Coupe du monde - L'Angleterre étouffe les All Blacks et s'offre une nouvelle finale !
Owen Farrell et l'Angleterre n'ont laissé aucune chance aux All Blacks en demi-finale.
Au terme d'une superbe demi-finale contre la Nouvelle-Zélande, l'Angleterre s'est qualifiée pour la finale de la Coupe du monde.

Les Anglais étouffent les Blacks

Ils ont donné le ton dès le haka en refusant de reculer. Dès le coup d'envoi, les Anglais ont mis énormément de rythme. Et le premier essai est arrivé dès la deuxième minute par Tuilagi au ras d'un ruck. À l'origine de l'action, une prise d'intervalle de Daly qui donne à Watson en bord de touche. Le ballon circule bien et les Anglais récitent leur rugby. Le centre de Leicester est à la conclusion de ce mouvement. 67% d'occupation et 60 % de possession pour l'Angleterre à la 20e minute, les All Blacks n'ont presque pas vu le cuir et subi les contacts. À la 9e minute, une interception aurait pu déboucher sur un deuxième essai anglais mais Scott Barrett a bien défendu sur May. À la 25e, Underhill s'est ensuite vu refuser un essai pour un passage à vide. Les doubles champions du monde ont eu chaud aux fesses.

Les Blacks dans le dur mais dans le match

Combien de fois a-t-on vu les Néo-Zélandais dans cette position ? Menés mais toujours dans le match et capables de marquer en un éclair. Les Anglais ne le savent que trop bien puisqu'ils menaient 15 à 0 en novembre 2018 avant de perdre 15 à 16. Pris par l'agressivité anglaise, maladroits dans le jeu, pris dans les rucks et en conquête (deux touches perdues), les Kiwis ont montré qu'ils n'avaient pas besoin de grand chose pour mettre le feu à la pelouse. À la 27e, une relance initiée par Mo'unga avec une passe après-contact pour Retalick a permis de remonter 50m. On connaît leur capacité de résilience et de contre-attaque mais il leur a fallu une bonne demi-heure pour commencer à mettre de bons caramels. Ils ont laissé passer l'orage pour tourner à dix longueurs (10-0) après une pénalité de Ford avant les citrons. 

Des points laissés en route

On l'a vu avec le XV de France, les points oubliés pendant le match peuvent coûter cher au moment de demander l'addition. Un essai refusé potentiellement transformé refusé à Underhill, un drop de Ford qui passe à côté, c'est 10 points en moins à la fin de la partie. A 20-0 à la mi-temps, l'histoire aurait été totalement différente dans cette première demi-finale. Surtout face à des All Blacks qui le lâchent jamais rien jusqu'à la 80e, allez demander à l'Irlande. A la 42e, c'est Daly qui n'a pas été en réussite à longue distance mais c'était le bon choix. Trois minutes plus tard, la réalisation de Youngs était également refusée pour un en-avant commis au sein du maul. Sans un sauvetage de Reece à la 53e, Daly récupérait le cuir pour l'essai après une superbe passe au pied. Sans tout ça, le match aurait pu être plié depuis belle lurette.

Une 3e ligne légendaire

A l'image de l'énorme plaquage d'Underhill sur Jordy Barrett après l'heure de jeu, la troisième ligne anglaise a été dominatrice dans cette partie. Elle a éclipsé son vis-à-vis avec une omniprésence dans tous les domaines du jeu. Savea s'est démené mais on a très peu vu Scott Barrett et Read. À l'inverse, Curry, Vunipola et Underhill, auxquels on peut ajouter Itoje, ont été impériaux dans les rucks pour priver les Blacks de bons ballons. De fait, ils n'ont pas réussi à enchaîner et à mettre du rythme comme on avait pu le voir en quart face à l'Irlande. L'abattage de ces joueurs (15 turnovers gagnés) a été décisif pour le XV de la Rose.

L'Angleterre s'offre les Blacks et une finale

On sentait le match fou. On n'a pas été déçu avec une énorme domination des Anglais et des Blacks qui n'ont jamais rien lâché. Les Blacks à 0 en Coupe du monde à la pause, ce n'était pas arrivé depuis 1991 en demi-finale face aux Wallabies. Il a fallu attendre l'heure de jeu pour voir le premier essai néo-zélandais. Mais il est arrivé sur une faute anglaise en touche et un lancer trop long pour un Savea opportuniste. Guère inspirés en attaque, ils ont continué de subir et de se mettre à la faute (10 pénalités concédées contre 6 pour les Anglais). Une aubaine pour le pied de Ford. Quatre ans après avoir été éliminée dès la phase de poules devant son public, l'Angleterre d'Eddie Jones s'est relevée pour s'offrir une finale (la première depuis 2007) et un potentiel deuxième titre mondial. Il n'y aura pas de triplé historique pour la Nouvelle-Zélande.

Evolution du score

  • 2e - Essai de Tuilagi (7-0)
  • 40e - Pénalité de Ford (10-0)
  • 50e - Pénalité de Ford (13-0)
  • 57e - Essai de Savea (13-7)
  • 63e - Pénalité de Ford (16-7)
  • 70e - Pénalité de Ford (19-7)
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Omagad omagad, quel match ! Un match à vous rendre royaliste, à se sentir petit vu d'ici, la maitrise incarnée des anglais - tout comme les ongles - c'est douloureux et parfois chiant, on ne peut pas y faire grand chose mais c'est l'arme la plus redoutable pour immobiliser n'importe qui.

Il faut bien avouer que ce rugby-là a quelque chose de parfait. Après 3 semaines à se toucher sur l'enthousiasme japonais qui, à mon sens, était aussi plaisant à voir que naïf et manquant tout de même franchement de variété, les brits viennent juste de nous faire une démonstration de la beauté du jeu à 15 quand il est parfaitement exécuté: quand l'agressivité efficace de la défense et la maitrise dans les rucks s'associent au rythme, à la créativité et un jeu au pied impeccable, c'est quand même #&$%*# de beau à voir...

Un peu triste pour les tous noirs quand même, ils ne méritent pas ces "On l'a vu venir!" et les "C'était mieux avant!" classiques qui glissent sur les zincs des comptoirs et dans les compte-rendus de tous les journalistes auto et proclamés. Ils ont fait une belle coupe à défaut de la garder et continueront à s'essuyer les crampons sur toutes les équipes de la planète. D'ailleurs il leur reste une chance sur trois de pouvoir affirmer qu'ils auront été les seuls à taper le nouveau champion sans même avoir été en finale. Même leur défaite les rend classe.

Enfin bref, c'est quand même foutrement beau le rugby ! 😭

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