Après le deuil, comment Teimana Harrison a retrouvé foi en son rugby ?
Teimana Harrison a connu un destin singulier.
Cadre de Northampton, Teimana Harrison n’aurait jamais pensé à pareil destin il y a dix ans, alors qu’il venait de voir l’un de ses meilleurs amis mourir sous ses yeux.

Il y a des rencontres qui vous changent une vie. La découverte d’un mentor, d’une âme-soeur voire d’un ange gardien. Ces personnes qui d’une manière ou d’une autre bouleversent en un coup de vent le cours de votre existence, la suite de votre parcours, pour les sportifs celle de votre carrière, parfois. Ces Cus D’Amato sur le ring, Guy Roux en football ou Franck Chambilly sur les tatamis qui firent de leurs blancs-becs aux capacités de feu respectifs Mike Tyson, Djibril Cissé et Teddy Riner, des pontes de leur discipline, pour dire le moins. Dans le monde de l’ovalie, l’ancien capitaine du XV de la rose Dylan Hartley a lui aussi joué le rôle de grand frère des années durant pour l’un de ses poulains et fait basculer le destin d’un certain Teimana Harrison un beau jour d’automne 2011. À l’époque, lors du Mondial organisé en Nouvelle-Zélande, l’équipe d’Angleterre avait établi ses quartiers principalement sur l’île du Sud de l’archipel. Mais son talonneur remplaçant profite de l’ultime match de poule disputé à Wellington pour faire un crochet par le Nord du pays et sa région natale de Bay of Plenty, à Rotorua, où il a fait ses gammes. Avant de rejoindre le Vieux Continent à l’adolescence, où vivait la famille de sa mère, et de faire la carrière que l’on connaît.

Dans la vallée de Whakarewarewa à Te Puia, Hartley va rendre visite à son club formateur et assiste par hasard à un match entre le college local et un rival. Sur le pré, un grand blond aux longues dreadlocks se démarque de par son activité débordante et sa force de pénétration. Il s’agit de Tei’ Harrison, le capitaine des Rotorua Boys High School, tout juste 19 ans, 1m88 sous la toise et qui flirte déjà avec le quintal. L’ancien enfant terrible du rugby anglais est conquis. « Ouais, prenez-le », glissera-t-il à ses coachs de Northampton dans la foulée, chose difficile à refuser pour un jeune joueur tourmenté et pas vraiment en adéquation avec le système scolaire NZ. "Je ne recevais pas beaucoup d'amour à travers le système des écoles secondaires néo-zélandaises, alors j'ai pensé que ce serait peut-être bien de changer de décor. Dylan a été royal avec moi, a parlé de mon jeu au club de Northampton et voilà… expliquait le principal intéressé dans les colonnes du NZ Herald en 2016. Je suis venu pour un essai de deux mois et quelques-uns des garçons se sont blessés, je me suis donc retrouvé à jouer en équipe première. J'ai dû faire quelque chose de bien parce que Jim (Mallinder, manager de Northampton à l’époque, NDLR) m'a inscrit sur les listes officielles."

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