Cette saison, Louis Bielle-Biarrey c’est 5 essais en 7 matchs de Top 14, 3 en 2 rencontres de Champions Cup et 4 réalisations en 3 confrontations lors de la tournée d’automne du XV de France. Au-delà des statistiques, l’ailier passé par Grenoble impressionne par sa vitesse et sa facilité à créer des différences. À tel point qu’il semble désormais bien positionné comme un titulaire indiscutable des Bleus, à seulement 21 ans.
Une volonté d’étirer les défenses
Une des premières explications de l’importance prise par Louis Bielle-Biarrey avec Bordeaux et le XV de France se trouve au niveau de son positionnement sur le terrain. Contrairement aux ailiers modernes ayant des physiques de plus en plus impressionnants (Josua Tuisova, Alivereti Raka, James Lowe…), le joueur bordelais ne possède pas des mensurations hors du commun, en mesurant 1,84m pour 79 kilos. Son style de jeu ne consiste donc pas à se retrouver au milieu du terrain pour apporter sa puissance et sa percussion autour du jeu d’avant et du demi d’ouverture, comme pouvait le faire un Nemani Nadolo ou un Alesana Tuilagi.
Quand il joue au poste d’ailier, l’ancien joueur de Grenoble va plutôt avoir tendance à coller la ligne de touche pour forcer son vis-à-vis à s’éloigner de ses coéquipiers. Le moindre espace que son adversaire lui laisse sur l’extérieur devient ainsi une occasion franche d’essai étant donné la vitesse impressionnante du Français.
Une adaptation de ses partenaires
Ce profil de finisseur de Louis Bielle-Biarrey oblige ses coéquipiers à s’adapter, notamment avec l’utilisation bien plus importante du jeu au pied en profondeur en sa présence. C’est ce que confirme le demi de mêlée international Maxime Lucu, lors d’une interview donnée au journal l’Équipe.
Quand tu as des joueurs comme lui qui vont si vite… Mettre des ballons dans la profondeur à la course, normalement, c’est du 50-50, mais avec Louis, c’est souvent 80-20. On sait qu’il va gagner à la vitesse parce qu’il n’a pas d’égal. »
Un exemple récent illustre ces propos, le 16 novembre 2024, lors de la rencontre entre les All Blacks et le XV de France. Suite à une mauvaise transmission de balle entre les Néo-Zélandais Tupou Vaa’i et Will Jordan, Thomas Ramos récupère le ballon à hauteur de la ligne médiane. Après un bref coup d’œil vers le troisième rideau, l’arrière toulousain décide immédiatement de taper un coup de pied à suivre en profondeur, pour son ailier Louis Bielle-Biarrey. Une action qui se termine par l’essai du natif de La Tronche, après avoir déposé Anton Lienert-Brown et Sevu Reece.
Une confiance absolue qui se ressent, comme le confirme son coéquipier Matthieu Jalibert, lors d’une interview donnée à l’Équipe.
Ce qui m'impressionne le plus, c'est sa facilité à s'adapter au niveau auquel il est confronté. Il a aussi cette qualité de vitesse et de lecture de jeu assez incroyables et cette maturité qui lui permet d'être là sur les grands événements. Pour son âge, c'est fantastique. »
Sur les traces de Bryan Habana ?
Avec sa pointe de vitesse et son style de jeu dans les couloirs, Louis Bielle-Biarrey rappelle le jeu d’une légende du rugby mondial : Bryan Habana. Si on ajoute à cela la faculté des deux ailiers à utiliser le jeu au pied pour soi-même, par-dessus et en profondeur, les deux joueurs possèdent de nombreuses caractéristiques communes.
À seulement 21 ans, l’avenir du joueur de l’UBB s’annonce radieux avec son club et en équipe de France. En espérant pour lui qu’il connaisse autant de succès que l’ailier champion du monde springbok.
Roger Coudenlèrc
Il joue bien aussi parce qu'il est bien entouré...
lebonbernieCGunther
C'est finalement un ailier très classique, mais de ce classicisme qui avait disparu du poste au profit de gros porteurs plutôt rapides (j'appelle ça le syndrome Lomu) ou des chiens fous genre Villière ou Kolbi. Et comme techniquement, il maîtrise tout à la perfection, certains ont l'impression de découvrir un nouveau style de 3/4 aile! Sans parler de retour en arrière, je pense qu'à travers son jeu, on assiste à une redécouverte rafraichissante des fondamentaux du poste: vitesse, adresse, technique, lecture de jeu, opportunisme.
Du coup, je suis assez d'accord avec la comparaison avec Habana, d'autres ont évoqué Vincent Clerc (ça le fait aussi), mais je pense qu'avec le temps, on va de plus en plus comparer son jeu et son style à LA référence mondiale actuelle: Will Jordan.
gilbertgilles
"Suite à une mauvaise transmission de balle entre Tupou Vaa'i et Will Jordan" nous dit le Rugbynistère,(journal de rugby?). Sauf que c'est Paul Boudehent qui, par son plaquage fait perdre la balle à un des deux sus nommés. C'est tout sauf une maladresse des deux joueurs All Blacks. C'est simplement la preuve de la pression exercée par les joueurs Français! Et Ramos qui a vu le plaquage à l'origine du lâcher de ballon joue merveilleusement le coup et LBB le finit magnifiquement! Voilà!