Les solutions de Bernard Laporte pour améliorer l'arbitrage sont-elles bonnes ?
Bernard Laporte veut amener des solution à l’arbitrage français
Le manager du RCT veut absolument professionnaliser l'arbitrage français. Est-ce vraiment la solution pour améliorer la qualité ?
Ce n'est plus un secret pour personne... Bernard Laporte se verrait bien à la tête de la FFR. Personnage contrasté du rugby français, l'actuel manager du RC Toulon pourrait se présenter aux élections en décembre 2016. La « nouvelle gouvernance » commandée par Pierre Camou (possibilité de voter sur internet pour chaque président de club) pour les prochains votes de la fédération est un vrai bol d'air pour la démocratie ovale. L'ancien coach du Stade Français, dont l'épouse vit à Montreuil, profitera-t-il de ce nouveau mode de scrutin ?

Invité sur le plateau de Stade 2 ce dimanche, l'ancien secrétaire d'état a parlé d'arbitrage. Un dossier qui lui tient à cœur, surtout depuis la véritable bombe lancée contre Laurent Cardona.



Combien d'arbitres professionnels en France ?

Ils sont au nombre de 4. La règle est simple pour la FFR, les arbitres inscrits au panel international signent un contrat professionnel avec la fédération. Romain Poite, Jérôme Garcès, Pascal Gaüzère et Mathieu Raynal ont un salaire compris entre 2500 et 3500€ auquel il faut rajouter les indemnités de match (550€ pour un match de Top 14). Les arbitres classés au panel IRB sont soumis à de nombreux voyages, il était plus simple pour tout le monde de les employer au sein de la fédération.

Le professionnalisme améliore-t-il l'arbitrage ?

Les meilleurs arbitres en France sont professionnels. Le raccourci est très rapide pour affirmer que le fait de se consacrer à 100% à la pratique de l'arbitrage améliorerait les performances. Si les 4 arbitres cités ci-dessus sont professionnels... c'est parce qu'il étaient les meilleurs au niveau amateur. Il est donc logique de rester au top quand on se consacre à sa pratique, car ils ont plus de temps pour se préparer techniquement et physiquement. Il faut d'ailleurs féliciter ces quatre arbitres qui ont tous été désignés pour la tournée du mois de juin. La fédération française est ainsi la mieux représentée au niveau de l'arbitrage devant les fédération anglaise, néo-zélandaise ou encore irlandaise.
Equation actuelle : Si tu es très bon arbitre --> Tu deviens pro
Equation à vérifier : Si tu es pro --> Tu deviens très bon arbitre.

Bernard Laporte : « Je crois qu'on ne va pas assez loin, je veux que tous les arbitres soient professionnels (…) les clubs se sont véritablement professionnalisés avec de véritables chefs d'entreprises. Les joueurs consacrent leurs carrières au rugby... le seul secteur qui n'évolue pas : c'est l'arbitrage. (…) Ça n'évoluera pas tant qu'on ne rémunérera pas les arbitres de manière décente. ».

Les arbitres de Top 14 doivent-ils être tous professionnels ?

« L'arbitrage ne bouge pas » ? La FFR est en train de négocier pour tous les arbitres de Top 14 qu'ils travaillent à 50% (ou 20% pour certains). L'institution passerait un contrat à mi-temps avec les arbitres devenant ainsi semi-professionnels.

Les arbitres aimeraient-ils devenir professionnels ? Pas tous. La carrière d'arbitre de première division est courte et certains hommes au sifflet ont d'excellentes situations professionnelles (chercheur, médecin, management,...) qu'il faudrait stopper pour plusieurs années. Contrairement aux joueurs, les arbitres ne pourraient pas devenir professionnels avant l'âge de 25 ans et ont donc commencé un parcours professionnel en parallèle de leur vie sportive. Mettre en stand-by sa vie professionnelle pendant 10 ans peut évidemment mettre fin à certaines ambitions. Faire signer des contrats professionnels à tous les arbitres pourrait être un moyen d'en perdre certains des plus talentueux.

Doit-on payer grassement les arbitres ?

La théorie est valable pour recruter davantage... mais aujourd'hui on ne recrute que des vrais passionnés. A l'image de David Attoub qui arbitre depuis 7-8 ans, et qui officiait en séries territoriales quand il était en Midi-Pyrénées. Il serait très bien de voir des joueurs professionnels prendre le sifflet le dimanche comme lui, et la commission centrale des arbitres signerait des contrats à ces joueurs, une fois leur carrière de joueur terminée. De la même manière, ces joueurs ont une carrière d'arbitre de quelques années et devront se reconvertir ensuite...

Comment ça se passe à l'étranger ?

En Angleterre, tous les arbitres de la Premiership ne sont pas professionnels. Environ la moitié des 13 arbitres qui officient au plus haut niveau consacrent leur vie professionnelle à l'arbitrage.

En Irlande, par exemple c'est tout l’inverse. Même les arbitres internationaux ne sont pas à plein temps dans l'arbitrage. Alain Rolland a un poste très important dans la finance alors que John Lacey est employé par la province du Munster, où il a porté le n°15.

En revanche, la Nouvelle-Zélande a réalisé en partie le projet de Bernard Laporte de recycler les joueurs de haut-niveau. C'est ainsi que Glen Jackson a rejoint les rangs de l'arbitrage professionnel dès la fin de sa carrière chez les Saracens. Il avait commencé à prendre le sifflet quand il jouait à Londres et a appris à aimer ça, ce n'est pas l'appât du gain financier qui a fait passer Glen Jackson de l'autre côté de la barrière. Tout comme David Attoub, qui arbitre depuis de longues années en séries territoriales et maintenant en Fédérale 3.

La promesse d'une reconversion avec un fort chèque à la fin du mois est-elle la bonne solution pour attirer les joueurs de haut-niveau à prendre le sifflet ?

Et le rugby amateur ?

Bernard Laporte sur le plateau de France 2 : « Qui veut arbitrer ? Qu'est ce que je vais faire là ? Prendre des coups pour 465 € par mois ? Me faire insulter et partir tous les weekends ? Il faut être haï par sa femme pour partir tous les weekend ! ».

Les arbitres du secteur amateur (et leurs femmes) apprécieront très certainement cette remarque. Ils se déplacent tous les weekends et pour 60€ (pas 550 € comme en Top 14!)... alors pour briguer la fédération, il ne faudra pas oublier de savoir parler à tous ces licenciés qui sont sur les terrains les dimanches. De l'aveu de nombreux arbitres amateur, la sortie sur Laurent Cardona a bien déteint sur le niveau amateur. N'est-il pas préférable de se responsabiliser un peu pour perpétuer l'esprit du rugby ?

Allez on se détend justement avec une petite interview légère du manager du RCT avant son quart de finale de H Cup



Crédit vidéo : Chaîne officielle du RCT

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Je pense que ce qui est surtout important, c est que l arbitre soit impartial. Après il peut faire des erreurs, s il ne favorise pas une équipe par rapport à l autre et que ses coups de sifflet sont cohérents tout au Long du match.

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