J'en ai bavé pour assister à la conf' unique de Galthié à Mongesty
Mongesty, enfin arrivé !
Ce mercredi avait lieu la conférence de presse de Fabien Galthié, non pas à Paris, mais à Mongesty, village qui l'a vu naître.

"Salut, ce serait cool de t'envoyer à la conférence de presse de Fabien Galthié dans le lot mercredi." J'ai dû vérifier à plusieurs reprises que ce n'était pas un spam dans mes mails, mais c'était bien la directive reçue. Je suis dur, j'étais tout de même heureux et fier de pouvoir participer à une conférence de presse du staff qui gagnera le prochain 6 Nations. Mais si vous ne connaissez pas Mongesty, vous ne connaissez pas la France et son charme. Durant tout le trajet, mes yeux n'en revenaient pas de ce que l'Hexagone avait à nous proposer. Forêt, grande étendue, champ à perte de vue, viaduc, montagne et environ 8 chats noir traversant sur les 20 derniers kilomètres. Les planètes étaient alignées pour ce grand jour.

Tut tut

C'est le moment de partir, et pour cela, je dois récupérer une voiture, car les transports en commun n'ont rien de commun jusqu'à Mongesty. Il aurait fallu que j'enchaîne trains, bus et stop pour finir enfin dans la commune qui a vu naître son champion : Fabien Galthié. C'est parti malgré quelques embûches et les 120 km/h que je ne pouvais dépasser, pour le bien de mon permis mais surtout pour le bien de la voiture. À 121, elle me faisait comprendre qu'il fallait que je ralentisse en lâchant le pare-soleil passager dans l'habitacle. Mais pas de soucis, l'autoroute est fluide et France Inter m'accompagne avec douceur. Le GPS m'informe de sortir à Saint-Cirq-Lapopie (une pensée pour Stéphane Bern et La carte aux trésors que mes parents nous obligeaient à regarder). "Dans 500m, tournez à gauche", cette voix robotique n'a jamais fait ce trajet pour me dire ça. Je me retrouve dans une propriété privé qui ressemble beaucoup trop aux maisons des films d'horreur à mon goût. Point sécurité en vérifiant si j'ai de quoi me défendre en plongeant ma main dans le sac. Résultats ? Des Ricola goût cassis. Demi-tour, je change de GPS qui lui, m'indique la bonne route. France Inter me lâche et je me vois déjà finir comme Leonardo DiCaprio dans The Revenant, mais cette fois-ci à me réchauffer dans une carcasse de blaireau. 

"Il faut que tu gonfles les pneus, j'ai oublié de le faire", j'allais oublier, c'est ce que m'a demandé de faire mon frère. Mais le cerveau humain choisit souvent de se remémorer l'important quand il est en danger et là... Je lui ai forcé la main une fois arrivée sur une départementale aussi large que les épaules de Baptiste Serin. Je m'enfonce dans le Lot avec une voiture immatriculé 31 et je pense que c'est aussi dangereux qu'un 75 à Marseille ou un 75 en Corse ou un 75 en Espagne. Un 75 tout court finalement. Mais les caprices de la route ont fait qu'à mon arrivée, tout le monde était déjà assis au chaud. Plusieurs supporters et beaucoup de Mongesticois sont présents pour accueillir le nouveau staff du XV de France. Pas grave, je suis heureux d'arriver à Mongesty, village de 335 habitants, soit le nombre de joueurs utilisés en équipe de France sur les 6 dernières années. Si on les avait tous mis au même endroit, on aurait pu appeler ça Marcoussis, ça aurait été drôle. 

La conf'

C'est bien de dire à moitié les mots comme "la conf'" pour conférence de presse. Ça fait habitué de la chose et très professionnel. La conf' se passe très bien, beaucoup de journalistes étaient déjà présents au Japon et je m'en suis rendu compte lorsque tout le monde se tutoyait, même les entraîneurs du XV de France. La salle ne peut accueillir plus de 100 personnes. 100 personnes qui suivent le régime Comme J'aime de Bernard Canetti. Une petite scène à disposition du staff, où Fabien Galthié et Raphaël Ibanez sont présents. Dehors, ça s'agite aux fenêtres. Tout le monde souhaite apercevoir le nouveau staff du XV de France, mais surtout, Fabien Galthié, la star du jour. L'ambiance est pure et complètement rugby. Redonner les valeurs et une identité au XV de France devait passer par là.

"Je pense que c'est bien parce qu'il est revenu aux sources. Il aurait pu faire sa conférence de presse à Paris et les gens qui sont là c'est des gens du cru. Je suis content de ça, on est venu avec le petit, il adore le rugby. Mis à part ça, ils sont simples. Ils arrivent, tu leur serres la main, tu peux les approcher", déclare un habitant de Mongesty.

Sur place, tous les habitants se disent fiers et heureux de pouvoir accueillir un événement pareil, mais les caméras les ont plus impressionnés que la popularité des personnes présentes. Des gens ont fait le déplacement des villages alentours pour espérer voir le staff et c'était chose faite. Très accessibles, ils n'ont pas hésité à prendre du temps pour les gens qui ont bravé le froid, comme ma voiture. La conf' s'est terminée par un buffet proposé à la presse mais également aux personnes qui le souhaitaient. Tous se mélangeaient autour d'huîtres et de bière du coin. Imaginez-vous une réception d'après-match, mais cette fois-ci qu'avec des directeurs de matchs. Puis enlevez-vous cette horrible image. À l'issue de ce "graillou", direction Cahors.

"On est venus pour ça, bien qu'on soit dans un petit village un peu retiré de tout. J'espère qu'ils vont changer, que dans 4 ans, on va la toucher cette Coupe du monde. On s'est fait voler il y a 8 ans. Cette année, on a de bons joueurs mais on fait des bêtises. J'attends qu'ils participent dans les petits villages, dans les petites équipes, parce que c'est en train de disparaître, ce rugby de campagne que nous on pratique. Ils ont d'autres objectifs qui sont au niveau mondial et national, mais développez pour que les gosses participent et que les écoles de rugby évoluent", 

L'avenir

La suite du programme est un entraînement avec l'école de rugby de Cahors, ville que je ne connaissais pas. Ces petites ruelles sont magnifiques, mais il faut bien avouer que descendre de sa voiture et croiser un agent de la mairie chantant du Earth, Wind & Fire n'était pas au programme. Pour l'occasion, et Mongesty ne disposant malheureusement pas de club de rugby, le staff du XV de France a décidé de se diriger vers Cahors où l'école de rugby les attendait. Fabien Galthié est passé par toutes les sections jeunes pour partager un bout de match avec eux et tout ça, en jean. Les parents étaient ravis de voir autant de monde autour de leurs enfants, de voir que là-haut on ne les oubliait pas. Tous étaient heureux de répondre aux quelques questions, sauf un qui m'a fait compatir envers les journalistes de Quotidien. Premier râteau de ma vie depuis Sarah au lycée. En faisant le tour, les sourires des enfants poussaient les nuages et la plupart ont sûrement dû faire le meilleur entraînement de leur vie sous les yeux des grands noms comme William Servat, Karim Ghezal ou Shaun Edwards.

Cadre, enfants et Galthié. Tout était réuni pour une belle après-midi.

"Je trouve que c'est un super souvenir pur eux, ils ne le vivront qu'une fois dans leur vie, pas deux certainement. À moins qu'un jour, il y en ait un qui sortent du lot ! C'est super pour eux et très sympa de la part de Fabien Galthié. Même si Galthié, c'est plus notre génération à nous. ", me dit une mère de joueur.

La cause commune du rugby est bien présente : la fraternité par le jeu et la solidarité par l'équipe. Fabien Galthié et son staff ont lancé un message à la planète rugby, mais également au rugby français. Se retrouver autour de ce qui a fait la grandeur du rugby français est ce qui peut arriver de mieux au XV de France. Rappeler les clubs formateurs en venant à Mongesty. Rappeler les bénévoles avec la salle prêtée par le maire du village. Rappeler la convivialité avec ce buffet ouvert à tous. Mais surtout rappeler ce qui fera la grandeur du rugby avec cet entraînement avec une école de rugby. C'est Fabien Galthié lui-même qui le dit : "le rugby vient d'en bas, c'est les presque 1900 clubs qui le font."

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C'est un geste fort ce retour aux sources ! Peut être qu'il faudrait délocaliser les matchs du tournoi là-bas aussi pour les gagner. Le bus anglais qui se perd ou qui est trop large pour la route ? Et hop, forfait (bilan de l'ére Galthié un nul une victoire)

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