De Sarcelles au XV de France, les destins croisés de Sekou Macalou et Judicaël Cancoriet
A gauche, Judicaël Cancoriet, et à droite, Sekou Macalou, sous le maillot de Sarcelles en minimes. Crédit photo : Instagram @macalou.s
Formés à Sarcelles, les deux joueurs pourraient débuter chez les Bleus face aux All Blacks. Le début d'une belle histoire ?

Trois, c’est le nombre de joueurs ayant porté maillot de Massy par le passé, récemment sélectionnés par Guy Novès pour affronter les All Blacks : Mathieu Bastareaud, Sekou Macalou et Judicaël Cancoriet. Mais trois, c’est aussi le nombre de joueurs tricolores passés par le club de Sarcelles. Si l’historique Rabah Slimani a ouvert la voie, deux des petits derniers appelés sont également passés par la formation du Val d’Oise, actuellement en Honneur. Et - tiens, tiens ! - il s’agit encore de Sekou Macalou et Judicaël Cancoriet. Deux troisième-lignes estampillés “nouvelle génération”, amenés à prendre du poids au sein des Bleus. Jusqu’à la prochaine Coupe du monde ?

La case Pro D2 comme rampe de lancement

Entre Macalou et Cancoriet, c’est l’actuel joueur du Stade Français qui fait parler de lui le premier. D’un an l’aîné, il représente la France sur le circuit mondial à 7 et fait ses débuts en Fédérale 1 sous le maillot massicois (2013-2014). Il enchaîne la saison suivante à l’étage supérieur, avant d’exploser médiatiquement chez les U20 grâce à une percée monumentale dans le Tournoi de la catégorie, face à l’Irlande.

VIDEO. 6 nations U20. Sekou Macalou signe un sublime exploit personnel face à l'IrlandeLa suite, on la connaît : pas toujours titulaire dans la capitale, il crève l’écran face au Munster ou lors d’un derby francilien en octobre 2016. Conséquence, il gagne peu à peu du crédit en club… et dans l’esprit des supporters, charmés par le potentiel du joueur. Guy Novès le remarque, et Macalou est l’un des trente jeunes joueurs placés sur la liste “Développement” de la FFR.

Une liste sur laquelle figure également Judicaël Cancoriet. Moins spectaculaire ballon en main, sa trajectoire est pourtant aussi rapide qu’attendue. Logique pour un joueur sélectionné dans toutes les équipes de France de jeunes et membre du Pôle France en 2014/2015. Cette saison-là, le flanker débute en Pro D2 dans le 91, se retrouve surclassé chez les U20 pour le Mondial et termine sa formation au RCME. Avant de prendre la direction de Clermont l'été venu. Il y retrouvera Mickael Simutoga ou Yohan Beheregaray, croisés à Marcoussis en même temps que les Antoine Dupont, Anthony Belleau ou Anthony Jelonch. Génération dorée ?

Les U20 plutôt que les phases finales du Top 14

En Auvergne, la première saison est difficile sur le plan comptable avec seulement 268 minutes disputées. Mais Franck Azéma apprécie le profil d’un joueur capable de franchir et de plaquer à tout-va. Il envisage même de l’utiliser en phases finales avant de se prendre en pleine face une nouvelle sélection pour le championnat du monde juniors. Dans les colonnes du Midi Olympique, le coach asémiste lâche à l’époque :

Au moment où ce gamin s’apprête à disputer une phase finale de Top 14, il va partir faire une Coupe du monde junior qu’il a déjà disputée l’année dernière. On va me faire croire que c’est d’un meilleur niveau qu’une phase finale de Top 14 ? Que c’est mieux pour le développement du joueur ? Ça me fout les glandes.

Heureusement, l’histoire ne s’est pas arrêté là.

Champion de France et Barbarians

En 2016/2017, c’est l’ascension pour Cancoriet, titularisé à treize reprises en Top 14. En finale face à Toulon, il est notamment préféré à Peceli Yato et prend place dans la 3e-ligne aligné au Stade de France avec Damien Chouly et Fritz Lee. Au bout, le Bouclier de Brennus… et une sélection chez les Barbarians pour une tournée en Afrique du Sud, preuve que le maillot bleu n’est plus très loin. Et maintenant, la confirmation ? Pour le Clermontois… comme pour le Parisien, utilisés à six et sept reprises, toutes compétitions confondues. Leurs statistiques en Top 14 parlent d’elles-mêmes :

Appelé dans le groupe initial pour défier les Blacks, Cancoriet a profité des nombreux forfaits au poste (Ollivon, Chouly, Camara…) pour se faire un place. Mais on ne peut s’empêcher de penser que sa sélection est surtout due à ses performances. Macalou ? Prévu pour affronter les Néo-Z en milieu de semaine, il doit sa promotion à la blessure de Fulgence Ouedraogo. Un vrai coup de pouce du destin. Et un clin d’oeil de l’histoire : comme Slimani avant eux, un soir de novembre 2013, les deux anciens de Sarcelles devraient connaître leur première cap face aux All Blacks. Le début d’une grande histoire ?

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Il y a un gros boulot à faire sur les quartiers et les banlieues pour le rugby. C'est remplis de gosses qui ont la haine, le rugby leur ferait énormément de bien, les sortirai de la morosité ambiante et ils s'éclateraient à s'envoyer un terrain !

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