16  millions d'écart entre le Racing 92 et le Stade Français, pourquoi croire à un exploit des Ciel et Blanc ?
 Pour ce 127ᵉ derby de Paris, le Stade Français reçoit le Racing 92 pour un choc des extrêmes. ©LNR
Le derby parisien est lancé ! Malgré l’écart au classement et les différences financières, le Racing 92 peut rêver d’un exploit sur la pelouse de Jean-Bouin.

C’est le seul derby de cette 12e journée de Top 14. Ce week-end, le Stade Français reçoit son voisin du Racing 92 au stade Jean-Bouin pour un match forcément à part. On dit souvent qu’un derby reste un derby et que, par conséquent, son issue demeure toujours incertaine, malgré l’écart apparent entre les deux équipes.

Solidement installé en haut du classement, le Stade Français affiche du panache cette saison, porté par la montée en puissance de sa jeune garde. On ne peut pas en dire autant du Racing 92, qui peine et végète dans le bas du tableau.

La question de l’argent, nerf de la guerre pour certains, peut également entrer en ligne de compte. Mais est-ce réellement un facteur décisif ? Sur le papier, le Racing 92 possède en tout cas les arguments pour créer un exploit. L’historique des confrontations entre les deux clubs le prouve : dans un derby, rien n’est jamais écrit à l’avance.

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Et si c’était finalement le facteur le plus important ? En tout cas, en Top 14, le Racing 92 s’incline très rarement face à son voisin du Stade-Français. La première rencontre dans ce format du championnat entre ces deux historiques du rugby français remonte à 2009.

Cette année-là, le Racing 92, fraîchement titré en Pro D2, reçoit l’un des demi-finalistes de la saison précédente pour le retour d’un derby que l’on n’avait plus vu depuis près de dix ans.

Sur cette dynamique, les Ciel et Blanc l'emportent 20-18 pour fêter leur retour dans l’élite de la meilleure des manières. Depuis ce jour, le Racing 92 s’est plus souvent imposé face à son voisin que l’inverse.

En 35 confrontations, les Racingmen comptent 23 victoires contre 12 pour la formation alors présidée par Max Guazzini. Des rencontres qui ont toutefois presque toujours donné lieu à des débats très serrés, l’écart moyen n’étant que de 11 points. Près de la moitié des derbies entre ces deux formations se jouent sur un écart inférieur à un essai transformé.

Avant cela, lors de la seule édition de la Coupe de la Ligue, organisée entre les 33 meilleures formations françaises pendant la saison 2000-2001, le Racing Club de France (anciennement Racing 92) avait subi une lourde défaite face au Stade Français, sur le score sans appel de 103-15.

Le Stade Français parmi les meilleurs budget de Top 14

Un facteur à ne pas négliger non plus : le Stade Français dispose d’une nettement plus grande marge financière que le Racing 92. Selon le classement établi en début de saison, le club de Max Guazzini se positionne à la troisième place des formations les plus fortunées, tandis que le Racing 92, dirigé par Jacky Lorenzetti, se classe douzième, juste devant Perpignan et Montauban.

Le budget des « Soldats roses » s’élève à 42 373 000 euros pour la saison 2025-2026, soit 16 millions de plus que celui du Racing 92, qui atteint 25 808 000 euros.

Pour autant, dans les rangs du Racing 92, on note la présence de Gaël Fickou, véritable taulier dans son club et en sélection nationale, qui fait partie des trois plus gros salaires du Top 14. Malgré cet écart financier, le natif du Var n’avait pas beaucoup hésité avant de rejoindre les Ciel et Blanc, après un passage compliqué du côté du Stade Français.

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"Je me bat pour l'équipe dans laquelle je joue mais je respecte les deux clubs''

En voilà un pour qui cette rencontre aura forcément une saveur particulière. Le trois-quarts centre du XV de France et du Racing 92, Gaël Fickou, a porté les deux maillots. Dans son équipe actuelle, ils sont trois à être passés par le Racing 92.

Avec Baptiste Pesenti et Yoan Tanga, ils ont connu des jours heureux chez le voisin. Des qualifications aux différentes phases finales, et des derbies chaud bouillant face à l'autre club de la capitale. Mais pour Gaël Fickou, c'est clair, il est aujourd'hui à 100 % avec le Racing 92. Ce derby fait naturellement partie de lui, avec Nogodi sur la chaîne YouTube de Rugby Confidential, il évoque l'enjeu de cette rencontre dans le cœur des différents supporters.

« J'ai énormément d'estime pour les joueurs du Stade Français et pour l'équipe en général, parce que c'est un grand club, et malgré la rivalité. Moi, je me bats pour l'équipe dans laquelle je joue mais je respecte les deux clubs. En fait, il n'y a pas vraiment de haine parce que tout le monde s'entend, on parle de rugby, on ne fait pas la guerre, mais c'est vrai qu'il y a une vraie rivalité, il y a cet amour-propre dans chacun des deux clubs »

« Je suis le seul vrai Parisien (du Racing 92, NDLR), qui habite à Paris. Et je passe devant Jean-Bouin tous les matins, autant dire que c'est pas rien. Ce qui est le plus dur pour moi, c'est que, des fois, j'ai eu ce sentiment d'injustice parce que j'ai l'impression que les supporters du Stade Français m'en veulent, alors que moi, je n'ai rien demandé à la base. Quand je vais au Racing 92, tout le monde me dit : pourquoi t'es parti ? Pourquoi tu nous as trahi ? Moi, je n'avais rien demandé, on m'a dit : tu pars, et je suis parti là où on m'a accueilli, donc, au Racing 92, et je suis très content »

Sur le plateau, entouré par Ryan Chapuis et Maxime Baudonne, deux jeunes joueurs formés respectivement dans chaque club, ils évoquent même la rivalité dans les équipes jeunes. Dans sa tranche d'âge, le jeune flanker du Racing 92 n'avait alors connu que des victoires contre le Stade Français.

« J'ai eu la chance de faire partie d'une belle génération, avec les 2002 au Racing 92. Franchement, on roulait sur tout le monde, et notamment le Stade Français. En jeunes, j'ai jamais perdu de match contre eux. Quand je suis arrivé en pro, malheureusement, on a perdu des matchs, notamment à la maison. Mais malgré tout, même si on les battait tout le temps, c'était quand même un match spécial. Il y a quand même une culture club où, dès que tu joues le Stade Français, tu y mets quelque chose en plus, à chaque fois » souligne Maxime Baudonne.

Les 3 matchs historiques dans le derby Parisien

Premier barrage de Top 14

Mais pour les deux équipes, cette année fut toute particulière. Pour retrouver des traces du premier derby parisien en phase finale de Top 14, il faut remonter au 29 mai 2015. Les deux clubs terminent leur saison respectivement 4e et 5e du championnat, offrant aux Parisiens un derby en match à élimination directe.

Dans cette rencontre, ce sont les roses qui ouvrent le score, grâce à Waisea Nayacalevu et à la botte acérée de Morne Steyn, auteur de 28 points au pied. Malgré la réponse tardive de Maxime Machenaud et Jamie Roberts, le Racing 92 s’incline pour son retour en phase finale face à ceux qui seront sacrés champions de France cette année-là.

Premier match de Coupe d'europe

De retour parmi les grosses cylindrées de l’élite française, le Racing 92 dispute un huitième de finale de Champions Cup face au Stade Français en avril 2022. Sur les deux rencontres, le Racing domine ses homologues (9-22 puis 33-22).

L’idylle francilienne se termine néanmoins en demi-finale, face à La Rochelle. Forts d’une campagne européenne impeccable, les coéquipiers de Grégory Alldritt remportent cette année-là le trophée pour la première fois de l’histoire du club.

Dernière à Yves-du-Manoir

Pour cette dernière dans l’antre historique du Racing 92, ce derby fut très disputé et s’est d’ailleurs joué dans les 10 dernières minutes de la rencontre. Depuis 1907, le Racing 92 disputait toutes ses rencontres sur ce stade.

En 2017, après la fin de la construction du Paris La Défense Arena (U Arena à l’époque), l’équipe de Jacky Lorenzetti prendra la direction de cette infrastructure beaucoup plus moderne, mais moins chargée d’histoire.

Lors de ce dernier match à Colombes face au Stade Français, les coéquipiers de Maxime Machenaud l’emportèrent 29-22. À égalité sur la sirène, Camille Chat aplatit l’essai de la victoire dans les toutes dernières secondes. Machenaud transforma, et les Racingmen offrirent ainsi à leur public une dernière victoire hautement symbolique à Yves-du-Manoir.

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