RUGBY. 6 NATIONS. Un XV de France à réaction renverse l'Angleterre dans un Crunch endiablé
Ce samedi à Lyon, le XV de France affrontait l'Angleterre en clôture du Tournoi des 6 Nations. Un match tendu qui a souri aux Bleus. Crédit image : Screenshot France 2
Ce samedi à Lyon, le XV de France affrontait l'Angleterre en clôture du Tournoi des 6 Nations. Un match tendu qui a souri aux Bleus.

Choc au sommet ce samedi à Lyon entre le XV de France et l'Angleterre. Le ton avait été donné par Galthié dans la semaine : ça allait taper fort. Et les supporters avaient compris que ce ne serait pas une partie de plaisir. Et ils ont donné de la voix en conséquences. Une ferveur qui a sans nul doute galvanisé les Bleus, auteurs d'une bonne entame. Après une belle course de Penaud en bord de touche, ce sont les avants qui ont pris leurs responsabilités dans l'axe. Les Tricolores avaient clairement des fourmis dans les jambes.

Une domination symbolisée par le nombre de plaquages lors des premières minutes : 17 pour l'Angleterre, 2 pour la France. Si les Bleus n'ont pas inscrit de points, ils ont marqué les Anglais avec un remplacement précoce de Furbank par Smith. Malgré tout, c'est contre le cours du jeu que les visiteurs ont eu la première occasion, convertie par Ford face aux perches à la 12e. Au quart d'heure, les Tricolores dominaient clairement les statistiques offensives, mais le rythme était haché par les fautes de mains.

Une relance de 80 mètres

Un faux rythme qui convenait parfaitement aux Anglais et à leur jeu au pied. Mais qui a finalement permis à la France d'égaliser par Ramos après un bon grattage de Marchand puis d'inscrire un premier essai. Tout est parti d'un contre en touche de Cros. Le ballon a rapidement été écarté jusqu'à Fickou. En cannes, le centre a pris l'intervalle et servi Barré qui a parfaitement joué le coup et fixé avant de donner à Le Garrec pour son deuxième essai en Bleu (10-3, 19e). Une sublime action de 80 mètres. Il n'en fallait pas plus pour enflammer un stade déjà bouillant.

Le deuxième essai n'était pas loin lorsque Penaud a mis les cannes plein axe et joué au pied pour Bielle-Biarrey. L'ailier bordelais était devancé par Smith, mais la France avait la main mise sur la rencontre. La pénalité de Ramos à la 32e a récompensé les efforts tricolores (13-3). Mais on se dit que la course d'Ollivon après un arrachage d'Atonio aurait mérité de terminer en Terre promise. L'ouvreur ajoutait trois nouveaux points à quelques minutes des citrons pour faire un premier break.

L'Angleterre s'accroche puis accélère

Une avance qui n'a finalement pas été aussi large que souhaitée par les supporters en raison de l'essai de Lawrence entre les perches sur la seule vraie action de l'Angleterre. Il fallait voir la mine déconfite de Servat sur le bord du terrain pour comprendre que cet essai faisait mal. Sans rien produire, et avec deux fois moins de mètres parcourus (202), les Anglais étaient à seulement six longueurs à la pause. Rageant quand on voit que les hommes de Galthié ont battu 25 défenseurs dans le premier acte. Les intentions étaient là et il ne manquait qu'un soupçon de réussite pour que le match bascule en faveur des Français.

Le réalisme était clairement anglais dans ce match. Dès la reprise, les hommes de Borthwick s'invitaient dans le camp français sous les yeux de Wilkinson et Lawrence doublait la mise pour prendre une longueur d'avance (16-17). Le discours à la pause portait ses fruits côté anglais tandis que les Tricolores donnaient l'impression d'être encore assis dans les vestiaires. Quatre minutes plus tard, Earl trouvait la faille entre Ramos et Depoortère pour envoyer Smith à l'essai (16-24).

Barré stoppe l'hémorragie

C'est le moment qu'a choisi Fabien Galthié pour faire entrer du sang neuf, avec Romain et Sébastien Taofifenua ainsi que Mauvaka, tandis que Baille, Marchand et Meafou laissaient leur place. Aux finisseurs de gagner le match. Mais avant cela, il fallait combler le trou de huit points. Sept l'ont été lorsque Barré a franchi la ligne de craie à la 57e, mettant ainsi fin à l'hémorragie. Le suspense était total et les supporters commençaient à faire de l'huile dans les tribunes. Ils ont alors donné de la voix, sentant que c'était le moment de pousser derrière les Bleus.

23-24 puis 30-24 après que Fickou a marqué son troisième essai. Une réalisation qui a découlé d'une touche ratée puis bonifiée par un extérieur du pied de Ramos récupéré par Penaud au nez et à la barbe des défenseurs anglais. À moins de 20 minutes de la sirène, la France n'était pas encore à l'abri d'un essai anglais. Mais elle avait repris les commandes de la partie. 

Des Anglais réalistes, des Français à réaction

Une pénalité manquée par Ramos à la 71e a maintenu le suspense dans une partie intense et indécise. Et le grattage sur Taofifenua n'a pas arrangé les affaires des Français, l'Angleterre allant en touche à la 74e pour tenter de tuer le match. Une fois de plus, le réalisme appartenait à la rose avec un nouvel essai par Freeman en coin. Ford ne se gênait pas pour transformer et donnait ainsi un point d'avance aux visiteurs avec moins de cinq minutes à jouer.

Une fois de plus, les Tricolores réagissaient et alors que l'espoir d'un succès semblait s'envoler, ils récoltaient une pénalité sur la ligne médiane. Malheureux sur son précédent coup de pied, le Toulousain prenait ses responsabilités et logeait l'ovale entre les perches. Ne restait plus qu'à gérer le renvoi pour s'offrir un succès dans ce Crunch 2024. Deux points, 33-31, qui suffisent au bonheur des Bleus et de leurs supporters, heureux d'entonner l'hymne du XV de France by Gala à gorge déployée. 

Vous devez être connecté pour pouvoir participer aux commentaires

En gros, c'est ça... Les Bleus auraient pu tuer le match en évitant fautes de mains, mauvaises connections et décisions... "À réaction(s)", mais en raison de fautes de défenses un peu grossières, surtout au coeur, Fickou, son mea culpa post-match, Depportère, Barré, Bieille-Biarrey... Surprenant pour une équipe qui avait fait de la défense un de ses nucléotides...
Cros a été monstrueux, surtout dans le premier acte mais aussi dans le second, même si on a été un peu surpris de le voir replacé en 8 à l'entrée de Roumat, qui occupe le poste au Stade Toulousain... Barré a été bon en attaque, l'essai de Le Garrec, moins (encore) sur les ballons hauts et en défense... Ramos, à son niveau, très haut, et c'était touchant de voir son émotion en itw post-match... Le Garrec, en deux titularisations, a montré que Lucu avait du taf pour le challenge, il s'est d'ailleurs fait engueuler sur son premier ballon après son entrée...
Bravo aux garçons pour le mental et le beau combat, nul doute qu'avec les bons skills et le bon coaching, les failles défensives devraient disparaître et donner à l'équipe les moyens de faire peur, à nouveau...