Mondial des clubs en 2028 : le rugby veut son Super Bowl, mais le chantier est colossal
L’idée est séduisante : opposer les cadors du Super Rugby aux monstres de la Champions Cup dans une compétition mondiale.
Une fois tous les quatre ans, les meilleures équipes du Nord et du Sud s'affronteront pour désigner le meilleur club de la planète : le projet fait rêver, mais les contours de la compétition restent très flous.

Le 25 mai dernier, en marge des finales européennes, l’EPCR lâchait une bombe : la Coupe du monde des clubs de rugby aura bien lieu en 2028. Une édition tous les quatre ans, seize équipes, une affiche qui fait frissonner d’avance.

Et surtout, une promesse : voir Toulouse, Bordeaux-Bègles ou La Rochelle se frotter aux Crusaders, aux Blues ou aux Bulls dans un tournoi mondial. Le tout dans un format resserré de quatre semaines, avec des poules, des demies et une grande finale sur terrain neutre. Mais dans les faits ? Rien n’est encore gravé dans le marbre.

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Mark Robinson temporise

Selon des propos relayés par L’Equipe, le patron de la Fédération néo-zélandaise, Mark Robinson, a calmé le jeu : « Nous avons été un peu surpris par l’annonce. » Traduction : côté Sud, on n’a pas encore signé le chèque ni calé les avions. Si la compétition séduit sur le principe, beaucoup de points restent à trancher : logistique, rentabilité, calendrier, statut des clubs japonais, rôle des provinces sud-africaines… Le diable est dans les détails, et pour l’instant, ce sont surtout les Européens qui poussent fort.

La première édition est prévue en juin 2028, juste après la fin de saison, avec une qualification via la Champions Cup pour les clubs de l’hémisphère nord. En clair, les huit meilleurs du tournoi européen affronteront les sept meilleurs du Super Rugby et une équipe japonaise. Quatre poules de quatre, deux matchs à domicile par club nordiste, puis des demies et une finale en terrain neutre. Pour cela, la LNR prévoit d’avancer la finale du Top 14 à fin mai, histoire de libérer juin pour les heureux élus.

Une super Champions Cup… sans jackpot

Côté français, la LNR milite fort pour accueillir les phases finales, que ce soit au Stade de France ou ailleurs. Le président Yann Roubert le dit sans détour : la France veut un club champion du monde, et encore mieux si ça se joue chez elle. Mais le projet reste avant tout une opération de prestige, pas une machine à cash. « Il ne faut pas s’attendre à des millions », prévient Roubert. Le vrai gain, c’est l’image, le spectacle, la hype. Un peu à la manière d’un Super Bowl du rugby.

Le Sud en embuscade

Mais pour que le rêve devienne réalité, il faudra convaincre les fédérations de l’hémisphère Sud de libérer leurs clubs, et surtout d’y voir un intérêt sportif et économique. Pour l’instant, Robinson veut y croire, mais reste prudent. Pas question de lancer un barnum sans feuille de route claire. Et avec la Coupe du monde 2027 juste avant, il faudra jongler avec les temps de repos, les fenêtres internationales et les risques de surcharge.

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Le Mondial des clubs version EPCR est peut-être le coup de fouet dont le rugby a besoin pour se globaliser, créer des ponts entre hémisphères et offrir aux fans le choc ultime des styles et des cultures rugbystiques. Mais entre l’annonce et la réalisation, le chemin est long. Rien n’est encore signé, et tout pourrait encore bouger. En attendant, les clubs français, portés par leur domination européenne, veulent être prêts. L’idée séduit, l’organisation vacille.

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  • Revahn
    34699 points
  • il y a 1 jour

Je comprends pas trop l'idée de l'article de comparer un projet censé "globaliser" le rugby (mais toujours avec les mêmes nations!), avec un des sports/championnats les plus isolationnistes qui existent...
Et sinon, dans ce feuilleton il me semblait que les nations du sud étaient pour à la base... ils regrettent déjà?

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