COUPE DU MONDE. Les notes des Bleus : Dupont casqué mais pas coulé, Uini Atoniesque
Antoine Dupont a souvent joué très juste. Screenshot : World Rugby
Face à l'Afrique du Sud, les Bleus ont eu la vie très dure et s'inclinent, d'un point. Niveau notes, elles vont jusqu'à 8 et aucune ne va en dessous des 4,5. Puisqu'on ne note pas les arbitres.

Thomas Ramos (4,5/10)

Sur un nuage et dans la forme de sa vie depuis plus d’un an maintenant, son match a montré que jouer l’Afrique du Sud n’est jamais anodin. En dehors d’une première prise avec l’autorité du Major Gerald, il ne s’est jamais vraiment imposé dans les airs, l’un des gros points noirs tricolores du soir. Bien coffré en attaque, son 5/7 face au but fut en revanche précieux. Dommage pour sa pénalité lointaine en première période, qui échoue pour un mètre. Trois fois moins que l’avance qu’avait pris Kolbe pour contrer sa tentative de transformation de l’essai de Mauvaka. À moins que celui-ci n’ait un Usain Bolt dans chaque jambe
 
Pour être concis : sa plus pâle prestation depuis l’Irlande/France de février dernier… 

Damian Penaud (5/10)

S’il n’a pas fait un mauvais match, il est vrai qu’on en attendait forcément plus du facteur X et serial marqueur des Bleus. Qui a tout de même prouvé tout son altruisme en offrant le 1er essai de la partie à Baille en bout de ligne, alors que son 36ème essai en sélection lui tendait les bras, s’il tendait le sien. Dangereux et lucide sur l’ultime tentative de relance des Bleus depuis leurs 22 mètres, à la 77ème, aussi. En revanche, son duel avec Kolbe fut dur et tourna globalement à l’avantage du Sud-Africain. Comme lorsqu’il est pris par la vitesse de l’ancien toulonnais sur le jeu au pied à suivre de Kriel, qui plongeait en-but (26ème). A son débit, dans l’euphorie, un en-avant un peu grossier sur un temps fort français au retour des vestiaires, aussi. Mais était-ce la chose la plus grossière de ce match, franchement ? 
Pour être concis : Pas un grand soir, pour le meilleur marqueur du Mondial. 

Gaël Fickou (5/10)

S’il a été plutôt difficile à mettre au sol ballon en main durant ce match, la Fick a, dans la lignée de son année, tout de même semblé perdre un peu de sa magie. Cela s’est confirmé face aux Boks, même si sa partie fut tout de même propre, globalement. Des bons choix aussi pour éviter là rush défense des Sud-africains sur les extérieurs, mais pas non plus démoniaque en défense. Il est aussi fautif sur la réception de ballon haut qui amène l’essai de Arendse. Toujours plus facile à dire qu’à faire, mais à ce niveau-là, une étincelle se transforme vite en brasier, vous le savez. 
Pour être concis : cohérent, à défaut d’être transcendant. 

Jo Danty (7,5/10) 

Danty, c’est l’un des contrats de confiance de ce XV de France. Il fut souvent utilisé comme point d’ancrage des Bleus, et pas qu’au-milieu du terrain. Tel un 9ème avant, on le vit souvent venir prendre les ballons près des lignes pour faire parler sa puissance, là où les Bleus en manquaient parfois. Avec brio. Un match avec beaucoup de cœur de la part du titi parisien, qui a fait jeu égal avec - le déménageur du Cap - Damian De Allende dans le domaine de la puissance. Dommage qu’aucun de ses grattages ne furent récompensés… 
Pour être concis : le numéro 12 qu’il vous faut.

Louis Bielle-Biarrey (4,5/10)

20 ans à peine, une poignée de capes et une mine pouponne peut-être encore trop frêle pour suffire à un petit dej de Duane Vermeulen ou RG Snyman : est-ce pour cela qu’il fut si visé sur les jeux au pied décroisés sud-africains ? Tendre en couverture, pris (avec plus ou moins de flagrance) par deux fois sur les deux premiers essai sud-africains… En revanche, sa vitesse de course a souvent permis aux Bleus de mettre les Boks sous pression, dans les couloirs et même, plus rarement, en débordement.
Pour être concis : un match pas facile du tout à gérer pour un (jeune) ailier.

Matthieu Jalibert (5,5/10)

Face à une défense dans l’agression permanente de la ligne davantage, le Bordelais a mis du temps a trouver son rythme. En revanche, lorsqu’il trouve ses marques, sa vitesse et ses appuis n’ont que peu d’égaux, à son poste, et la defense des Boks a pu le vérifier a plusieurs reprises. À deux reprises, il ouvre des espaces aux Bleus qui s’infiltrent autour de lui. Ses sautées (et celles de Dupont) ont aussi parfois permis de trouver de l’avancée sur les extérieurs. Malheureusement, sa touche trouvée à reculons est pour lui. Son manque de densité face à la puissance d’Etzebeth, aussi. Cela fait baisser son appréciation générale même s’il est difficile de lui jeter la pierre face aux 2m03 et 122kg du colosse. 
Pour être concis : du talent et du déchet. 

Antoine Dupont (7/10)

En conférence de presse, il n’a pas mâché ses mots à l’égard de l’arbitrage. Il faut dire qu’en contraste fort avec son calme olympien et traditionnel, on a senti le capitaine des Bleus laissé tombé par trio arbitral. En incompréhension totale avec le sifflet de Ben O’Keefe de la première à la dernière minute. Sur le pré, le casqué d’un soir a essentiellement cherché à éviter les contacts. Tout en les prenant avec vigueur lorsque c’était nécessaire, comme face à Kolisi ou pour résister aux coudes de Kriel, plus proéminents que les bras d’Etzebeth.
Précis, dynamique, la qualité de ses choix et ses inversions du sens ont souvent permis aux Bleus de trouver des espaces où des décalages. A l’image de cette pénalité vite jouée dans les 22 mètres, où il envoie Mauvaka à l’essai (22e). Son influence dans le jeu a semblé baisser d’un ton en seconde période, malgré un franchissement net dans le fermé après une touche volée. Sa prestation demeure tout de même franchement bonne, lui qui fut opéré de la pommette il y a 24 jours, on le rappelle.
Pour être concis : même à 60%, il reste le meilleur demi de mêlée d’Europe, disait Mola. Peut-être même du monde, serait-on tenté d’ajouter. 

Greg Alldritt (7/10) 

Au four et au moulin, comme toujours. S’il n’a pas à chaque fois réussi à gagner les collisions face aux molosses Sud-Africains, il n’a jamais reculé et a baissé la tête à chaque fois en mettant beaucoup de vitesse dans ses interventions. Une belle avancée à la 51ème minute pour mettre les Bleus dans le sens de la marche. Il finit le match en boitant, remplacé par Sekou Macalou (69e), qui découpait sous son premier renvoi. Avant de subir la pareille, peu après. 

Pour être concis : moins dominant que sur ses 2 premiers matchs, mais 3 étoiles quand même. 

7. Charles Ollivon 7,5/10

Le grand Charles fut une nouvelle fois géant, ce dimanche soir. Adroit dans les airs malgré beaucoup de pression mises par les Sud-Afs, le flanker de 30 ans fut l’un des Bleus avec le plus d’activité. Parfait relai de ses 3/4, à l’image de ses soutiens offensifs rapides et de sa présence à l’intérieur de Jalibert lorsque celui-ci faisait parler ses appuis en seconde période. Au four et au moulin en défense aussi, comme sur ce plaquage sur Kolbe alors qu’il allait se lancer. 

Pour être concis : du très haut niveau. 

6. Anthony Jelonch 5,5/10

Certes, il s’isole un peu sur une charge en début de match et se fait gratter le ballon qui engendrera le premier essai sud-africain. Certes, il se faisait arracher un ballon à l’impact juste avant de sortir. Mais quel engagement sur tous les fronts, que ce soit sur ses charges comme en défense, où il fut le seul tricolore à véritablement découper du Sud-Af, à l’image de son plaquage sur son vis-à-vis Kolisi. Il a aussi pas mal avancé dans l’axe, en relevant les ballons. Pas suffisant selon certains observateurs, mais face à cette équipe sud-africaine, sa présence ne souffrait d’aucun doute. Remplacé par François Cros (51e) qui s’est démultiplié en défense. 

Pour être concis : trop de déchets, mais quelle intensité ! 

5. Thibaud Flament : 6/10

La Flamme s’est dévoué sur les tâches obscures et l’a très bien fait. Toujours rapide au soutien, il a montré une nouvelle fois qu’il n’était pas qu’un joueur de ballon dévoreur d’espaces. En défense, il a cisaillé, au jambes, tout ce qui passait dans sa zone, sans jamais se manquer. Sa sortie à la 50ème fut presque trop précoce, même si Romain Taofifenua colle une grosse charge d’entrée.

Pour être concis : monsieur 100%. 

Cameron Woki (5/10) 

Volontaire, oui, mais en grand manque de densité. S’il n’a que rarement reculé, il n’a jamais avancé à l’impact, malgré toutes ses tentatives. On le vit aussi impérial en touche, mais n’a que peu tenté de se servir de son jump et de sa lecture pour tenter d’aller contrer les lancers sud-africains. Dommage. D’autant que sa claquette sur une chandelle, dans le camp français et alors qu’il aurait largement pu tenter de la prendre à deux mains coûte très cher et aboutit à l’essai de De Allende. Grosse erreur… Pénalisé pour avoir gardé le ballon au sol (70eme), même si Kwagga Smith attaque le sol comme un épagneul qui voudrait déterrer son os. 
Pour être concis : maître de la touche, pas du reste. 

3. Uini Atonio : 6,5/10

Fer de lance de ce maul ravageur qui entraîne le premier essai de Baille (4ème). Il fut aussi percutant ballon en main, même si les Boks ne se sont pas échappé et l’on souvent pris à 2 ou 3. Mais il consommait du monde à chaque fois. D’ailleurs, sa sortie a fait beaucoup de mal aux Bleus, que ce soit dans le jeu comme en mêlée. 

Pour être concis : un match Atoniesque. Difficile de se dire que c’était son dernier en Bleu. 

Peato Mauvaka (8/10)

 Le meilleur français de la soirée, c’est lui : une grosse percée plein axe dès le début de match, un dynamisme permanent, une justesse technique improbable pour le poste… En plus d’être parfait sur les fondamentaux. Moins combattif que Marchand au près, il a une nouvelle fois prouvé qu’il n’y avait en revanche pas débat dans le jeu. Son angle de course et son soutien de Dupont lui offre aussi un nouvel essai, son 9ème en Bleu, à 26 ans. Il n’a pas baissé de rythme en seconde période, jusqu’à sa sortie à l’heure de jeu. 
 
Pour être concis : le meilleur français du Mondial, c’est probablement lui. 

Cyril Baille (6/10)

Remuant, dynamique et souvent bien placé, Cissou s’est offert le premier doublé de sa carrière. Malheureusement, il se faisait prendre en mêlée fermée et sanctionner à la 34eme minute. À son débit, on note aussi cette claquette mal réalisée (même si l’intention était bonne) qui aboutit à l’essai de Kolbe. Remplacé par un Reda Wardi pour qui il est difficile de lever la tête, mais qui avance toujours. Et qui se fait arracher le dernier ballon du match...
Pour être concis : de retour à son meilleur niveau.
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Notez les joueurs a généralement pour principal intérêt de montrer le niveau de performance et l'homogénéité de l'équipe.
Dans le cas de ce match il me semble difficile de se prêter à l'exercice, tellement la faillite vient davantage de la mauvaise préparation de ce match que de défaillances de certains.
Les mauvais positionnements, la mauvaise complémentarité du 9 et du 10, l'incapacité à poser le jeu, les erreurs de mains (Penaud), résultent, il me semble, davantage d'un manque tactique, d'organisation et d'un choix inadapté de joueurs.....quant au coaching...
Quant au réservoir de joueurs (influents et performants) il est très limité à force de blessures et de manque de temps de jeu.
Je m'étais fait vertement reprendre ici-même lorsque j'avais exprimé mes inquiétudes sur la gestion des titulaires et des doublures, mais force est de constater que banc n'a rien apporté, voire le contraire, car non seulement on a remplacé les joueurs qui tenaient la route (Flament), mais pas remplacé les cramés (Dupont). De plus, je rejoins certaines remarques faites ci-dessous : pourquoi Cros en finisseur, alors qu'il aurait été si utile d'entrée ? pourquoi pas Woki en finisseur et pas Tao d'entrée ?
Le contexte a été mauvais (arbitrage), mais je me répète, je ne comprends toujours pas comment ce match crucial a été si (peu) préparé ?

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