RUGBY. Coupe du Monde. Les Springboks sont-ils prêts pour un nouveau style d'ouvreur ?

Après avoir mené son équipe des Stormers à deux finales d’URC (United Rugby Championship) consécutives, Manie Libbok a intégré l’équipe de la nation arc-en-ciel. S’installant en tant que titulaire en tant que numéro 10 des Springboks, son jeu fait d’attaque et de prises d’initiatives se distingue des ouvreurs traditionnels sud-africains.

Manie Libbok ne s’inscrit pas dans le style des grands demis d’ouverture Springboks. Morné Steyn, Joel Stransky, Butch James ou plus récemment Handré Pollard, qui se sont toujours distingués par leur fiabilité en défense et au niveau du jeu au pied.

Dès le début de ce mondial face à l’Écosse, la performance du numéro 10 fait débat. Certains lui reproche ses échecs face au but, tandis que d’autres soulignent son impulsion dans le jeu d’attaque et sa magnifique passe au pied à l’aveugle pour l’essai de son ailier Kurt-Lee Arendse.

Il a été élu homme du match pour sa première rencontre de Coupe du Monde, après avoir été brillant dans l’animation du jeu et félicité par le sélectionneur écossais Gregor Townsend :

‘’C’est un joueur complet et précis dans son jeu au pied. Un atout supplémentaire dans des lignes arrières et une équipe d’Afrique du Sud qui ne manquait pas de talent’’

Pourtant, des doutes subsistent à l’approche des matchs de phases finales et de rencontres cruciales comme celle de ce week-end face à l’Irlande.

Des anciens joueurs professionnels comme l’ancien arrière irlandais Rob Kearney estime que sa fébrilité au but ne permettre pas à l’Afrique du Sud de s’imposer.

‘’Ils ont besoin de Pollard, particulièrement pour les tirs au but. S’ils n’arrivent pas à mettre le ballon entre les poteaux, cela leur coûtera très cher dans cette compétition’’

Ce rappel de l’ancien joueur du MHR suite au forfait du talonneur Malcolm Marx interroge sur la confiance de Jacques Nienaber et son staff sur le rôle de Manie Libbok.

En regardant l’historique de l’équipe d’Afrique du Sud en Coupe du Monde, on remarque que les Springboks ont toujours privilégié un buteur très fiable, prenant peu de risques dans le jeu avec une bonne défense et un long jeu au pied d’occupation.

Au-delà des Sud-Africains, aucune équipe n’a réussi à être championne du monde dans le passé sans un très grand buteur (Jonny Wilkinson, Dan Carter, Percy Montgomery, Matt Burke, Grant Fox).

Manie Libbok devra assumer son rôle de numéro 10 ce samedi contre l’Irlande, pour la première place de la poule et pour le premier choc des champions du monde en titre dans ce mondial.