6 Nations - Les Bleus ont-ils usé correctement du pied face aux Gallois ?

Face aux perches, les Bleus ont été défaillants lors de leur premier match du Tournoi des 6 Nations. Malgré la grosse baisse de régime ou, selon de quel côté on se place, le réveil des Gallois dans le second acte, la victoire aurait pu revenir à la France. Au niveau international, et qui plus est dans un match serré, une sélection ne peut pas se permettre une telle imprécision au pied. Et ce, aussi bien face aux poteaux que dans le jeu courant. Bien sûr, tout le monde aura en tête le drop de Camille Lopez en fin de première mi-temps pour valider la domination française. Une des trop rares preuves de réalisme de la part des Bleus. 

Si on se concentre sur la palette des coups de pied réalisables par les joueurs, et particulièrement les trois-quarts, on constate que la France était à 64,7 % de réussite à 11/17 dans le premier acte (75 % pour le Pays de Galles à 3/4). L'ouvreur tricolore ayant été le principal auteur des coups de pied français. Et ce, aussi bien pour occuper le camp gallois que pour mettre la pression. Globalement, le Clermontois a été efficace. Son coéquipier Morgan Parra n'a tenté que deux box kicks, avec un raté, et un jeu au pied offensif. Du côté des centres, très peu d'alternance dans le jeu puisque Fofana a toujours porté le ballon (7 courses). A l'arrière, Maxime Médard a réalisé 22 courses et seulement tenté d'occuper le camp gallois à deux reprises. 

Les Bleus seraient-ils trop joueurs ? S'agissait-il d'un choix stratégique ? Toujours est-il qu'à mesure que le temps s'est écoulé, le jeu au pied français s'est écroulé. Les hommes de Jacques Brunel n'ont réussi que trois que leur dix tentatives au pied soit seulement 30 % de réussite. C'est très peu. Camille Lopez a continué d'arroser, sans prendre de risques sur les renvois, mais a seulement réussi deux de ses six coups de pied. Surtout que dans le même temps, les Gallois ont pu compter sur une nouvelle charnière Davies/Biggar (88,99 % à 8/9). Le coaching de Gatland a été globalement meilleur que celui de Brunel dans ce domaine. Le sélectionneur du XV de France pourra cependant se satisfaire d'avoir vu un Baptiste Serin précis dans ses choix avec deux jeux au pied d'occupation réussis et autant de chandelle pour une seule chandelle ratée.