Sortie de retraite, blagueur, Joe Marler est le pilier qu'on aime tous
Joe Marler prend soin de sa peau et de sa famille.
À 29 ans, il est passé par toutes les étapes avant de jouer une finale de Coupe du monde. Fin de la retraite, Joe Marler est en passe d'être champion du monde.

Peu de joueurs peuvent se vanter d'arriver au bout d'une Coupe du monde de rugby, mais ce week-end, Joe Marler, 29 ans, va jouer une finale avec l'Angleterre, après plus de 60 sélections. Il est au premier plan d'une équipe très complète et qui impressionne la planète rugby, revenue d'un échec lors du dernier mondial chez elle. Parmis cette équipe aux multliples talents, l'un d'entre eux retient l'attention à sa manière : Joe Marler. 

Les chaussons rangés

Ses doigts touchent le cuir pour la première fois dans le Sussex, un comté au Sud-Est de Londres, à Hayward Heath RFC avant de rejoindre les Harlequins en 2008. Ces derniers l'obligent à se faire les dents en le prêtant à Worthing Rugby Footbal Club et Esther RFC. Sa première expérience avec le maillot à la rose se fait en moins de 20 ans pour le Tournoi des 6 Nations 2009. Pas de chance, une blessure l'oblige à renoncer à la sélection. Il reviendra l'année d'après pour faire ses débuts et inscrit deux essais face au Pays de Galles en 2010. 

"Je recherchais le carton jaune, le carton rouge, parce que si j'arrivais à me faire suspendre, c'était la solution facile pour ne pas partir. Plus facile que de regarder les choses en face", a déclaré Joe au podcast Rugby Pod.

Chez les grands, il doit sa sélection à la blessure de David Wilson, fraîchement signé à Bath à l'époque. Le retour de ce dernier n'expulse pas Joe du groupe, allant jusqu'à gagner sa place de titulaire lors du Tournoi des 6 Nations 2013. En 2018, il décide de prendre sa retraite internationale pour pouvoir passer plus de temps avec sa famille. Pour éviter toutes sélections, il a avoué à Rugby Pod qu'il faisait tout pour être sanctionné sur le terrain : "L'anxiété qui me saisissait à l'idée de devoir partir et d'être encore une fois loin de chez moi était telle que, lors des matches précédant un rendez-vous international, je récoltais des pénalités idiotes pour me faire sortir." 

"Gipsy boy"

Joe a toujours traîné une réputation sulfureuse et provocatrice. Un pilier anglais en somme. On se rappelle notamment de son insulte au pilier gallois Samson Lee, qu'il avait qualifié de "gipsy boy", traduisez par "petit gitan". Deux matchs au frigo et 23 000 € d'amende plus tard, il était devenu le pilier le moins apprécié en 2016. L'année précédente lors de la Coupe du monde à la maison, il était pointé du doigt comme l'ensemble de la mêlée anglaise pour tricheries. À l'époque, Bob Dywer, entraîneur des Wallabies lors du titre de 1991, accusait Marler de pousser en travers afin d'obtenir des pénalités et son meilleur ami de sélection Dan Cole était également accusé. Pas de soucis, chez les Marler, on ne s'attaque pas aux copains. Il avait répondu d'un tweet aussi simple et franc que son parler : "Bob Dywer est un connard."  Mais toutes ces frasques ne l'empêchent pas de tenir sa mêlée et de continuer à faire avancer son équipe. 

Une vie sans titre, ni filtre

En équipe nationale, il n'a jamais rien gagné depuis ses premières sélections. Il faisait partie de l'équipe en quête de Grand Chelem qui ne s'est jamais concrétisé au Millenium Stadium, vaincu 30 à 3 : "J'étais impliqué dans l'équipe anglaise en 2013 et je me souviens du sentiment d'être vraiment nerveux au sein du groupe. Nous étions si proches que nous devions gagner ce match. D'autres équipes dans lesquelles j'ai été impliqué ont laissé les nerfs les vaincre et ont cédé, laissant les nerfs devenir négatifs." Même si la Coupe du monde de 2015, qu'il qualifie d'"expérience de merde", et le Tournoi des 6 Nations de 2013 sont de l'histoire ancienne, Joe vit pleinement ce mondial au Japon . Depuis le début de la compétition, il est confiant et le contingent de Sarries le rassure : "Sur le papier, il n'y a que quatre garçons qui ont participé aux quarts de finale de la Coupe du monde auparavant, mais les Sarries ont toujours disputé de gros matchs au cours des quatre ou cinq dernières années. Ce sont de gros leaders dans cette équipe", a-t-il déclaré à la presse.

"Moi? Je veux faire partie d'une équipe qui gagne une Coupe du monde. Cela fait partie de la raison pour laquelle je suis sorti de ma retraite." L'homme à la crête blonde est a rechaussé les crampons pour gagner une Coupe du monde. Les multiples blessures de Mako Vunipola ont poussé Eddie Jones a rappelé l'un des meilleurs gaucher de Premiership pour être titularisé face au Tonga et aux États-Unis : "On a cassé une croûte ensemble et je lui ai dit que je voulais revenir, mais que je comprendrais s’il était passé à autre chose. Il m’a répondu : «OK, mec, je te redonne ta chance mais si tu la saisis pas, je m’en fous». Il est aussi cash que ça", avait-il expliqué en conférence de presse en parlant du sélectionneur anglais.

Dan Marler & Joe Cole

Samedi dernier, les Anglais ont décidé de défier le haka en se positionnant en V et Joe Marler n'a pas très bien compris le positionnement qu'il devait avoir. Le plus avancé, très proche des All Blacks, il pensait qu'il devait "faire le tour et les encercler" jusqu'à leur numéro 10 comme le raconte son compère Mako Vunipola : "Il nous a dit qu'il avait mal compris." Il devra payer une amende mais le costaud première ligne a été pris à son propre jeu. En effet, depuis le début de la compétition, des amendes sont mises en place au sein du groupe anglais pour toutes fautes commises. Et Joe a décidé qu'une des sanctions serait d'inviter à manger les deux "kamikaze boys" : Tom Curry et Sam Underhill

" - Joe (Cokanasiga) est un garçon sympa, discret... Et puis, il n'a pas vraiment besoin de parler quand il traverse les défenses en portant le ballon à une main", a déclaré Joe Marler, avant que Dan Cole lui réponde.
" - Ce doit être parce que tu ne traverses pas le terrain que tu parles autant, toi...", 

Important sur le terrain, indispensable dans le groupe. Ce serait de cette manière que le pilier devrait être décrit. Dans une équipe et dans une longue compétition, le groupe doit s'entendre et savoir se détendre. Joe, toujours blagueur sauf sur le terrain, est indispensable dans la réussite de son équipe et son association avec Dan Cole est rafraîchissante. Joe, grâce à toi, la vieille guerre entre Français et Anglais devient plus douce. 

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Ce n'est pas propre à Marler, c'est juste que tout le monde aime les piliers.

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