Ce samedi au Principality Stadium de Cardiff, Northampton Saints et l’Union Bordeaux Bègles vont s’affronter pour la 30ᵉ finale de la Champions Cup, un duel inédit qui opposera l’expérience anglaise à la fraîcheur girondine. Les Saints, déjà champions en 2000 et finalistes malheureux en 2011, auront pour mission de renouer avec leur passé glorieux, tandis que Bordeaux, pour sa première finale européenne, brûle d’ambition et veut écrire sa propre légende.
La presse anglaise divise : respect pour l’UBB, confiance dans les Saints
Le Guardian insiste sur la nécessité pour Northampton de conserver son ADN offensif, incarné par Fin Smith et Alex Mitchell, sous peine de se faire déborder dans les rucks et sur les ailes. Face à eux, Bordeaux pourra compter sur deux rafales de vitesse : Damian Penaud, avec un record de 12 essais cette saison, et Louis Bielle-Biarrey, dont le dynamisme a dynamité la défense toulousaine en demi-finale. Dans le pack, le choc des générations opposera le jeune flanker Henry Pollock, déjà salué pour sa défense et ses courses, au percutant Pete Samu, qui jouera son dernier match avec Bordeaux avant de rentrer au pays.
Outre-Manche, le Telegraph salue « une finale entre deux des attaques les plus léchées d’Europe », tout en soulignant le travail de Phil Dowson avec Northampton. Les Saints sont décrits comme une équipe « mûre, patiente, et diablement efficace dans les zones de marque ». Et ce, malgré les blessures qui touchent des joueurs clés comme Curtis Langdon, Alex Coles ou George Furbank. Le coach des Saints met en avant la cohésion et l’engagement de son équipe pour surmonter ces défis. Car l’UBB n’est pas sous-estimée : The Times insiste sur « l’explosivité de Penaud » et la capacité de Jalibert à « changer un match en un éclair ».
Clés du match : conquête, rythme et précision
Un point revient souvent : l’impact physique. Le Guardian avertit que « si les Saints ne contrôlent pas les collisions dès les premières minutes, Bordeaux pourrait les faire exploser à l’impact ». L’absence de Tom Pearson, blessé, est vue comme une vraie épine dans le plan de jeu anglais.
Pour la presse britannique, la conquête sera un élément décisif : le camp qui dominera les touches et imposera son rythme d’entrée pourra dicter le tempo. Les soutiens et les déblayages devront être irréprochables. Bien que ces deux équipes soient tournées vers l'attaque, la défense sera primordiale au même titre que la discipline. Par ailleurs, les duels au sol seront cruciaux pour récupérer ou conserver l’ovale : maîtrise des turnovers, plaquages contestés et contre-rucks seront sous les projecteurs, à l’instar de la performance de Northampton face à Leinster en demi-finale.
The Times rappelle que Northampton n’a plus inscrit son nom au palmarès depuis 2000 et que la défaite face au Leinster en 2011 (22-6 à la pause, retour fatal en seconde mi-temps) reste gravée comme une leçon d’humilité. Cette fois, Phil Dowson mise sur une cohésion sans faille et l’apport de cadres comme Freeman pour surmonter la pression et faire la différence. Chez les Girondins, la sérénité vient de leur parcours sans faute en phases de poules et de la construction d'un groupe déterminé à rentrer dans l'histoire en remportant un premier titre.
Chez les Irlandais, l’amertume et l’admiration
Après l’élimination du Leinster en demi-finale, la presse irlandaise ne cache pas une pointe d’amertume. The Irish Independent parle d’une défaite « incompréhensible » mais admet que Northampton « a su tuer les temps forts mieux que personne ». En revanche, l’UBB séduit. The42.ie va jusqu’à comparer le jeu bordelais à celui « d’une équipe de Super Rugby à son meilleur » avec un jeu en mouvement, de l’audace et un flair presque latin. On retrouve aussi beaucoup de respect pour la montée en puissance de joueurs comme Depoortere ou Bochaton, encore quasi inconnu du grand public international.
Côté admiration, Damian Penaud concentre les louanges. « Il joue à un niveau où chaque ballon peut devenir une action de highlight. » Sans oublier Bielle-Biarrey, auteur de 31 essais en 27 matchs cette saison, et décrit par la BBC comme « un éclair bleu et rouge dans une forme éblouissante ». Damian Penaud voit cette finale comme une étape cruciale pour asseoir son héritage, selon FloRugby. Son association avec Bielle-Biarrey sur les ailes pourrait être déterminante pour percer la défense des Saints.
Une finale aux allures de choc de styles
Ce que révèle cette revue de presse, c’est un vrai contraste dans les visions du jeu. Là où les Anglais mettent en avant le réalisme et la stratégie, les observateurs étrangers louent la prise d’initiative bordelaise. On retrouve ici une opposition entre une structure anglaise rassurante et une french touch enthousiasmante mais parfois trop friable en finale.
D’un côté, un club historique en pleine renaissance, bien ancré dans le système britannique ; de l’autre, une UBB qui s’est construite dans le tumulte mais arrive avec des certitudes, une dynamique et un groupe qui joue libéré. Les bookmakers voient une rencontre serrée, à deux ou trois points près. Ce qui laisse présager un final haletant. Le facteur X ? Le banc, selon la plupart des commentateurs étrangers. Et à ce petit jeu, l’UBB semble mieux armée avec ses finisseurs habitués aux matchs à haute tension.
doudoutartine
Comme déjà dit précédemment, c'est bien beau d'avoir la patrouille de France derrière, si la piste d'envol n'est pas bien "préparée" ils auront du mal à décoller !
Donc c'est au 8 de devant de sortir l'artillerie lourde ! Dans ces conditions ça devrait le faire. . .
jujudethil
Attention pour que ça parte bien sur les ailes du côté de Bordeaux, il faudra d’abord que le ballon soit sécurisé devant.