Première Guerre Mondiale, rugby et monuments aux morts
Première Guerre Mondiale, rugby et monuments aux morts. / Crédit Photo : Compte Twitter : Guillem Salles
Rencontre avec Guillem Salles, qui a créé en février dernier DesPierresDesNoms, un compte Twitter de recensement des monuments aux morts de la Grande Guerre.
3 juin 1914, Toulouse : l’Association Sportive Perpignanaise, future USAP, dispute sa première finale du Championnat de France face au Stadoceste Tarbais. À la 76e minute et alors que le match semble perdu, le capitaine Felix Barbe marque en coin et permet aux Catalans de revenir à un point 7 à 6. Transformation à suivre. Aimé Giral, dix-huit ans à peine, se concentre, prend son élan et trouve la cible depuis le bord de touche. L’ASP est championne de France, Perpignan peut fêter son héros.

22 juillet 1915, Somme-Suippe : Français et Allemands s’affrontent dans les tranchées de la Somme. Anonyme parmi les anonymes, Aimé Giral, pas même vingt ans, agonise dans un hôpital de campagne. Comme lui, 6 de ses coéquipiers champions de France et trois de leurs adversaires tarbais mourront dans une guerre qui décimera la jeunesse européenne. Le rugby français n’échappera pas à l’hécatombe, puisque plus de 100 joueurs de haut niveau – dont 23 internationaux - trouveront la mort sur les champs de bataille.

Première Guerre Mondiale, rugby et monuments aux morts

11 novembre 2015 : Cent ans après le début de la Grande Guerre, le rugby français conserve toujours des traces de cette histoire douloureuse. Trois stades portent le nom de joueurs tombés au feu : Alfred Armandie, fondateur du SU Agen mort à Massiges en 1915, Maurice-Boyau, joueur de l’US Dax et as de l’aviation française abattu en septembre 1918, et bien sûr Aimé Giral. L’USAP revêtira d’ailleurs un maillot bleu horizon dès 1919 en hommage à la couleur des uniformes que portaient les Poilus durant le conflit.

Des monuments commémoratifs seront également érigés dans certains stades en mémoire des joueurs disparus au front. À Toulon, une stèle rend hommage « aux morts du Rugby Club Toulonnais », à Rochefort ce sont les « membres glorieux du S.A.R » qui sont célébrés. À Colombes, stade mythique du rugby français, un monument a été élevé en mémoire de tous les rugbymen morts pour la France.

Première Guerre Mondiale, rugby et monuments aux morts
28 mars 1921, l’inauguration du monument de Colombes

En ce jour de commémoration, le Rugbynistère a rencontré Guillem Salles, qui a créé en février dernier DesPierresDesNoms (@1J1MAM), un compte Twitter de recensement collaboratif des monuments aux morts de la Grande Guerre. Il y partage les photos des monuments qu’il rencontre au gré de ses déplacements, et celles que les twittos postent sur le hashtag #DPDN.

Recenser les monuments aux morts, c’est quand même une idée farfelue non ?

Un peu... Il y en a plus de 36.000 en France ! L’idée m’est venue l’année dernière avant le premier match de l’USAP en Pro D2. Je suis catalan, j’avais prévu d’aller à Aimé Giral avec des amis et je voulais faire quelque chose de spécial pour marquer le centenaire du titre de champion de France et rendre hommage aux héros de la Grande Guerre. Je suis allé fleurir le monument aux morts de l’USP, puis j’ai pris une photo et je l’ai partagée sur Twitter. Un an plus tard, je créais DesPierresDesNoms.

Le tweet qui a tout déclenché

Comment peut-on contribuer à ton projet ?

C’est très simple : il suffit de prendre en photo un monument aux morts et de la partager sur Twitter ou Instagram en indiquant le nom de la commune et le hashtag #DPDN.

Pourquoi t’adresser au Rugbynistère, et plus largement aux rugbymen ?

C’est un projet impossible à mener seul, d’où l’idée de s’appuyer sur le collaboratif. Je pense que le monde du rugby pourrait apporter sa pierre à l’édifice. La FFR compte 1 700 clubs et plus de 350 000 licenciés qui jouent tous les samedis ou les dimanches dans des villages qui ont tous leur monument aux morts. Les joueurs pourraient contribuer au recensement en partageant des photos de ces monuments. Ce serait rendre un bel hommage à tous ces jeunes qui sont partis à la guerre, qui se sont sacrifiés sur le terrain pour leurs camarades et pour qui la victoire – quand ils l’ont connue - a eu un goût bien amer...

Merci à Guillem Salles pour son excellent travail.

Merci à Rédaction Le Rugbynistère pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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Le Stade de Biarritz aussi a le nom d'un joueur mort à Verdun: Léon Larribau.
Aguilera c'est le nom d'usage du complexe sportif, mais le stade porte bien ce nom, vous pouvez vérifier 😊

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