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Une équipe allemande en Guiness Pro 14 ? Avec la Wild Rugby Academy, tout est possible !
Le rugby allemand lorgne sur la Guinness Pro 14.
Le Pro 14 vient d'accueillir deux équipes sud-africaines dans ses rangs. Et si c'était le tour des Allemands ?

Le rugby allemand est en plein essor ces dernières années. Depuis l’arrivée du milliardaire allemand Hans-Peter Wild et la création de la Wild Rugby Academy (WRA), les investissements et la médiatisation ne cessent d’augmenter. Le XV d’Allemagne est en constante progression et peut légitimement rêver à la qualification pour la Coupe du Monde 2019 au Japon. Après une victoire probante face à la Roumanie, 15ème nation mondiale, en février dernier, le manager général Robert Mohr dresse un constat lucide de la capacité de ses poulains : « on s’est rendu compte qu’on est capable d’exister ponctuellement sur des grandes rencontres comme contre l’Uruguay et la Roumanie, mais on n’arrive pas à être à un très haut niveau constamment sur le tournoi des 6 nations ». Un constat qui fait réfléchir à l’Academy. Et l’institution n’est pas à court d’idée.

Remédier au manque de compétition

La cause du problème est vite trouvée : le manque de compétition de haut niveau. « On n’a pas de compétition où les joueurs de la sélection sont poussés à bout pendant 6-7 semaines d’affilés », explique celui qui est aussi directeur sportif du Stade Français. Il est vrai que la plupart des joueurs du XV d’Allemagne jouent en Bundesliga 1, championnat hétérogène et peu disputé. Le champion sortant, le Heidelberger Ruderklub (HRK), a remporté la Bundesliga 7 fois sur les 8 dernières éditions et compte pas moins de 16 internationaux allemands dans son effectif.  Le manque d’adversité en championnat ne permet pas à l’équipe d’être compétitive au niveau européen, explique l’ancien deuxième ligne rochelais. Le HRK n’a pas réussi à se qualifier pour la Challenge Cup via le Continental Shield, compétition qualificative qui oppose 8 équipes issues des championnats italiens, roumains, géorgiens, russes et portugais. Malgré les précédents échecs, l’Academy voit cette compétition comme un formidable tremplin.

L'équipe type de la phase aller du tournoi des 6 nations :

H. Aounallah (Stade Dijonnais)

S. Liebig (HRK) - M. Coetzee (HRK) - J. Murphy (Ospreys) - P. Mathurin (HRK)

R. Parkinson (HRK) - S. Armstrong (HRK)

S. Ferreira (Eastern Province) - J. Els (HRK) - J. Otto (HRK)

M. Poppmeier (HRK) - E. Marks (Stade Rochelais)

D. Tussac (Castres) - M. Tyumenev (RC Strasbourg) - J. Nostadt (TSV Handschuhsheim)

Remplaçants : D. Barber (HRK), S. Füchsel (HRK), J. Schröder (TV Pforzheim), T. Vollenkemper (TV Pforzheim), T. Menzel (RC Strasbourg), C. Hilsenbeck (RC Vannes), 22. C. Von Grumbkow (HRK)

En lien étroit avec le HRK, l’Academy compte utiliser le Continental Shield comme un premier test au niveau européen. Pour cela, elle « commence à mettre des joueurs sous contrat pour former une équipe d’environ 25 joueurs et dans une structure professionnelle », raconte Tim Menzel, international allemand évoluant à Strasbourg. Ces joueurs sont ceux de la sélection allemande, jouant en grande majorité au HRK.  « Ils s’entrainent le matin et l’après-midi, tous ensemble et tous les jours, comme les clubs pros en France », poursuit le demi de mêlée strasbourgeois. Le premier objectif est de préparer les joueurs afin que le HRK puisse être compétitif au printemps 2018 lors du Continental Shield. Les joueurs  allemands seront dans la poule des clubs italiens du Femi-CZ Rugby Rovigo et du Rugby Viadana, et des Timisoara Saracens roumains. L’occasion pour eux de faire leur preuve face à des équipes issues de championnats plus confirmés et relevés que la Bundesliga 1. Mais pas seulement…

Le Guiness Pro 14 comme objectif

Le projet s’inscrit dans le long terme et les dirigeants de la Wild Academy voient bien plus loin que le printemps 2018. « L’idée, c’est de faire revenir des joueurs allemands qui jouent à l’étranger, au moins pour leur présenter l’option de revenir, et d’attirer d’autres joueurs éligibles en sélection et composer un groupe, une équipe compétitive en Allemagne qui s’entraîne tous les jours comme des pros », explique R. Mohr. Mais le but n’est pas de forger une équipe qui tuerait la concurrence dans le championnat, mais bien de se hisser au niveau européen. Pour cela, l’Academy souhaiterait créer une franchise qui rassemblerait ces joueurs qui s’entrainent en son sein. Cette franchise, que les intéressés appellent les Wild Titans, aurait comme objectif d’intégrer le Guiness Pro 14, la ligue celte qui vient d’intégrer deux équipes sud-africaines. « Il y a vraiment une volonté de la part du Pro 14 d’élargir, mais ça dépend vraiment de nos résultats avec l’équipe d’Allemagne », avance R. Mohr. Et les progrès sont encore à faire d’après l’ancien Rochelais, qui aimerait enrichir son effectif, jugé encore trop juste : « pour le moment ce sont les joueurs de l’équipe d’Allemagne, mais une grande compétition tout au long de l’année implique aussi pas mal de doublures, donc il faut doubler les postes et pour cela on ne privilégie pas forcément des joueurs allemands ».

Si ce projet n’en est encore qu’à ses débuts, il semble extrêmement attractif pour de nombreux partis. Les joueurs évoluant à l’étranger pourraient y voir une chance de revenir en Allemagne en tant que joueur professionnel, ce qui n’était pas possible avant. « Si ce projet tient la route, ça serait super de faire partie de l’aventure, tout se fait à Heidelberg, là d’où je viens, donc pour y retourner je serais vraiment partant », confie l’ouvreur vannetais Christopher Hilsenbeck. Même son de cloche chez Tim Menzel. Quant à Julius Nostadt, pilier de Chambéry (Fédérale 1) depuis 2014, il a décidé de rentrer en Allemagne pour prendre part au projet. Le Guiness Pro 14 et le rugby en général y trouveraient sûrement leur compte en intégrant une équipe professionnelle allemande. « Si on rentre dans le contexte économique et événementiel, ça serait forcément intéressant d’avoir des grands événements rugby en Allemagne, la 1ère économie européenne, je pense que ce serait bon pour le rugby en général », explique R. Mohr. Difficile de donner tort au manager allemand. Les ambitions et les projets existent. Jusqu’à aujourd’hui, ils sont menés de main de maître par l’institution heidelbergeoise. Une preuve de plus que le rugby allemand progresse, s’il en fallait une.


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Merci à Romain Bougourd pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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  • oZbeck
    26586 points
  • il y a 7 ans

Quid de Flood alors?

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