent pas.

L’instance rappelle l’absence d’antécédents et son professionnalisme reconnu, jugés trop légers pour justifier un licenciement disciplinaire.

82 000 € sur la table

Le verdict est sans appel : le licenciement est déclaré « injustifié ». Bayonne est condamné à verser au total 82 000 €, dont 51 000 € au titre des dommages‑intérêts, 24 000 € pour les heures supplémentaires et congés non pris, et 7 000 € pour « exécution déloyale du contrat ».

Aujourd’hui dans le staff de Montpellier, Battut peut souffler. À 40 ans, le Toulousain vit un vrai soulagement. Le verdict pourrait aussi influer sur la gestion future des cas extra‑sportifs dans le Top 14, la réputation du club ne suffit pas à justifier un licenciement.

Quelle suite pour Bayonne ?

Le club basque dispose d’un mois pour faire appel. En pleine mutation sportive et institutionnelle, cette gifle juridique tombe mal. Elle vient forcément entacher la préparation de la prochaine saison, qui ne démarre pas idéalement. Grégory Patat et Laurent Travers devront vite recentrer les débats sur le terrain.

Vous devez être connecté pour pouvoir participer aux commentaires
  • Pianto
    58860 points
  • il y a 1 heure

Peut-on virer quelqu'un de son boulot quand il est condamné pour un acte de violence dans sa vie privée ?

Le tribunal des prudhommes dit non.

Je suis assez d'accord avec lui.

Le tribunal étudie l'acte et par rapport au droit donne une sanction.
Cette sanction est nécessaire et suffisante.

La société civile n'a pas de légitimité à donner une sanction supplémentaire.

Certains disent que des gens peuvent se sentir mal à l'aise de travailler avec un mec violent.
Je comprends, mais on parle bien du milieu du rugby là ?

Par ailleurs, j'ai connu une situation de violences conjugales pour laquelle la victime a déposé une main courante et a quitté le domicile commun. Le club de rugby du mec violent lui a dit de dégager. Et j'ai trouvé ça normal et moral, pour la sécurité de l'ex qui allait continuer à vivre dans cette ville au moins jusqu'à la fin de son contrat de travail.

Dans le cas de Patat, je suppose qu'il n'avait pas une haine contre ce mec des urgences en particulier et que le mec ne craint rien sur la durée.

Au-delà du cas de Patat, je pense que quelqu'un qui a commis une infraction a plus de chances de se comporter mieux s'il maintient des conditions sociales que si on le met à l'écart de la société.

Derniers articles

News
News
News
News
News
News
News
News
Vidéos
News