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RUGBY. Super-Dupont, le tour d'Ecosse de Fickou, Emile et Alain, les faits saillants d'Ecosse/France
Equipe de France. Penaud et Ntamack, une grande histoire d'amour chez les Bleus.
Une victoire probante de l'équipe de France sur l'Écosse dans le Tournoi des 6 Nations, donc voici les éléments saillants.

Pertes en ligne

Les Écossais sont tellement hors du temps que la première vague de Covid vient tout juste de dépasser le mur d’Hadrien. Les Scottish en kilt sont surement des Hamish qui s’éclairent à la lampe à huile. Hamish Watson et ses confrères découvrent enfin les joies de la covid et de l’isolement pendant une semaine. L’Écosse perd certaines pièces maîtresses avant de combattre. De notre côté, nous avons perdu Villière, victime d’une fracture du cosinus, et obligé de prendre la tangente. Notre petit chien fou est remplacé par Moefana dont la moustache est redoutable, alors que Danty retrouve le centre du terrain. Il semble que Danty soit venu avec de nouvelles ambitions grâce à sa nouvelle coiffure. Depuis que Danty frise, il a les dents longues.

Faux-départ

Le match débute étrangement, car Ntamack commence par la fameuse technique du coup d’envoi direct en touche. Technique permettant de faire une première mêlée et de déclencher une bagarre générale. Cette opération est très appréciée d’un ami narbonnais : « Je te rrrrrraconte : Narrrrrbonne contrrrrre Béziers. Coup d’envoi dirrrrect du 10 narbonnais, mêlée au centre du terrrrain. Et là, que tombe la neige ! Bajarrrrrrre générrrrale. Mon meilleurrr souvenirrr de match de rrruby ». Malheureusement, aucune bagarre, tout ça reste propre. Mais Matthieu Lartot en profite immédiatement pour parler de tension, de pression, choses que Romain Ntamack n’a jamais vraiment comprises.

Faux-tir

Quelques minutes plus tard, Jaminet manque sa première pénalité facile. Mathieu Lartot parle « de fébrilité, de stress ingérable, de pression populaire, de tensions internationales qui influent sur le mental de Jaminet particulièrement exposé aux événements planétaires surtout quand la lune est gibbeuse ».

Joueur d'expérience

Russell est un joueur d’expérience. Comprenez : « un joueur qui fait les bons choix au bon moment ». Sous pression dans son camp, Russell fait parler son expérience en tapant un coup de pied dans le fond du terrain sur Dupont. Une idée Finn.

Joueur d'exception

Car c’est à ce moment que ressort Super-Dupont. Super-Dupont n’est pas un vrai neuf. En vérité, c’est un troisième ligne déguisé dans un ailier qui a mangé une charnière entière. Russell avait oublié, le con, en dégageant sur Toto. Super-Dupont accélère, déborde, crochète, raffute, martyrise, ridiculise, époustoufle, ébahit, ébaubit. On remarquera d’ailleurs qu’il déborde tout d’abord un ailier puis raffute un troisième ligne. Personnellement, j’aurais essayé l’inverse. Mais je ne suis pas Dupont.

Dupont qui se demande bien pourquoi ses copains n’arrivent pas à le suivre

En revanche, je trouve que Dupont a toujours une marge de progression. Car quand il est plaqué dans un regroupement, il n’arrive toujours pas à éjecter le ballon du regroupement pour son demi d’ouverture. Fickou est donc obligé d’aider en envoyant Baille et Marchand coup sur coup à la percussion. Marchand libère pour Willemse qui se fait légèrement bousculer par un gros cochon de 120 kilos en travers de ses côtes mais il parvient à marquer le premier essai bleu.

Baille invente : la combinaison de trois-quart avec un pilier gauche

A la 12ème minute, Jaminet réussit un 50-22 qui enchante Lartot puisqu’il peut parler deux minutes de plus en expliquant cette nouvelle règle. Lancer de Marchand et petit maul pénétrant qui s’enclenche. Aldritt s’extrait du maul et va créer un point de fixation. Dupont sort vite le ballon pour une combinaison de trois-quart 9>13>12>10>15>14 vers la droite, puis un retour 14>1>11. À vous de trouver l’intrus. Oui, Cyril Baille, pilier gauche, traine même dans ces attaques de trois-quart de grande envergure. Il arrive à passer le ballon par-dessus les derniers défenseurs pour retrouver Moefana dans la nasse pour le deuxième essai français.

A l’attaque de Baille ! Tous sur le petit gros !

Jelonch invente : le combat du bandeau

Hamish Watson hors du coup, il a donné son bandeau porte-bonheur à son remplaçant (dont j’ai oublié le nom mais je compte sur les dix prochaines années pour m’en souvenir). Jelonch a exigé un bandeau lui aussi, car avoir un bandeau quand on est n°7, ça fait plus guerrier. Fickou l’a compris aussi en demandant à son médecin traitant un bandeau semblable en fin de match. 

Tu crois vraiment que je fais plus méchant comme ça ?

Mais dans cette guerre des bandeaux, le petit jeune bandeau écossais a réussi à marquer en s’échappant du placage de Jelonch qui avait malheureusement son bandeau sur les yeux et ne voyait rien.

Même pas peur

Cette équipe de France m’inspire tellement confiance que je n’ai jamais plus peur de rien. Même quand les Ecossais sont revenus à 2 points, je n’ai eu une once de peur. Le XV de France est comme un héros d’aventure : même enchaîné avec des boulets au pied, au bout de la planche du navire, au-dessus des requins, avec tous les pirates qui rigolent, il n’y a pas d’inquiétudes, on sait que notre héros va s’en sortir. Pour cela, il suffit d’inventer quelques rebondissements savoureux : et si on disait par exemple que Stuart Hogg, du haut de ses 100 sélections et ses milliers d’essais, faisait un en-avant qui le priverait d’un essai tout fait après une longue passe de Haggis, le centre de brebis farci ? Bah voilà, disons ça.

Et merde, toutes les caméras l’ont vu…

Et on n’a plus peur.

Cadrage puis débordement

Oui, notre héros, le XV de France, réussit à se sortir du piège. Mieux ! Il reprend la marche avant. Suite à une touche sur les 30m écossais, Danty crée une nouvelle figure : le cadrage-percutage-passage. Notre numéro 12 a ouvert une porte dans la défense. La porte s’appelait Finn Russel. Une fois la porte dégagée, Danty peut repartir (tout en glissant un regard de compassion pour Finn qui agonise au sol) et écarter jusqu’à Moefana sur l’aile.

Ouverture de porte à la Danty.

Puis sur le retour, Ntamack trouve Fickou derrière un groupe d’avants passé en leurre. Fickou voit un coin d’herbe vert, contourne tous les Highlands en passant par les Hébrides extérieures, repousse Price jusqu’aux Shetland et marque un troisième essai dans le coin de ciel bleu entre Inverness et Aberdeen.

Course de Fickou tout autour de l’Écosse.

Passing-shot

Acculée, l’Écosse a essayé. Service, jeu à droite, à gauche, elle déplace le jeu, longue ligne, croisée, montée au filet… et là, la France lui fait un petit passing assassin. Deux essais sur des ballons de récupération, comme autant de coups de poignards. Nous sommes en début de deuxième période, et Price échappe un ballon grâce au placage de Cros. Les Français écartent et Fickou berne Van Ménerve en temporisant et en fixant pour Penaud qui a de l’espace devant lui. Penaud tape très loin et très haut par-dessus Stuart Hogg et le rebond capricieux profite à Danty qui avait un peu de retard à la course. Comme quoi, des fois, rien ne sert de courir le plus vite. La France mène beaucoup à pas beaucoup, on est tellement serein qu’on ne compte plus les points. On est tellement tranquille que l’on transpire à peine quand Moefana envoie une saucisse mémorable à Jaminet pour sauver une touche.

Défense de fer

La défense française est impénétrable. Les pauvres Écossais buttent dessus sans la franchir. Ali Price, le demi de mêlée écossais, passe un sale après-midi. Le leader Price (aussi Lidl des jeunes en Ecosse) a beaucoup de mal dans la distribution et se fait découper deux fois par Dupont. Sur une nouvelle montée défensive, Fickou bloque un défenseur écossais et Tao met ses grandes pattes sur le ballon. Il écarte la balle pour Woki puis Danty, et Penaud est servi sur un plateau pour aller marquer un nouvel essai au trot.

Plongeon les bras en l’air.

Émile et Alain

La fin du match est à la main des Tricolores qui cherchent à rigoler encore un peu en marquant des essais. Mauvaka a bien regardé comment faisait Dupont et nous fait profiter d’une relance éclair épatante. Flament et Cretin apportent du sang frais (ils sont O positifs et peuvent donc être donneurs). Une énième pénaltouche française permettra aux Bleus de gonfler le score. Une combinaison après touche envoie Fickou au centre, mais celui-ci donne en redoublée pour Ntamack dans son axe. Notre n°10 bloque sa course et tape une transversale clinique vers Penaud sur l’aile opposée. Penaud a 4 minutes complètes pour arriver sous le point de chute du ballon, prendre quelques selfies dans l’intervalle et chercher le meilleur angle télé pour faire un beau plongeon pour maman.

Il y a 25 ans Alain Penaud et Émile Ntamack étaient sur le terrain. Aujourd’hui encore, ils sont présents mais ont échangé leurs numéros. Penaud est poussé à l’aile et Ntamack a piqué le numéro 10.

Transversale d'Émile Ntamack pour Alain Penaud.

Victoire

La France gagne donc 36-17 car on a laissé Van Ménerve marquer un dernier essai pour consoler les Écossais. Les Français sont lancés vers le Grand Chelem parce qu'il ne reste que deux toutes petites équipes à éclater : les Gallois et les Anglais. Les doigts dans le nez.

Merci à Brieg Ker-Driscoll pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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  • pjj34
    232 points
  • il y a 2 ans

Excellent, hormis Lartot qui n'y connait pas grand chose au rugby, mais bon.
La France nous regale mais il ne faut pas trop s'enflammer car il y a le 6 nations a gagner et la CDM ensuite. Allez les petits disait Couderc.

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