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Quel rugby demain pour remporter des titres ?
Les Bleus courent toujours après un titre.
Pierre Navarron se demande cette semaine s'il y a un style de rugby qui permet de remporter des titres. L'avenir nous le dira.

Jeu de possession ou de dépossession ? On joue dans le désordre ou on se contente d'un jeu à une passe ? Faut-il attaquer en première main vers le grand large, style la balle à l'aile, la vie est belle ou multiplier les temps de jeu avec des retours à l'intérieur systématique pour resserrer la défense ? Et la liste n'est pas exhaustive. Les lancements qualifiants le style de jeu d'une équipe - ou du moins son schéma préférentiel - sont légion et remplissent les tableaux noirs (qui sont plutôt blancs de nos jours). Avec des ronds, des flèches qui partent dans tous les sens. Des inversions croisées perdues au milieu d'un terrain imaginaire version PDF ou Powerpoint développé.

Tous les techniciens planchent chaque jour, que les dieux de l'ovale font, sur les tactiques à élaborer et les ateliers techniques à mettre en place pour travailler la solution retenue ; qui est à la fois une préférence personnelle et une adaptation aux qualités des joueurs de son équipe, sinon on s'expose à de graves déconvenues. De toute façon, c'est un sujet à débat obligé. Par exemple Toulouse, dans l'imagerie populaire, par culture et au regard de son histoire, doit jouer tous les ballons, dans l'ordre ou dans le désordre. Si ce n'est pas le cas, on les accuse de renier leurs valeurs de jeu. Mais avant de voir les trois-quarts toulousains traverser le terrain et multiplier les passes magiques, il faut toujours un pack qui matraque son adversaire à coups de charges puissantes et dévastatrices. Jouant les blocs avant les espaces, principe de l'auto-tamponneuse qui confine l'adversaire sur un espace réduit ; libérant plus loin les intervalles pour les chevaux légers de derrière aux semelles de vent.

Le principe est immuable, on peut le transposer à toutes les équipes qui en feront ce qu'elles en voudront suivant leur ADN coutumier. Il est évident qu'on n'attendra pas le même jeu d'un Castres, au profil diamétralement opposé à celui de leurs grands voisins des bords de la Garonne. Les Tarnais ont cette réputation d'équipe pénible à jouer, où tu sais qu'il y aura de l'accrochage à foison, du chambrage à chaque ruck et des chandelles rugueuses. On n'aime, on n'aime pas, chacun sa chapelle. La vérité de l'un est souvent le mensonge d'un autre, sans qu'il y ait d'escroquerie à l'apparence. Est-ce que ce jeu de dépossession mis en pratique depuis deux ans par l'équipe de France de Fabien Galthié et son staff est la panacée absolue pour, enfin, recommencer à gagner quelque chose et aller chercher la première coupe du monde pour notre pays… ce Graal suprême ? Qui plus est à la maison….

Je ne sais pas si un Vegedream de l'ovale en fera une chanson, mais je crois que c'est LE challenge le plus important à relever. De toute façon, on ne pourra gagner que par un jeu adapté et qui réponde parfaitement au caractère, au particularisme et à la nature de notre équipe de France. On a retrouvé des joueurs de niveau mondial. Mais ils ne sont pas les seuls ; les Blacks en sortent chaque semestre ; les Boks seront toujours là ; les Anglais reviendront avec encore plus d'envie après leur échec japonais et les Australiens croient à nouveau en Quade Cooper ! N'oublions pas que le Tournoi nous échappe toujours, que les Anglais et les Gallois cette année nous ont fait la nique pour la première place et que le palmarès reste vierge depuis 2010 ! Onze ans ça commence à faire long… Espérons que la victoire de Toulouse en Champions Cup en 2021 soit le signe d'une future hégémonie du rugby français sur cette Europe qui avait un Brexit d’avance concernant les victoires françaises. À voir aussi du côté de notre Top 14 quel sera le rugby qui gagnera et mettra tout le monde d'accord... Un jeu de dépossession ou de possession... Le jeu dans le désordre ou un jeu plus académique... La balle à l'aile ou le groupé pénétrant, etc.

Pierre Navarron travaille dans le consulting après avoir longuement exercé dans le domaine de l'assurance et de la gestion de patrimoine. Parallèlement à cette vie professionnelle, en 2005 il est devenu éducateur en cadet puis dirigeant à l'association Aviron Bayonnais. Il s'occupe plus particulièrement de l'équipe espoirs depuis 2014. Auparavant, presque dans une autre vie, il a été joueur, forcément dans son club de coeur, l'Aviron Bayonnais (1973-1987), puis à l'US Mouguerre (1987-1994) et au Boucau-Tarnos Stade (1994-1996).

"J'aime raconter le rugby, celui que j'ai connu, celui que j'imagine et celui que l'on voit.J'aime les histoires que ce ballon ovale nous donne avec ses rebonds de traviole, ses rires, ses chants et son folklore qui n'appartient qu'à lui et qu'on a tous dans le cœur.Je pourrai vous narrer les envolées de ces grands joueurs que j'ai croisé sur un terrain, comme toutes celles de tous ces anonymes, juste connu dans leurs villages, mais qui faisaient chanter la gonfle comme personne, je pourrai vous confier les débuts de ces rugbymen du top 14 d'aujourd'hui qui portaient déjà les espoirs, devenus nos certitudes contemporaines et qu'ils nous montrent, dorénavant, chaque week-end...Peut-être qu'un jour j'écrirai tout cela..."

Merci à Pierre Navarron pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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En effet, le jeu le plus efficace n'est pas forcément le jeu qui va amener des titres, ou l'inverse, à moins que ce ne soit un mix des deux moyennes, ou des deux médianes, en terme de pourcentage de possession et d'occupation ... paradoxalement bi latéral et parfois axial ou parfois en complément d'une dépossession volontaire en terme de fatigabilité ... Le tout dans un schéma univoque mais malléable dans la répartition des joueurs... Alors Brexit ou pas Brexit ?

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