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Comment Bryan Habana s'implique-t-il dans le rugby sur les deux hémisphères ? [INTERVIEW]
Bryan Habana est un ambassadeur de choix pour la fondation Laureus. Crédit photo : Laureus
A retraite après une ultime année en demi-teinte au RCT, Bryan Habana, champion du monde en 2007, a déjà enclenché d'autres projets comme il nous le confie.

Les Springboks ont connu une forme de renaissance de leur rugby cette année, avec notamment un Championship réussi au cours duquel ils sont allés chercher cette victoire contre les All Blacks, en terre néo-zélandaise. Cette nouvelle génération de trois quarts a-t-elle les armes pour faire au moins aussi bien que celle dont tu as fait partie ?

J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à regarder les Springboks jouer cette année, ils ont réalisé des choses fantastiques ! Et sur les trois-quarts plus spécifiquement, des joueurs comme Cheslin Kolbe, Sbu N’kosi, Aphiwe Dyantyi ont vraiment dynamité le jeu ; au-delà de leurs capacités à marquer des essais, leur rendement défensif sur le terrain est plus que louable.VIDÉO. Rugby Championship - Aphiwe Dyantyi s'amuse avec Beauden Barrett pour un doubléJe suis vraiment heureux pour Aphiwe, qui à mon avis mérite amplement le titre de ‘World Rugby Breakthrough Player’ (révélation de l'année, NDLR.) et qui aurait peut-être même pu prétendre à une nomination pour celui du Meilleur Joueur de l’Année. Je pense également que l’efficacité accrue chez les arrières est aussi due à un meilleur équilibre trouvé entre anciens et jeunes joueurs, avec Handré Pollard, Faf de Klerk ou Willie Le Roux qui en amenant leur expérience, permettent aux plus jeunes moins capés de s’exprimer plus librement – et on l’a vu, ça fonctionne.

Avec tout ce talent, cette envie et cette énergie, je crois en leurs capacités à faire encore mieux que notre génération ; le rugby évolue sans cesse vers un jeu plus rapide, plus intense, plus costaud et cette équipe, complète, a tous les ingrédients pour faire de belles choses.

Tu étais récemment à Paris pour le Sommet Global Laureus Sport for Good, organisé en partenariat avec Allianz, sponsor officiel des Jeux Paralympiques. Quel est ton rôle au sein de cette organisation ?

C’est exact, ce superbe évènement a été le plus grand jamais organisé par Laureus et a accueilli plus de 150 projets caritatifs venus du monde entier. Nous avons atteint plusieurs objectifs en termes de couverture médiatique et avons véritablement pu partager nos expériences. Nous avons notamment pu discuter de sujets tels que l’inclusion sociale ou l’égalité des sexes dans le sport.

En tant qu’ambassadeur Laureus depuis 2008, j’essaie de me mettre au service de la structure afin de braquer les projecteurs sur les idées et valeurs que transporte Laureus. Je suis à titre personnel plus que jamais conscient de la capacité du sport à inspirer, donner de l’espoir et faire rêver les plus jeunes – tout comme ce fut le cas pour moi avec la génération championne du monde en 1995 qui m’a donnée un réel boost pour accomplir mes rêves d’enfant les plus chers.

Tout au long de ma carrière rugbystique, j’ai eu l’opportunité de voir en tant que joueur l’impact que le sport peut avoir chez les autres, en direct. Par exemple, dans les townships en Afrique du Sud, le rôle et la puissance que le sport peut avoir sont fondamentaux, voilà simplement pourquoi il est important pour moi d’essayer de redonner un peu de ce que j’ai reçu, encore une fois d’inspirer, de permettre à nos enfants de rêver. Et je pense que la plateforme Laureus à cet égard est un tremplin formidable car elle permet de mettre en lumière des idées, des évènements venus des quatre coins du monde et invite surtout à échanger avec d’autres adhérents et ambassadeurs, ayant à cœur de faire une différence dans le monde grâce au sport.

Es-tu impliqué avec le développement du sport en Afrique du Sud ?

Oui, et vu que je n’y réside pas en ce moment, je soutiens et fais confiance à plusieurs projets comme Cool Play aussi grâce à ma fondation : des personnes incroyablement motivées comme Luqmaan Ismail, mentor sur place, réalisent un boulot incroyable avec les 8 jeunes qui font partie de la première campagne. Une réelle action est menée sur le terrain. Ce que j’aime c’est que Cool Play permet le développement du leadership au sein des communautés mais pas seulement, ce projet donne également la possibilité à des entreprises voulant s’investir socialement de le faire, avec toujours comme objectif d’utiliser le sport comme un outil de changement sociétal.

Comme d’autres anciens et actuels Springboks, tu as tissé un lien particulier entre la France et l’Afrique du Sud. Désormais retraité, as-tu prévu de rester habiter à Toulon ?

L’après-carrière sportive est un sujet essentiel auquel j’ai essayé de me préparer du mieux possible. Les six derniers mois passés entre la France et l’Afrique du Sud ont été beaucoup plus intenses que ce que j’aurais pensé. Je suis immensément reconnaissant pour les cinq années que j’ai passées à Toulon, même si la dernière année a été compliquée sportivement, puisque je n’ai pas pu jouer un vrai match de rugby, soit pour cause de blessure soit de non-sélection. Ce fut frustrant de finir comme ça, mais j’ai tout de même pu entreprendre d’autres projets, me préparant ainsi à la vie après le sport.

J’ai ainsi passé un diplôme à la Toulouse Business School, ce qui m’a permis d’acquérir certaines connaissances nécessaires dans d’autres univers professionnels que je connais moins. Avec des copains de la fac, nous avons monté une agence de marketing dans l’événementiel, qui a entre autres pour but de mieux lier les différentes marques de sportifs avec des projets culturels pour lesquels ils sont appelés à être sponsors.

En ce qui concerne Toulon, qui a été un endroit vraiment particulier pour moi, où je suis venu pour gagner – et c’est ce que nous avons fait avec le doublé et 3 Champions Cup d’affilée : j’ai pu évoluer avec des joueurs incroyables et suis véritablement tombé amoureux de cette ville, non seulement pour sa beauté mais également pour la passion des supporteurs du RCT. Je considère vraiment Toulon comme ma deuxième maison ! Même si avec ma famille nous n’avons pas encore décidé d’où est-ce que nous voulons vivre à présent, je resterai à jamais très fier d’avoir fait partie de l’héritage laissé au RCT.

Merci à Manfred Levesque pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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