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Fusion, pour ou contre ? La réaction positive d'un supporter du Racing 92 s'oppose à celle d'un fidèle du Stade Français
Et si cette fusion permettait de créer un socle solide à la formation en Île de France ?
Oui, la fusion peut aussi être bien accueillie, la preuve avec ce témoignage d'un supporter du Racing 92.

Il y a 10 ans, alors que j’avais commencé à découvrir le rugby comme à l’école de rugby du Racing Club de France, j’ai appris l’arrivée d’un nouveau président. Deux ans plus tard, l’équipe première - issue de la fusion entre l’US Métro d’Antony et le RCF - accédait au Top 14. J’étais alors fervent supporter du Racing Metro 92, que j’allais voir jouer tous les week-ends à Colombes. Qu'elle ne fût pas ma colère lorsque je suis tombé sur ce communiqué en 2010, sans me rendre compte que nous étions alors le 1er avril. 

TOP 14. Arrêtez-tout : le Racing 92 et le Stade Français vont FUSIONNEREt pourtant. Quand ce lundi matin, j’ai appris la fusion du Racing 92 et du Stade Français, ma première réaction à chaud a été de sourire ! Ça ne pouvait pas être un canular, au risque de faire du déjà-vu. J'ai vu beaucoup de réactions négatives à ce sujet. De mon côté, j’étais certes surpris, mais surtout content. En effet, passé l’excitation de la montée et la curiosité causée par l’arrivée d’un nouveau club sur la scène du Top 14 en 2009, le club s’enlise dans un train-train assez monotone. Malgré une présence régulière en play-off, les tribunes d’Yves du Manoir ne sont pas plus remplies qu’avant. Et la mentalité change. Le meilleur public de Pro D2 devient un public spectateur.

Pire, des sifflets résonnent maintenant dans un Colombes condamné à l’abandon. Bref, malgré le titre de 2015 pour le Stade Français Paris et celui en 2016 du Racing 92, les supporters ne sont pas plus présents. De nombreux habitants de Colombes ne savent même pas que leur ville est championne de France, alors qu’un an plus tôt, le titre du Stade Français n’a pas ému les millions d’habitants de Paris. Et lors de la finale de 2015, le Stade de France était acquis à la cause Clermontoise ! Alors, cette fusion n’est-elle pas un bon moyen de créer un club qui fédèrera, réunissant déjà les supporters des deux clubs, et ne laissant pas les autres dans l’hésitation ?

L’Île de France, ce n’est pas le Pays Basque, et les guerres de clochers n’y existent pas. Au contraire, les supporters des deux clubs s’entendent bien et sont, maintenant, plutôt favorables à voir l’autre gagner lors de ses déplacements dans le Sud. Toutefois, cette fusion soulève pas mal de questions :

S’agit-il vraiment d’une fusion équitable ? Le Stade Français est un club pour lequel j’ai beaucoup de respect, et d’affection.

TOP 14 - Fusion : Le Racing 92 grand gagnant de cette fusion au détriment du Stade FrançaisLes clubs ont-ils bien communiqué ? En voyant les réactions des joueurs, non.

Fusion Stade Français - Racing 92 : les déclarations des joueurs les plus marquantesCette fusion va-t-elle détruire les identités des clubs ? Fondés respectivement en 1882 et 1883, le Racing et le Stade Français sont les deux premiers clubs à avoir gagné le Brennus. Mais beaucoup de choses ont changé ces vingt dernières années. Le rose à la place des couleurs classiques de Paris, rouge et bleu. L’abandon du blason historique du RCF, et les changements de nom du Racing (RCF – Matra Racing – Lagardère Paris Racing – Racing Metro 92 après la fusion en 2000 – Racing 92), sans oublier l’abandon de la Croix de Berny, puis du Stade Yves du Manoir. Alors il est clair que ces « identités ancestrales » n’existaient déjà plus.

Si cette fusion se passe bien et peut donner un coup de boost au rugby en Île de France, et, par extension, aux comités voisins, en faisant venir des joueurs dans les clubs des régions voisines qui cherchent à se développer, alors oui, je suis pour. Mais avant de savoir si c’est une bonne idée ou pas, il faut laisser le temps au projet d’évoluer, et se rappeler qu’au pire, ce n’est que du rugby !

Découvrez en p. 2 le témoignage d'un supporter du Stade Français... loin d'être d'accord avec cette fusion.

L'invitation de Thomas Savare et Jacky Lorenzetti, ou le bal des faux-culs, par Axel :

Nous avions laissé le président Savare nous expliquer sur le plateau de Canal + que le Stade Français avait un avenir radieux malgré les nombreux départs de joueurs majeurs, avec des jeunes joueurs issus de la formation qui étaient prêts à reprendre le flambeau d'une histoire commencée il y a plus de 130 ans. Quatorze titres de champion de France, quatre fois vice champion d'Europe, le deuxième plus beau palmarès du rugby français derrière Toulouse. 130 années d'histoire balayées un lundi matin, bafouées par un président qui ne se respecte plus, qui ne respecte plus son club, ses employés, ses bénévoles, ses supporters. Et qui s'est offert, dans son coin sans humanité aucune, au Racing. L'autre grand historique dont les vrais supporters sont autant choqués à Colombes que du côté de Jean Bouin...

On parle de fusion? Mais de qui on se fout? Le Président Savare, le mécène, ne veut plus de son club, alors il le brade sous le maquillage d'un projet territorial fumeux qui signifie purement et simplement la disparition d'une institution qui a fait rêver des gamins, moi le premier ! Une institution qui a été la première à mettre du rugby dans un stade de 80 000 places (copiée ensuite par le voisin du 92), qui a participé à faire du rugby ce qu'il est aujourd'hui.

Parlons des hommes et des femmes, justement. C'est à ceux qui vont perdre leur job qu'il faut penser en premier, ils ont certainement apprécié d'être informés comme les autres, par voie de presse. Ont-ils pensé à eux, nos deux patrons de fleurons industriels avant d'organiser cette tartufferie de conférence de presse ?

Fusion Racing 92 - Stade Français Paris : ce qu'on appris lors de la conférence de presseParlons ensuite des joueurs. 45 + 45 = 45. Quels joueurs conserver ? Quels joueurs libérer ? L'histoire du SFP, ce sont des joueurs comme Arias, comme Papé, plus très jeunes mais qui ont l'âme du club en eux. Je pense à Max Guazzini, je pense aux anciens : Moscato, Simon, Dominici, Auradou, Dominguez, Marconnet, Lombard, Pichot, Hernandez, Galthié, De Villiers, Blin, Glas, Liebenberg, Parisse et tant d'autres... Certains ont porté les deux maillots, tous en ont été dignes !

Je pense à ceux qui ont passé des heures et des heures sous la pluie dans l'ancien Jean Bouin, qui ont bravé les tribunes vides de Charlety. Tout cela, c'est l'histoire d'un club. Je pense aux maillots parfois bleus, souvent roses, avec des éclairs ! Je pense à l'ACBB, bien vite oubliée ! Je pense aux entrainements au Saut du Loup, parfois sur le synthétique de Balard ! Je pense à cette bien longue procédure pour la réhabilitation de Jean Bouin (tout ça pour ça?!!).

Une fusion, après tout, pourquoi pas? Pourquoi ne pas ouvrir le débat avec les joueurs, les associations de supporters, la ligue, la fédération, les collectivités locales ? Bien sûr que les lendemains de victoire sont parfois compliqués, bien sûr que le stade sonne parfois bien creux, surtout en hiver. L'histoire future retiendra peut-être que cette fusion n'est que la première d'une longue série, mais la forme bon dieu ? Pourquoi aucune concertation ? La peur sans doute ? Le joueur n'est-il bon qu'à jouer, le salarié à travailler, le supporter à payer sa place ou à aider quand il faut mettre un peu d'ambiance, le bénévole à donner de son temps ? Honte à vous, Monsieur le Président Savare d’avoir bradé l’héritage commun sur l’autel du fric facile, sans consultation aucune, et nous avoir pris pour des cons à l'heure de la grande braderie.

Mais alors, les deux derniers champions de France n'auraient pas d'autre choix que de "fusionner" pour gagner à nouveau ? Qu'en pensent les Macalou, Gabrillagues (souvent les meilleurs sur le pré lors des dernières sorties) et autres futurs cracks qui feront le bonheur d'autres clubs du Top 14 ? Ce n’est pas un problème de budget, puisqu’on nous dit qu’il sera le même l’année prochaine, et qu’il aurait pu être possible de continuer chacun de son côté sans un mariage forcé ! Dans un rugby aseptisé, ce rugby de papa mort pour cause de surmédiatisation, où le moindre bourre pif est proscrit (les enfants regardent vous comprenez), où le sixième peut battre le premier par le jeu des barrages...

Le lendemain du record de victoire des Anglais, il nous restait encore les fameuses valeurs du rugby ! Ces valeurs sont mortes ce 13 mars 2017 pour quelques sous. Certains vont regarder les anciennes vidéos pendant que d'autres vont se goinfrer. C'est sans moi ! En ce qui me concerne, j'irai à Massy, j'irai en Pro D2, j'irai en Fédérale, mais je ne donnerai plus un centime à ces canailles. Le Stade Français est mort, Vive le Stade Français !

Merci à Sébastien Remoué pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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Je laisse de côté la question de la légitimité historique ou sportive de la fusion. Cette question est très souvent abordée dans les divers articles de presse ou les commentaires de fans.

Je voudrais juste m'attarder sur le fait que la fusion s'explique officiellement par l'échec de la politique commerciale (ou économique) des deux clubs. Et tout le monde de s'étonner de cet état de fait dans une agglo de 11 millions d'habitants. Mais c'est quand même méconnaitre fondamentalement la manière de "fonctionne" cette ville.

Avec une telle densité d'habitants mais aussi d'activités diverses et variées, c'est utopique d'imaginer qu'il suffit de "se poser" n'importe ou et de faire un peu de pub pour amener un type qui habite à Tremblay en France ou à Melun à faire 3h de RER (aller-retour) pour assister à un match.

La contribution du fan du Racing ci-dessus l'illustre bien. Avant de viser plus haut il aurait encore fallu que les clubs deviennent incontournables dans leur propre bassin de vie. Et pour ça il faut multiplier les interventions en club, dans les lycées, les fêtes et braderies locales etc. Avant de vouloir remplir le Stade de France en Seine Saint Denis il faut que la famille qui habite Asnières ou Argenteuil (15 mn et 2 stations de trains de Colombes) se pose automatiquement la question quand arrive le week-end: alors ce soir, ciné? resto? ou stade?

Le piège commercial dans lequel se sont enfermés le SF et le Racing c'est de s'adresser à un public, certes nombreux mais pas autant que ça, et surtout bien trop dispersé pour espérer le fidéliser dans le vrai lieu générateur de revenues: le stade !

Et je n'arrive pas à comprendre en quoi faire disparaitre un club pour n'en laisser qu'un seul dans l'élite résoudra en quoi que ce soit le problème. Au contraire même. Pour moi si on veut développer le rugby en Ile de France et il faudrait miser sur une meilleur répartition des clubs sur le territoire: Massy au Sud, Bobigny à l'Est, le SF au centre et le Racing à l'Ouest.

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