6 Nations - Dans les coulisses du Crunch : Jacques Brunel et Eddie Jones en tête à tête
Eddie Jones et Jacques Brunel discutent avant le Crunch dans le 6 Nations.
Nous avons imaginé la discussion qu'auraient pu avoir Jacques Brunel et Eddie Jones s'ils s'étaient croisés avant le Crunch.

Nous sommes à Paris, l’heure du Crunch tant attendu est proche. Jacques Brunel et Eddie Jones, les hommes forts des deux sélections, préparent minutieusement cette rencontre. Par un heureux ou malheureux hasard, vous seul en jugerez, ils tombent nez à nez aux abords du Stade de France pendant un repérage du terrain. En bons professionnels, ils se retrouvent autour d’un café pour discuter rugby. Voici l’extrait de leur entrevue :

  • Jacques Brunel : Salut Eddie, comment vas-tu ? Ça faisait longtemps.
  • Eddie Jones : Ça va très bien, merci Jacques. Tu m’as l’air en forme pour une personne âgée
    (rires). C’est de retrouver ton pays qui te rend comme ça ?
  • JB : Oh, disons que j’ai pu renouer avec mes racines, ça revitalise.
  • Eddie Jones : Alors comment ça va pour vous les Français ? Quelle victoire face à ces Italiens
    valeureux dans ce derby de la cuillère de bois. Bravo Jacques !
  • Jacques Brunel : Je vois que tu commences très vite les hostilités. Au moins nous on ne s’est pas fait berner sur des rucks fantômes…
  • EJ : Come on ! Tout le monde sait qu’il n’y a pas besoin de tricher pour vous battre. Vous y arrivez très bien tout seul.
  • JB : Rappellemoi le score en Ecosse ? Vous ne deviez pas leur marcher dessus ? Le véritable
    rendezvous ce n’était pas face à l’Irlande ?
  • EJ : Nous avons complètement déjoué, ils nous ont imposé de l’intensité dans tous les
    compartiments du jeu. J’ai essayé de remobiliser les joueurs à la mitemps, peut-être que traiter Dan Coles de danseuse n’était pas la bonne solution. Contre vous, tout sera différent.
  • JB : Je te rappelle que nous on leur a tenu la dragée haute aux Ecossais, tu ne devrais pas nous sous-estimer Eddie.
  • EJ : Oui, enfin l’unique marqueur de cette rencontre tu l’as viré. Le seul mec capable de casser des plaquages, tu l’as viré. Et en numéro 10 tu choisis un trentenaire qui fait n’importe quoi ?
  • JB : Pour casser des plaquages on a Mathieu Bastareaud je te rappelle, qui nous a sorti un match exceptionnel.
    EJ : Bastareaud (rires) ! C’est ce trois quart centre au physique de talonneur qui se fait clasher par Andy Goode ? S’il te plait Jacques. Si votre plan de jeu repose sur ses épaules, ça va être du gâteau.
  • JB : Et toi ton plan de jeu ? C’est d’aligner une équipe capable de se faire détester de toute la
    planète rugby ?
  • EJ : 2 défaites en 26 matchs. Et vous ?
  • JB : …
  • EJ : Tu as de la chance, nous avons eu une cascade de blessés avant le Tournoi, ça peut être une aubaine pour vous (rires).
  • JB : Méfietoi de notre jeune génération, tu pourrais avoir des surprises.
  • EJ : Lionel Beauxis c’est quelle génération ? Dernière sélection il y a 10 ans. Not bad.
    JB : Je ne parle pas de lui…
  • EJ : Tu dois sans doute parler de Jalibert ou Belleau… Ah mince, ils seront en tribunes. L’un a le genou dans la boîte à gants et l’autre a été viré pour être sorti après un match. Ça va comme vous voulez les Frenchies ?
  • JB : Peutêtre mais ça montre qu’ils doivent représenter la nation. Moi je n’ai pas été pleurnicher dans la presse parce que 4 écossais bourrés sont venus me secouer. On n’a que ce qu’on mérite.
  • EJ : Tu crois que les Ecossais te reconnaitraient dans la rue ?
  • JB : Sinon au lieu de se balancer des saletés, on peut essayer de la jouer fairplay. C’est Anglais ce terme non ?
  • EJ : Je ne suis pas Anglais, je suis Australien.
  • JB : …
  • EJ : Oh ça va, on peut déconner. Honnêtement je respecte énormément ton capitaine, Guilhem Guirado…
  • JB : Ah, enfin !
  • EJ : … Un joueur courageux et rude à l’impact. Bon, il finira probablement sur un fauteuil si tu ne le fais pas souffler mais c’est un guerrier.
  • JB : Je vais faire comme si je n’avais pas entendu ta remarque. Moi j’aime bien Danny Care, un demi de mêlée vif et intelligent. Dans la lignée des joueurs du XV de la Rose, pénible et un tantinet arrogant.
  • EJ : C’est sûr qu’en le comparant à Maxime Machenaud… Non j’arrête pardon ! Ton numéro 8 a fait un bon match contre l’Italie, disponible dans le jeu courant, il prend les intervalles. Pas mal. Pas mal… (moment de gêne).
  • JB : Les compliments ce n’est pas ton point fort visiblement, je sens un certain malaise.
  • EJ (énervé) : Mais comment tu veux que je dise du bien d’une équipe qui tourne à une victoire par an ?? Moi j’ai perdu en Ecosse, je voulais tout faire cramer et virer l’intégralité du groupe, même ceux qui n’ont pas joué.
  • JB : C’est vrai que de ce point de vue là… Je concède que ce n’est pas facile de s’occuper d’une telle génération. Tu fais comment toi ?
  • EJ : La manière forte. Il n’y a que ça de vrai. Menaces, séquestrations, tortures… Avec ça, ça file droit crois moi. Au Japon, Marc Dal Maso montait sur les lombaires de ses premières lignes pour qu’ils aient le dos droit en mêlée. Belle pédagogie n’estce pas ? Et pourtant il est français !
  • JB : J’essaierai… J’ai entendu que tu pourrais t’occuper du XV de France après la Coupe du Monde, c’est dans tes objectifs ?
  • EJ : T’es sélectionneur ou flic ? Plus sérieusement, est ce que tu me crois capable une seconde d’accepter un tel poste. Passer du Japon à l’Angleterre a été une progression, je ne vais pas me tirer une balle dans le pied… Même si c’est un sacré challenge de prendre en main une nation du Tier 2 (rires).
  • JB : Il est préférable de s’arrêter-là, je ne serai pas aussi tendre que les supporters écossais à ton égard. Ton arrogance te perdra Eddie, personnellement je crois en mes gars, prends en note. Au revoir.
  • EJ : Moi tu sais, je leur ai dit que s’ils ne gagnaient pas ils pouvaient dire adieu à leur famille. Attends- toi à voir de la haine dans leurs yeux. A bientôt mon ami !

Les deux sélectionneurs se quittent sur ces paroles, l’affrontement est bel et bien lancé. Ce match France – Angleterre s’annonce des plus palpitants, on sent chez Jacques Brunel l’envie de gagner pour faire le tour du terrain en slip. Vivement.

Jacques Brunel (à lui-même) : Nous avons tout intérêt à les faire redescendre sur Terre, j’aimerais m’offrir le scalp de cette équipe. Parce qu’après toutes les débâcles nous le méritons.

Eddie Jones : Mon plan se déroule à merveille, il ne me reste plus qu’à balancer des insanités en conférence de presse. Ils ressentiront tellement de colère à notre égard qu’ils vont se sortir du match tout seul. Pauvre mental français. Je vais demander à Owen Farrell de mettre un croche-patte à Geoffrey Doumayrou tiens. Un centre qui évolue avec un bandeau, ça ne peut que marcher.

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Ils se sont surement revus après le match, non ? Racontez-nous la suite, ça peut être marrant !

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