Le rugby, un sport aujourd'hui réservé aux « monstres » selon un médecin anglais
Le rugby, un sport de monstres selon un médecin anglais.
John Fairclough estime que pour pratiquer le rugby aujourd'hui, il faut être un joueur hors-normes. Un physique qui entraîne de plus en plus de blessures.
John Fairclough n'est pas un spécialiste du rugby. Sans doute n'a-t-il jamais tenu un ballon de rugby dans ses mains durant toute sa vie. Son truc à lui ? La chirurgie et plus particulièrement la médecine orthopédique comme le précise ESPN Scrum. L'Anglais est même plutôt reconnu dans le milieu. Autant dire qu'il sait de quoi il parle lorsqu'il s'inquiète pour l'avenir du rugby et surtout de ses acteurs alors que deux récents événements ont émaillé les test-matchs de novembre : la sortie du centre italien Luca Morisi, qui a du se faire retirer la rate après avoir subi un gros tampon de la part d'un joueur fidjien, ainsi que la blessure aux poumons du talonneur anglais Dylan Hartley suite au choc face aux All Blacks. « Si c'était de la boxe, on commencerait à s'intéresser aux règles, note le Professeur Fairclough, qui a également présidé l'association anglaise des traumas dans le sport. Je ne suis pas un expert dans les règles du rugby, mais il faut se rendre à l'évidence : les impacts dans les rucks et les mauls doivent être réduits. » Une affirmation qui devrait faire grincer plus d'une dent chez ceux qui considèrent déjà que la discipline s'est aseptisée avec les sanctions concernant les plaquages et le protocole en mêlée.

Fairclough de poursuivre : « Cela m'inquiète sérieusement. Le jeu n'a plus rien à voir avec ce qu'il était avant. Tu ne peux pas déblayer les gens dans un ruck quand ils ne regardent pas. » Le spécialiste estime, à juste titre, que dans cette position, les joueurs ne sont pas prêts à recevoir l'impact. Un moment propice aux blessures, et particulièrement au niveau des genoux. « Il y a tellement de joueurs imposants devant qu'à haut niveau, le rugby est devenu un sport pour ceux qui sont physiquement hors-normes. » L'évolution physique des rugbymen sur les dix dernières années serait selon lui à la base des problèmes. Le rugby était « un sport pour toutes les tailles et les corpulences, et puis c'est devenu un sport de monstres. »

Le médecin de prendre en exemple les Gallois Leigh Halfpenny et Shane Williams. « Autrefois très rapides, agiles et relativement légers, ils ont dû se muscler » pour rester compétitifs. « Et regardez le nombre de blessures qu'a connu Leigh. » L'arrière de Cardiff n'a en effet pas été épargné par les pépins physiques, notamment en 2009 avec une blessure récurrente à la cuisse. John Fairclough conclut que le nombre de blessures va inévitablement augmenter, car le corps humain n'est pas fait pour endurer tout cela. Un constat qui n'est pas sans rappeler l'histoire de l'ancien joueur du Stade Français Raphaël Poulain, qui a été énormément touché par les blessures en dépit d'une musculature imposante. Dans son livre, il raconte même avoir cassé son bras lors d'un bras de fer improvisé dans un bar. À force de solliciter son corps, celui-ci avait fini par le lâcher. Retrouvez ici le témoignage de l'ancien rugbyman.
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  • ced
    100623 points
  • il y a 10 ans

ha non le dernier post était pas prévu là, je vais y remédier.

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