Le rugby à XV doit-il se réinventer après cette nouvelle tragédie ?
Le rugby est peut-être à un tournant de son histoire.
Après un deuxième décès d'un joueur en quelques mois, le rugby est-il arrivé à un point de non-retour. Plusieurs acteurs de l'ovalie ont donné leur avis.

Le monde du rugby rend hommage à Nicolas Chauvin, et appelle à une évolution des règlesLe nouveau drame qui a touché le rugby français en l'espace de quelques mois a provoqué une fois de plus de vives réactions. Mais aussi relancé le débat sur la dangerosité de la discipline et sur la nécessité ou non de faire évoluer les règles pour renforcer la sécurité des joueurs. Au lendemain de l'annonce du décès du jeune joueur du Stade Français Nicolas Chauvin, la Fédération française de rugby, qui a déjà mis en place un programme chez les plus jeunes pour favoriser l'évitement, a demandé à World Rugby d'organiser une réunion exceptionnelle sur la sécurité des joueurs. Faut-il changer les règles ? Les avis divergent au sein du monde du rugby.

Entrée libre pour les supporters du Stade Français ce vendredi, la FFR souhaite des mesures face au drame

Brett Gosper, directeur général de World Rugby via Canal +

Nous sommes sous le choc car ce ne sont pas des événements qui arrivent très souvent dans notre sport. Il y en a peu. L'intégrité des joueurs, c'est la priorité numéro un pour World Rugby. Le rugby n'a jamais été aussi secure. Il était plus dangereux avant que maintenant. Je pense qu'il y a des risque de prendre des coups dans un sport comme le rugby mais ça sociabilise, ça donne des leçons sur la vie, ça développe le caractère des joueurs. Les retombées sont bien au-delà des risques qui sont pris..

Ugo Mola, entraîneur de Toulouse via Sport24

Il faut se pencher très sérieusement sur le futur de notre sport. J’aimerais qu’on protège mes jeunes joueurs, mes gabarits un peu moins costauds. C’est la règle qui doit les protéger, pour que ces garçons avec d’autres qualités soient aussi capables d’évoluer dans notre sport. Le rugby est un sport à risques. Pourtant, on doit être capable de se prémunir de certains risques, même si on ne pourra pas tous les éradiquer. Ça passe par l’éducation, le renforcement physique, la capacité à respecter les règles du jeu, l’arbitrage, la technique, les éducateurs… Il y a une prise de conscience collective pour éradiquer certaines formes de gestes…

Patrice Collazo, manager de Toulon

Ce sont des choses que l’on ne peut pas contrôler et mesurer. L’intensité d’un plaquage, c’est très compliqué. Il y a des zones à risque, mais qu’est-ce qui n’est pas à risque quand c'est un sport de contacts et de combat ?  Le rugby reste un sport de combat. La situation est dramatique pour le joueur et sa famille mais également pour le Stade Français et le rugby en général. Mais prendre des mesures…ça paraît compliqué. Il y a l’évitement, il y a 10.000 façons de jouer au rugby. Mais, à un moment donné, il n’y a pas assez de place sur un terrain pour tout le monde. Il y a 30 joueurs sur un terrain donc, automatiquement, il y a des collisions. Je crois au renforcement du joueur au niveau du physique, à une certaine éducation du rugby avec un peu plus d'évitement. Mais on ne peut pas éviter des joueurs pendant 80 minutes. Au bout d’un moment, il faut taper dans ce qu’il y a en face. Est-ce que l’on doit tout remettre en cause ? Est-ce que ça mérite des réformes ? Crédit vidéo : RCT

Jérôme Fillol, ancien joueur du Stade Français via Le Parisien

Des accidents, il y en a toujours eu, comme dans tant d’autres sports de contact. Mais aujourd’hui, le mot d’ordre, c’est de détruire, de tuer. Mais il ne faut pas se tromper, on ne sera pas champions du monde en mettant des caramels à tout le monde. Les Néo-Zélandais, eux, jouent pieds nus et à toucher jusqu’à 12 ans et on voit le résultat. Il faut tirer la sonnette d’alarme. Aujourd’hui, ce sport est arrivé à un stade où la sécurité des jeunes joueurs et même des plus aguerris n’est plus assurée. Il faut revenir à une philosophie d’évitement et de contournement, de passes et non de destruction.

Grégory Lamboley, ancien joueur du Stade Toulousain

Je ne pense pas que notre sport soit devenu plus dangereux qu'il y a 10 ou 20 ans. A l'époque, les mêlées étaient beaucoup plus dangereuses, les joueurs moins bien préparés donc plus vulnérables. Ce qui est arrivé à Nicolas Chauvin est bien sûr horrible mais fort heureusement cela reste un accident extrêmement rare. Le rugby génère tellement de situations où l'on peut se blesser gravement qu'il sera très difficile d'éradiquer les accidents graves et les blessures.

Matthieu Lartot, journaliste sportif

Il est urgent de repenser le rugby. Nous sommes tous quelque part responsables de ces drames insupportables. Encore plus si rien ne change. Après la tristesse et l’émotion, le temps de la réflexion sera nécessaire. Bien sûr les accidents ont toujours existé dans le rugby comme ailleurs mais il y a beaucoup d’autres facteurs aujourd’hui qui « favorisent » ces accidents...

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c'est toute une meilleure prévention des risques professionnels dans les métiers du sport qui est indispensable car il y a vraiment beaucoup trop d'accidents dramatiques comme celui-ci , pourtant évitables, notamment au rugby, et cela ne passe pas que par quelques changements de règles du jeu, certes nécessaires mais pas suffisants : http://www.officiel-prevention.com/formation/fiches-metier/detail_dossier_CHSCT.php?rub=89&ssrub=206&dossid=510 …http://www.officiel-prevention.com/formation/fiches-metier/detail_dossier_CHSCT.php?rub=89&ssrub=206&dossid=510

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