Dans le rugby moderne, on parle beaucoup d’intensité, de collisions, de GPS et de données. Mais il y a un mot, presque discret, qui revient sans cesse dans les couloirs des stades : récupération. Un mot simple, mais devenu fondamental à très haut niveau. À La Rochelle comme à Toulouse ou à Bordeaux, ce n’est pas qu’un moment de repos entre deux efforts. C’est une science, une culture. Et c’est surtout un pilier de la performance.
La récup’, ce n’est pas du confort, c’est une nécessité
« La récupération fait suite à un effort. Et en rugby, cet effort est particulier : déplacements, mais aussi phases de combat », pose Jean-Baptiste Paquet, responsable de l’accompagnement à la performance du Stade Rochelais. Après un match, tout est pensé pour remettre les corps d’aplomb avant la prochaine échéance. L’objectif ? Enchaîner. Sans se cramer. Et surtout, sans se blesser.
Car comme le rappelle Ludovic Humetz, responsable médical : « C’est le rugby ! C’est un sport collectif de combat. Des blessés, il y en aura toujours. Le but, c’est qu’il y en ait le moins possible. » Pour ça, le protocole post-match est clair : hydratation immédiate, bains froids pour les chocs, compléments alimentaires, travail sur le sommeil… et surtout, individualisation. Chaque joueur récupère différemment, selon son poste, ses antécédents, ses charges.
Des bottes de pressothérapie à la glace dans les chaussettes
Pour Hoani Bosmorin, ailier du Stade Rochelais, c’est devenu un réflexe : « J’ai une routine continue : dimanche, mercredi, vendredi, je fais une heure et demie de récup’ par jour. » Chez lui, il s’est même équipé de bottes de pressothérapie. « C’est notre outil de travail, notre corps. Si tu ne récupères pas bien, tu risques les blessures. »
À Deflandre, bain chaud, bain froid, massages, étirements, tout est calibré. Mais pas imposé. « Le lendemain du match est souvent libre. Il y a une fatigue mentale aussi », explique le joueur. L’idée, c’est aussi de redonner un peu d’autonomie. « Certains se posent avec leur tablette et se remettent le match pour analyser leurs actions », glisse-t-il en souriant.
Un travail invisible… mais collectif
Ce que le public ne voit pas, c’est toute la mécanique du lundi matin. GPS analysés, discussions entre kinés, préparateurs, médecins, joueurs. « La récup’, c’est vraiment un travail d’équipe », insiste Ludovic Humetz. Parfois, un joueur se plaint d’un genou seulement le lundi, alors que l’adrénaline du match l’a masqué la veille. Et en fonction des alertes, la semaine est adaptée.
« On parle d’entraînement invisible », rappelle Jean-Baptiste Paquet. Et au Stade Rochelais, on l’a pris au pied de la lettre. Loin des projecteurs, dans la glace ou dans l’eau chaude, les corps se régénèrent. Avec un seul objectif en tête : être performant le week-end suivant.
Parce que oui, comme le résume Bosmorin avec franchise :
La récup’, c’est 80 % du travail. Et 20 %, c’est sur le terrain.
AKA
« Entraînement invisible », de la récup quoi!!! Bien que en réfléchissant, j’en ai connu qui étaient invisibles à l’entraînement ☺️
Manu
Très bon article.