L'Afrique du Sud impose un quota de sept joueurs « non-blancs » dans sa sélection pour le Mondial 2015
Springboks - Afrique du Sud : des quotas de joueurs de couleurs dans le rugby.
Les Springboks auront désormais un minimum de joueurs non-blancs, a annoncé hier la Fédération dans une conférence de presse.
Le rugby sud-africain est sur le point d'évoluer de façon spectaculaire. Dans le cadre d'un projet de « transformation raciale », la Fédération (SARU) vient d'annoncer que pour la Coupe du monde, sept joueurs sur les vingt-trois Springboks inscrits sur une feuille de match devront être de couleur. De plus, parmi ces sept joueurs, deux devront obligatoirement être noirs. Selon Oregan Hoskins, le président de la SARU, ce plan n'a pas seulement pour but de « mettre des joueurs noirs sur le terrain » et n'est pas qu'une affaire de quota. Il précise, via IOL, que « le rugby sera introduit après de 150 000 enfants d'école primaire quand le nombre de femmes présentes dans les administrations sera augmenté de 40%. Ce plan est essentiel pour que le rugby maintienne sa place parmi les leaders du sport sud-africain. »

Dans une conférence de presse donnée pour expliquer cette décision, Jurie Roux, directeur général de la SARU, s'est également défendu contre le terme de « quota » :

Il ne s'agit pas juste d'un nombre de joueurs, mais d'une transformation globale du rugby sud-africain. La majorité des supporters et des joueurs – à l'école, comme dans les clubs – sont noirs. Parmi les jeunes sud-africains de moins de 18 ans, 84% sont noirs et nous voulons les récupérer.

En Afrique du Sud, la question de la place des personnes de couleurs dans la société est centrale depuis la fin de l'Apartheid, en 1994. Ce plan, le fruit d'un travail de deux ans, avait déjà fuité il y a quelques mois suite à la décision du sélectionneur national, Heyneke Meyer, de rappeler des vétérans (Botha, Matfield, Smith, Burger...) plutôt que donner leurs chances aux jeunes talents de couleurs. « À force de se marginaliser, notre sport était en péril, » précise Roux.

Un casse-tête pour Heyneke Meyer ?

Le but, à terme ? Arriver à 50% de joueurs non-blancs d'ici la Coupe du monde 2019 dans les équipes alignées en Currie Cup, les sélections de jeunes, l'équipe nationale à 7 et à 15. Possible, si, comme le précise Roux, le réservoir des Springboks puise dans ces 84% de jeunes noirs dans le pays. Sauf qu'à l'heure à l'actuelle, la grande majorité des joueurs sélectionnables avec l'équipe nationale sont blancs. Or, le sélectionneur, Heyneke Meyer se retrouve dans l'obligation d'avoir sept joueurs de couleurs dans son équipe. Celle-ci en pâtira-t-elle ? Il est un peu tôt pour le dire, mais si l'on regarde d'un peu plus près la dernière feuille de match de l'Afrique du Sud (face au Pays de Galles), on s'aperçoit que 6 joueurs - 2 métis (Cornal Hendricks, Nizaam Carr) et 4 noirs (Lwazi Mvovo, Tendaï Mtawarira, Oupa Mohoje, Trevor Nyakane) – correspondaient aux nouvelles « normes » de la SARU. Si le match avait eu lieu dans quelques mois, Meyer n'aurait donc pas été dans les règles.

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De mieux en mieux au pays de l'arc en ciel: On vire les blancs de leurs boulots:


"Eskom, première compagnie sud-africaine d’électricité et dixième fournisseur au monde a reçu un ultimatum pour réduire son nombre d’employés blancs de 44,3 % au cours des cinq prochaines années. Cela signifie que 3 389 blancs devront prendre la porte. Cette demande fait partie du programme fédéral « Black Empowerment ».

Pendant des années Eskom a été poussée à n’engager que des non-blancs. La firme déclare d’ailleurs que c’est un souci majeur que de trouver des candidats non blancs assez qualifiés. Actuellement les cadres intermédiaires chez Eskom sont à 30 % blancs et à 21% pour sa main-d’œuvre qualifiée.

Parmi les 3 389 employés qualifiés de race blanche dont va se séparer Eskom, 1 081 sont des ingénieurs et des administratifs, afin d’améliorer sa politique de discrimination positive vers les hauts postes.

Ces détails proviennent du syndicat Solidarity – principale représentation des salariés en Afrique du Sud – qui précise que service public d’électricité reflétera alors la démographie nationale au 31 mars 2020.

“Selon ces objectifs, il y a environ 3 400, soit 44 %, d’employés de race blanche en trop chez Eskom. Les niveaux d’emploi qui seront les plus durement touchés sont ceux de spécialistes expérimentés et de cadres intermédiaires. Les syndicats doivent maintenant être consultés sur les nouveaux plans d’Eskom,” a ajouté Dirk Hermann le directeur général de Solidarity.

“Nous sommes complètement abasourdis par ces nouvelles demandes. Eskom connaît actuellement une crise et nous, ainsi que d’autres syndicats, devons maintenant travailler avec eux sur ces mesures très agressives. On devait plutôt parler avec eux sur des solutions à trouver pour faire face à la crise actuelle. »

Solidarity a déclaré que les postes visés sont d’une importance cruciale pour Eskom qui doit déjà faire face à des plans sociaux en série.

« Sur les 3 400 blancs environ qui doivent partie, 3 200 occupent des postes critiques aux niveaux techniques et managériaux, » précise Hermann.

Eskom étalera son objectif de 2020 sur cinq ans, selon des objectifs annuels par type de d’emploi, ajoute Solidarity.

Citant la documentation d’Eskom, le syndicat a déclaré que la démographie provinciale pourrait également rentrer en compte lors de la détermination des postes.

“Dans le cas d’Eskom cela peut aggraver la perte de compétences techniques. La majorité des centrales électriques du groupe est située dans le Mpumalanga. Dans cette province les Africains noirs constituent 90,8 % de la population totale,” dit-il.

En supposant que 1 000 personnes travaillant dans une centrale électrique, cela signifierait que seuls d’entre eux 92 peuvent être Blancs ou Indiens.

Dans le Limpopo, où se trouvent de nouvelles centrales telles que celle de Medupi, 95,4 % des habitants sont des noirs africains. Dans ce cas seulement 46 employés pourraient être blancs ou Indiens par tranche de 1 000 salariés.

« La priorité absolue d’Eskom est que les lumières s’allument, » a déclaré le parti de la DA (Democratic Alliance – parti anti apartheid) dans un communiqué ce dimanche (9 mars).

« Jouer la carte de la victimisation raciale ne servira à rien pour justifier des dysfonctionnements qui au final, pénaliseront les sud-africains pauvres et pour la plupart noirs. Les plans sociaux sont désormais une réalité quotidienne et touchent durement les plus défavorisés et la DA demande à Eskom d’utiliser les compétences de tous ses ingénieurs pour trouver une solution aux difficultés actuelles au lieu d’aggraver le problème. “

Le parti politique a cependant noté que l’Afrique du sud est confrontée à une grave pénurie d’ingénieurs. Le ministre des Sciences technologiques, Naledi Pandor, a récemment déclaré que malgré le nombre élevé d’étudiants inscrits chaque année en ingénierie, l’Afrique du Sud ne produit environ que 1 500 ingénieurs diplômés par an – dont seulement la moitié va travailler sur le terrain.

Le ministre a ajouté que la pénurie de professionnels en ingénierie signifie que nous n’avons pas assez professionnels disponibles pour les travaux en cours. Et cela ne tient pas compte des dernières instructions de ce gouvernement décidément très populiste"

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